Une plateforme d'interfaçage applicatif pour soutenir l'homogénéisation du SI de BDO France
Pour soutenir sa croissance externe, le réseau de cabinets d'audit et conseil BDO France avait besoin d'un SI plus cohérent dans ses 50 bureaux. Pour cela, après une mise à plat de ses processus, il a revu son patrimoine applicatif et mis en place un interfaçage de flux et data à la hauteur.
PublicitéEn 2021, BDO France a lancé un plan de transformation visant à doubler de taille en 5 ans, avec un CA cible de 300 millions d'euros en 2025. La filiale française du réseau international de cabinets de conseil et d'audit comptable, RH et juridique BDO Global (14 Md$ de CA et 115 000 employés) a atteint 231 M€ de CA en 2023 avec 2000 personnes dans 50 bureaux. « Nous voulons nous développer sur tout le territoire, nous renforcer sur nos métiers existants et nous diversifier, y compris par croissance externe et en particulier dans le conseil », explique la DSI Christine Paurise. « Or, avec 2000 employés et plusieurs acquisitions dans le conseil, nous ne pouvions plus travailler comme lorsque nous n'étions que 1000 personnes. Nous avons donc dû nous outiller. En l'occurrence, cela voulait dire changer plus de 60% des applications internes. »
Certaines applications dites "de marque" sont identiques dans tout le réseau BDO Global, comme les sites web, les contrôles de conflits d'intérêts, les applications d'audit ou le contrat global Microsoft (collaboratif, communications, cloud). En dehors de ce périmètre, chaque pays garde son autonomie en matière de système d'information, infrastructure et applications. Pour outiller sa transformation, BDO France a d'abord, en 2022, remis à plat ses processus, choisi un CRM, un ERP finance et gestion et un SIRH. Puis l'entreprise a déployé pendant une année supplémentaire le système d'interfaçage des flux et des données de Mulesoft entre ces différentes applications.
Eviter le cauchemar d'une simple montée de version
BDO France a d'abord décidé de poursuivre avec le CRM de Salesforce qu'il utilisait déjà. « Nous nous en servons pour gérer les leads, mais nous avons ajouté la réalisation de notre catalogue de services et l'établissement des devis jusqu'à la lettre de mission », détaille Christine Paurise. « Nous l'utilisons aussi pour la détection de conflits d'intérêts potentiels entre audit et expertise comptables, par exemple, quand un prospect devient client ». Une situation qui explique que, même si BDO France a regardé plusieurs solutions d'interfaçage, son choix s'est rapidement porté vers Mulesoft, filiale de Salesforce. Les flux les plus importants concernés par le projet émanant de son CRM. Ensuite, l'entreprise a choisi l'ERP spécialisé dans le service géré par affaires Akuiteo et le SIRH de Peoplespheres.
Avant cette transition, BDO France développait chacune de ses interfaces en point à point en C#. Résultat ? « Une simple montée de version de notre précédent ERP finance, celui de Cegid, depuis le on-premise vers le SaaS, a demandé de redévelopper toutes les interfaces et a duré près de 4 mois », raconte Christine Paurise. « La transformation de deux tiers de notre SI dans de telles conditions était inenvisageable ! Elle aurait pris plusieurs années. Dans le planning du plan de transformation, nous aurions été le goulet d'étranglement ». La DSI a fait valider par le directoire de l'entreprise ce projet pourtant difficile à expliquer, justement en s'appuyant sur l'exemple de cette montée de version.
PublicitéDes développeurs sur mesure
Pour autant, l'installation de Mulesoft et le développement de l'interfaçage ont représenté quelques défis non négligeables et demandé un long travail de préparation. BDO France, qui ne possède pas de compétences Mulesoft, a donc fait appel à l'intégrateur Salesforce français iCom (acheté fin 2023 par KPMG) pour l'accompagner. « Nous avons travaillé avec une équipe iCom [1,5 ETP] et une équipe interne qui comprend le responsable des développements, un recrutement et un contrat de professionnalisation », poursuit la DSI. Le premier défi a justement résidé dans le recrutement du développeur et s'est dans un premier temps soldé par un échec. « Il n'est pas si évident de trouver des développeurs qui acceptent de coder avec Mulesoft, constate Christine Paurise. La développeuse que nous avons d'abord embauchée a trouvé l'environnement était trop low code. Ce n'est pas assez motivant pour un adepte du développement pur et dur. Pour autant, Mulesoft n'est pas non plus suffisamment low code pour le confier aux métiers, par exemple ». L'entreprise s'est finalement réorientée vers des profils de développeurs très intéressés par la data.
« Nous avons commencé par identifier les interfaces dont nous avions besoin entre le CRM et l'ERP, raconte la DSI. Mais, avec Mulesoft, il faut bâtir une véritable architecture. Et c'est là que l'intégrateur a été particulièrement utile dès le début, car il dispose non seulement de développeurs, mais aussi d'architectes ». Les deux entreprises ont ainsi répertorié tout l'interfaçage flux et data nécessaire, l'ont cartographié, mais ont aussi déterminé la fréquence des échanges, réalisé le mapping data entre les applications, etc. Un travail d'autant plus important que, lorsque les métiers ont constaté combien les échanges pouvaient être fluidifiés, ils ont exprimé beaucoup d'autres besoins.
Objectif : disposer d'un SI homogène
En amont de cette adaptation de Mulesoft, BDO France avait déjà remis à plat certains de ses processus, comme l'entrée et la sortie des employés ou encore le cheminement du devis qui se transforme en mission avec la planification des missions qui vont être facturées. « Ce type de processus n'étaient pas du tout homogène entre nos 50 bureaux. Nous avions une organisation par région, voire par ville », se souvient la DSI. « Aujourd'hui, après notre remise à plat et le déploiement de Mulesoft, nous avons partout le système homogène que nous souhaitions, pour chacun de nos 5 métiers : le conseil, l'audit, l'expertise sociale, comptable et juridique. Et c'était un défi, car c'est un projet de transformation de l'entreprise, de son organisation, et pas seulement du SI.».
À ce jour, BDO France a déjà déployé Mulesoft pour le processus entre le lead et la lettre de mission dans Salesforce, ainsi que pour la formation, les entretiens annuels d'évaluation, etc., dans le SIRH. « Nous synchronisons par exemple les employés, mais aussi les missions, entre les applications », précise Christine Paurise. « Quand nous gagnons une mission dans le CRM, nous l'amenons pour facturation dans Akuiteo. Ensuite, elle passe aussi dans notre GED où un dossier client est automatiquement créé ». Parmi les projets à venir avec Mulesoft, BDO France réfléchit d'ailleurs à la possibilité d'utiliser l'OCRisation des documents, pour les taguer et les ranger dans le dossier client. La finance et la gestion internes (notes de frais, saisie et planification des temps, traitement des factures clients et fournisseurs, comptabilité et budgets) sont en phase de démarrage.
Article rédigé par
Emmanuelle Delsol, Journaliste
Suivez l'auteur sur Linked In,
Commentaire
INFORMATION
Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.
Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire