Stratégie

Un référentiel unique pour l'écoresponsabilité numérique de A à Z

Un référentiel unique pour l'écoresponsabilité numérique de A à Z
Richard Hanna, chargé de mission interministérielle au numérique écoresponsable, annonce un document non-contraignant le plus pédagogique possible.

Réalisé avec plusieurs partenaires, le Référentiel général d'écoconception de services numériques (RGESN) sera bientôt actualisé par la Dinum (Direction interministérielle du numérique). Il se veut, pour l'heure, le plus pédagogique possible mais sans valeur contraignante, ni pour le public, ni pour le privé.

PublicitéDans le cadre de ses missions, la Dinum (Direction interministérielle du numérique) réalise régulièrement des documents de référence de bonnes pratiques : RGI (Référentiel général d'interopérabilité), RGAA (Référentiel général d'amélioration de l'accessibilité), etc. Certains de ces documents comportent des dispositions contraignantes, d'autres de simples indications et recommandations. En partenariat avec le Ministère de la Transition Écologique, l'Ademe (Agence de la transition écologique, anciennement « Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie ») et l'Institut du Numérique Responsable (IMR), la Dinum travaille actuellement sur un Référentiel général d'écoconception de services numériques (RGESN). Une version beta a été publiée en octobre 2021 et une version 1 est attendue en avril 2022. Comme pour tous les autres référentiels, bien qu'ils soient destinés prioritairement aux administrations d'État, le RGESN peut utilement inspirer les entreprises privées, les collectivités locales et les associations. « Notre document est libre d'accès » insiste Richard Hanna, chargé de mission interministérielle au numérique écoresponsable.

Ce référentiel est créé dans le cadre la mission interministérielle numérique écoresponsable du programme de transformation publique Tech.gouv. Plusieurs guides ont déjà été publiés dans ce contexte comme le « Guide pratique pour des achats numériques responsables ». Et il existe de très nombreux documents en matière d'écoresponsabilité. L'objectif du RGESN est d'être une référence unique et globale, couvrant l'ensemble des sujets, et pouvant être utilisé par chacun sans qu'il ait à faire de longues recherches. Une feuille de route a été créée dès février 2021 débouchant sur la version beta d'Octobre.

79 critères sans priorisation

Le référentiel se compose de 79 critères, sans priorisation, en mode « check-list » : chaque item peut être traité, en cours de mise en oeuvre ou pas applicable pour un système informatique donné. Richard Hanna précise : « il n'y a pas de priorisation des critères, l'idée étant d'avoir un maximum d'items appliqués. Fixer une priorisation aurait pu aboutir à tenter de compenser un item prioritaire traité avec un autre non-prioritaire sacrifié, induisant éventuellement une augmentation de l'empreinte environnementale, par transfert de pollution, au lieu de la diminuer globalement. » Le référentiel étant global, il couvre autant les datacenters que les terminaux et les réseaux. De plus, il ne se limite pas à la consommation électrique mais traite de l'ensemble des ressources consommées, au sens large.

Parmi les critères, plusieurs visent ainsi à réduire l'obsolescence des terminaux ou, plus généralement, des équipements. D'autres visent à minimiser la consommation réseau ou la quantité de données stockées (ce qui est particulièrement approprié au sens du RGPD). A titre d'exemples, Richard Hanna cite ainsi : « le service numérique est utilisable sur des terminaux âgés de plus de cinq ans, le service numérique peut fonctionner avec une connexion bas débit, le service numérique peut être utilisé sur des tailles d'écrans variables [responsive design, NDLR], il existe des dates d'expiration des datas avec un effacement automatique... » Le RGESN encourage aussi les technologies open-source : la maintenance ne subit pas les aléas des politiques marketing des éditeurs et n'entraîne donc pas la surconsommation en terminaux rendus obsolètes (l'exemple récent de Microsoft Windows 11 est, de ce point de vue, édifiant).

PublicitéDe la pédagogie sans contrainte

Même pour le secteur public, le RGESN n'est pas porteur d'obligations. « Nous n'en sommes qu'au début, l'idée est plus aujourd'hui de sensibiliser » justifie Richard Hanna. L'objectif est, en poussant à un respect volontaire des bonnes pratiques, d'éviter les gaspillages de ressources, autant côté datacenters qu'en termes de terminaux ou de réseaux. Parmi les points particulièrement sensibles, il y a certaines mauvaises pratiques qui aboutissent à provoquer l'obsolescence des terminaux sans réelle justification.

Suite à la publication de la version beta, plus de deux cents retours ont été enregistrés. Ces contributions ont été dûment intégrées et vont permettre la publication de la version 1. Richard Hanna note : « même si nous l'annonçons pour avril 2022, nous n'avons pas de contrainte de date. Nous nous donnons le temps de concevoir et publier un document le plus complet, compréhensible et pédagogique possible. »

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