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Virtualisation du poste de travail : un rendez-vous manqué avec les entreprises

Virtualisation du poste de travail : un rendez-vous manqué avec les entreprises

La virtualisation du poste de travail était une technologie des plus prometteuses. Or les déploiements sont rares. Pourquoi ? Et comment profiter des opportunités offertes par cette technologie ?

PublicitéLa virtualisation du poste de travail n'a pour l'instant pas rencontré le succès que lui promettaient les analystes. Les déploiements restent limités en dépit de tendances IT favorables à son développement : centralisation des infrastructures, besoins accrus de mobilité et télétravail, émergence de nouveaux types de terminaux. Dans ce contexte, peut-on encore croire à une large adoption de cette technologie ?

Qu'entend-on par virtualisation du poste de travail ?

Différentes technologies de virtualisation s'appliquent au poste de travail, ce qui engendre une certaine confusion. Nous parlons ici du VDI (Virtual Desktop Infrastructure), encore appelé HVD, (Hosted Virtual Desktop), poste de travail virtuel hébergé. Différentes terminologies pour un concept unique : un poste de travail fonctionnant sous forme d'une machine virtuelle hébergée dans un datacenter et accédé à distance par les utilisateurs. Les promesses annoncées ? Des gains en termes de réactivité et de souplesse de déploiement, une sécurité accrue, une administration centralisée et simplifiée des postes avec à la clé une réduction importante du TCO : les éditeurs annoncent une réduction de l'ordre de 30 à 40 % par rapport au modèle traditionnel de poste.

Un contexte marché désormais plus favorable

Les perspectives de développement sont alléchantes. En 2007, certains analystes prédisaient même qu'à fin 2010, tout nouveau poste de travail déployé serait virtuel. Force est de constater que de la prévision à la réalité, il y a un fossé que les entreprises n'ont pas franchi. En effet, si ces solutions ont attiré l'attention (maquettes, expérimentations...), rares sont les sociétés qui se sont lancées dans des déploiements massifs.

Plusieurs raisons expliquent ce décalage entre l'intérêt suscité et le déploiement généralisé. Le VDI nécessite la mise en place d'infrastructures de virtualisation et de stockage conséquentes voire une mise à niveau du réseau, et donc des investissements initiaux importants. Les deux années de crise que nous venons de traverser ont fortement gelé ce type d'investissements, d'autant plus que le ROI estimé à plus de 3 ans reste difficile à démontrer et les gains de TCO surévalués. En outre, les limitations techniques des solutions (gestion des flux multimédia ou des moyens de téléphonie, absence de mode déconnecté pour travailler sans réseau) ont également remis en cause certains déploiements.

Cependant, sous l'impulsion des deux principaux acteurs du marché, VMware et Citrix, les solutions VDI évoluent rapidement pour palier à ces limites et arrivent à maturité, même si le mode déconnecté apparu en 2010 doit encore faire ses preuves. De grands acteurs comme IBM et OBS se sont également positionnés en développant des offres basées sur des solutions VDI, ce qui contribue à les faire évoluer. Par ailleurs, Windows 7 a été optimisé et se prête mieux à la virtualisation que son prédécesseur Windows Vista.

PublicitéUne implémentation à la fois technique et organisationnelle

Une solution VDI est complexe à mettre en oeuvre. Elle nécessite de maîtriser une chaine complète d'expertise (virtualisation, réseau, stockage, système, sécurité) et de disposer d'un modèle de datacenter « industriel » : l'entreprise doit pouvoir s'appuyer sur des infrastructures primaires (stockage et virtualisation) robustes et maîtrisées.

En outre, pour tirer pleinement profit de cette technologie, il convient d'y associer la virtualisation d'applications, qui permet de construire plus facilement un poste virtuel personnalisé.

Enfin, au-delà des considérations techniques, il est important d'envisager le VDI comme un nouveau modèle de gestion et de fourniture du poste de travail, avec des impacts importants :
- Sur l'organisation de la filière poste de travail au sein de la DSI : nouvelles compétences à acquérir, équipes centrales et distribuées à réorganiser, processus de déploiement, et d'administration à adapter,
- Sur le modèle de refacturation des postes aux clients.

Quel avenir pour le VDI ?

La virtualisation du poste de travail constitue une solution crédible, notamment pour des besoins métiers spécifiques : flotte commerciale itinérante, fourniture d'accès à des prestataires ou des partenaires, réponse à des pics d'activité saisonniers... C'est d'ailleurs dans ce type de contexte qu'ont eu lieu les principaux déploiements à ce jour.

Le VDI est également un levier pour accompagner l'émergence des nouveaux terminaux d'accès comme les smartphones et les tablettes tactiles, la consumérisation de l'IT (utilisation d'outils ou de technologies grands publics dans le monde professionnel) voire l'approche AVOP (Apportez Vos Outils Personnels).

Cependant, il est probable que cette évolution se traduise par une rupture plus marquée, sous la forme d'une refonte en profondeur de la fourniture des services bureautiques et des applications, en profitant notamment du développement des applications en mode SaaS et des solutions offertes par le Cloud.

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