VMware : Alcatel Lucent Enterprise tourne le dos à Broadcom grâce à la tierce maintenance
Le spécialiste des réseaux et des communications s'appuie sur une offre de tierce maintenance pour échapper aux augmentations tarifaires réclamées par VMware. Une façon de s'acheter du temps sur un pan de son SI qui n'est pas prioritaire en matière d'investissements.
PublicitéS'acheter du temps sans remettre en cause la production. C'est à cette problématique, commune à de nombreux DSI, que s'est attaqué le service IT d'Alcatel Lucent Enterprise (ALE), spécialiste des solutions réseaux et de communication pour les entreprises, confronté aux nouvelles conditions commerciales de VMware. « Lors du renouvellement de notre contrat avec cet éditeur, nous avons été informés tardivement de l'arrêt des clauses d'extension du support », raconte Stéphane Roussotte, responsable de la gouvernance des systèmes d'information de la société employant quelque 2000 personnes. Face aux nouvelles conditions tarifaires que veut imposer Broadcom - désormais à la tête de l'éditeur spécialiste de la virtualisation -, ALE cherche une alternative. « Changer de solution technologique était inenvisageable en à peine deux mois et sur un périmètre comportant des services critiques pour l'entreprise », reprend Stéphane Roussotte.
Déjà client de Rimini Street pour le support de bases de données Oracle, Alcatel Lucent Enterprise s'oriente alors vers l'offre dédiée du spécialiste de la tierce maintenance. « Nous ne nous sommes pas posé la question de l'action en justice, reconnaît le directeur de la gouvernance IS. Nous avions besoin d'une solution rapidement et Rimini Street nous garantissait un coût quasi-identique à notre contrat VMware préexistant. »
« Nous ne sommes plus noyés dans la masse »
L'option est d'autant plus adaptée qu'elle concerne un pan assez peu évolutif du SI d'Alcatel Lucent Enterprise. « En 2016, quand nous avons été séparés du groupe, nous avons rapatrié, dans nos datacenters, le système d'information concernant nos activités et mis en place les applications qui nous manquaient. Après une phase de stabilisation, nous avons entamé une migration vers le cloud, d'abord de l'ERP et du datawarehouse, puis de tout le reste ou presque », détaille le DSI, Jean-Pierre Roullin. Le périmètre supporté par VMware - soit une vingtaine de VM - réside dans ce 'presque'. « Ce pan de notre système d'information, associé à de la dette technique, comporte deux applications critiques pour l'activité : la première est supportée par un OS particulier, toute évolution dépend donc de son éditeur ; la seconde, l'ERP de notre entité en Chine, étant appelée à évoluer plutôt quand une opportunité de transformation se fera jour », reprend le DSI.
Jean-Pierre Roullin, DSI d'ALE : « La valeur ajoutée de Rimini Street est de supporter des applications quoi qu'il arrive. » (Photo : D.R.)
Et, comme ALE a maintenant dans sa manche la carte de la tierce maintenance, ces évolutions ne sont pas forcément prioritaires. « Nous avons déjà mené un important travail de réduction de notre empreinte en datacenters. La priorité actuelle est plutôt d'investir sur d'autres pans du SI », souligne Stéphane Roussotte. D'autant que la qualité du support proposé par Rimini Street rassure les équipes du spécialiste des réseaux. « Contrairement aux services d'un éditeur où nous serions noyés dans la masse, le support proposé par Rimini Street est réactif ; sur les tickets les plus critiques, la promesse d'effectuer un premier retour sous 10 minutes est tenue », assure le directeur de la gouvernance des SI.
PublicitéLa question des correctifs de sécurité
Après un transfert du support de l'éditeur vers Rimini Street qu'Alcatel Lucent Enterprise décrit comme très simple, l'efficacité du spécialiste de la tierce maintenance a d'ailleurs été éprouvée dès l'été 2024. En juillet - un mois environ après la signature du contrat -, ALE perd l'accès aux machines supportées par VMware. Le service est rétabli en trois heures par le support de Rimini Street. En août encore, le transfert d'environnements infogérés occasionne un nouveau problème sur le périmètre virtualisé. Là encore résolu rapidement, en une heure cette fois. « Je n'avais jamais rien vu de tel avec un support éditeur », souligne Stéphane Roussotte. ALE ne semble guère s'inquiéter davantage de la perte de l'accès aux nouveaux correctifs de sécurité proposés par l'éditeur. « Sur notre support Oracle, qui concerne une ancienne version de la base de données, Rimini Street a éliminé une alerte via une application tierce, souligne le responsable. Nous avons donc sécurisé notre système sans passer par la mise à jour à laquelle nous n'avions plus droit. »
« Nous présumons que, pour VMware, ce sera la même chose. La valeur ajoutée de Rimini Street est de supporter des applications quoi qu'il arrive, souligne Jean-Pierre Roullin. Cette solution nous permet d'acheter du temps et une certaine tranquillité, sachant que nous n'avons pas vocation à investir sur VMware, mais plutôt à réduire ce périmètre si une opportunité se présente. » Ce qui n'empêche pas le DSI de tester une alternative à VMware, en l'occurrence Proxmox. « Cette technologie comporte certes quelques complexités, mais elle est très accessible pour les volets déploiement et gestion. Elle peut représenter une alternative solide pour une production virtualisée, en tout cas à petite échelle », assure Jean-Pierre Roullin.
Article rédigé par
Reynald Fléchaux, Rédacteur en chef CIO
Suivez l'auteur sur Twitter
Commentaire
INFORMATION
Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.
Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire