Valoriser ses données en assurant leur réutilisation


La donnée, un actif vital de l'entreprise
Valoriser la donnée n'est plus accessoire. De plus en plus souvent, l'entreprise est tenue de se réinventer autour de la donnée pour servir ses clients. Si l'exemple le plus complet vient de façon inattendue d'une agence média, Havas Media Group, d'autres témoignages ont appuyé ce constat. En...
DécouvrirLe 24 septembre 2015, CIO a organisé à Paris une Matinée Stratégique sur « Data Asset : la donnée, actif de l'entreprise ». Jacqueline Joulin, directeur informatique éditoriale du groupe d'édition juridique Lefebvre Sarrut, y a témoigné de la valorisation des données.
PublicitéLes éditions juridiques Lefebvre Sarrut disposent de nombreuses marques éditoriales comme Dalloz, Les Editions Francis Lefebvre ou Les Editions Législatives. « Les éditeurs juridiques gèrent de très nombreux documents : d'une part les sources juridiques (lois, décrets, circulaires, conventions collectives...), d'autre part les commentaires réalisés par les rédacteurs en lien ou non avec l'actualité » stipule Jacqueline Joulin, directeur informatique éditoriale du groupe d'édition juridique Lefebvre Sarrut.
Elle s'est exprimée sur la Matinée Stratégique « Data Asset : la donnée, actif de l'entreprise » organisée par CIO le 24 septembre 2015 à Paris.
Mais ce fonds documentaire n'est absolument pas figé ou enrichi de manière cumulative. Jacqueline Joulin précise : « les documents sont régulièrement mis à jour avec une très grosse activité sur ce fonds. »
La richesse apportée par des éditions juridiques repose justement sur les commentaires et analyses réalisées. La moindre évolution de jurisprudence ou, bien entendu, de la loi ou d'un décret, a des impacts qu'il convient de mentionner. « A chaque actualité, un nombre important de documents du fonds peut ainsi devoir être mis à jour » observe Jacqueline Joulin. L'impact peut également concerner des outils métiers tels qu'un calculateur (par exemple : un calculateur d'un montant d'imposition tenant compte des derniers textes fiscaux).
Assurer la réutilisation des objets du fonds
Les différents documents sont, chez Lefebvre Sarrut, traités comme des objets éditoriaux, disposant de propriétés et de liens entre eux. Chaque objet peut ainsi être utilisé à divers endroits avec des utilisateurs aux rôles précis. Lorsque le propriétaire d'un objet éditorial (par exemple, un commentaire de jurisprudence) le modifie, la modification est ainsi répercutée automatiquement dans tous les endroits où l'objet est utilisé.
« Nous avons construit une plate-forme technique qui permet de construire à la demande un portail réutilisant tel ou tel contenu » explique Jacqueline Joulin. Cette création de portails se fait à l'initiative d'éditeurs pour servir des abonnés payants. L'éditeur choisit les fonctionnalités et les contenus qu'il désire dans son portail. Jacqueline Joulin se réjouit : « l'éditeur vient ainsi, en quelque sorte, faire ses courses dans la liste des objets disponibles ».
Structuration et normalisation du fonds
Tous les portails sont donc alimentés par un fonds commun. « Cela fait longtemps que les éditeurs juridiques ont structuré leurs contenus, d'abord avec du SGML, maintenant avec du XML, car, bien que les contenus ne soient pas scientifiques, ils se prêtent bien à la structuration, avec des références, des renvois et des hyper-liens » constate Jacqueline Joulin.
PublicitéLes documents sont bien structurés et normés. Mais le fonds doit aussi être enrichi de méta-données afin de pouvoir être utilisé aisément par les applications. Un grand nombre de fonctionnalités de la plate-forme créée sont d'ailleurs pilotés par les données. Jacqueline Joulin explique : « selon les caractéristiques inscrites dans les métadonnées, certaines fonctionnalités peuvent apparaître ou ne pas apparaître. »
De la même façon, selon les métadonnées, les abonnés vont voir ou pas tel ou tel contenu. « Un abonné au domaine social ne va pas voir les informations fiscales par exemple » indique Jacqueline Joulin. Mais si une information concerne la fiscalité familiale, les abonnés au flux fiscal comme ceux au flux social y auront accès et ce sera bien la même information créée et maintenue par un seul responsable éditorial. Et l'outil va définir si le lecteur peut ou non accéder à tel contenu grâce aux métadonnées de celui-ci. « L'application est suffisamment générique pour savoir utiliser ces métadonnées et rien n'est écrit en dur dedans » insiste Jacqueline Joulin.
Modularité et réutilisation
La plate-forme est extrêmement modulaire pour permettre cette réutilisabilité des composants dans les portails. Connexion, publication, recherche... tout est basé sur des modules réutilisables. Si des briques progicielles ont été réutilisées pour telle ou telle fonction (comme le moteur de recherche), le développement global et l'intégration sont spécifiques. Les contenus eux-mêmes sont stockés dans une base de données NoSQL, avec index de recherche, qui sert de workflow documentaire.
Les flux sont gérés par chaque maison d'édition (Dalloz, Francis Lefebvre...) et le workflow veille à maintenir sur chaque portail la version la plus à jour de chaque contenu. Cette mise à jour en continu et avec la réactivité maximale est aujourd'hui un véritable enjeu métier dans un paysage de plus en plus concurrentiel.
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
Commentaire
INFORMATION
Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.
Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire