Trois ministères co-construisent en agilité un socle d'archivage open-source

Vitam est un programme copiloté par le CIAF et la DINSIC, la « DSI groupe » de l'Etat, de construction d'un socle d'archivage open-source. Il est financé et supporté par trois ministères et est disponible en open-source, donc utilisable par des entreprises privées. Et son développement mutualisé s'opère en méthodes agiles avec une totale implication des métiers.
PublicitéLes Ministères des Affaires Etrangères, de la Culture et des Armées collaborent, en y consacrant une douzaine d'agents, pour construire un socle commun d'archivage open-source. Le développement est financé à hauteur de 16 millions d'euros dans le cadre du programme d'investissement d'avenir (PIA). Les déploiements seront, eux, pris en charge par chaque administration utilisatrice. Porté par la DINSIC (Direction interministérielle du numérique et du système d'information et de communication, la « DSI groupe » de l'Etat), co-piloté entre la DINSIC et le CIAF (comité interministériel aux Archives de France), le programme, baptisé Vitam, est dirigé par l'ancien DSI du Ministère de la Culture, Jean-Séverin Lair. Ce programme suit des logiques générales mises en avant par la DINSIC comme la mutualisation des développements et l'open-source (garantie que les deniers publics seront dépensés une seule fois pour un développement donné et réutilisable). La licence utilisée (Cecill v2.1 compatible GNU GPL) permet d'ailleurs aux entreprises privées de bénéficier du produit développé grâce aux deniers publics.
Vitam (Valeurs immatérielles transmises aux archives pour mémoire) s'intègre dans les projets de plates-formes d'archivages ministérielles comme Saphir aux Affaires Etrangères, ArchiPél NG au Ministère des Armées ou Adamant aux Archives de France. Il a été validé par le Comité interministériel aux Archives de France le 1er juillet 2013, par la DINSIC le 4 septembre 2013 et effectivement lancé le 9 mars 2015, le programme Vitam devrait aboutir en 2020 avec sa version finale. Prochainement, la première version du produit va entrer en capacité de production. Le 26 septembre 2017, les équipes du programme ont préparé, avec d'autres acteurs de l'informatique publique, l'interconnexion du socle avec des logiciels courants, notamment de mails et de collaboration.
Un socle pour l'archivage
Vitam n'est en effet pas un logiciel de sauvegarde pour postes de travail. C'est un socle technique pour l'archivage de données volumineuses. Il ne possède donc pas de vraie interface utilisateur (en dehors d'un démonstrateur minimaliste) ou de client natif. Il s'interopère, via des API, avec des logiciels devant archiver leurs données (logiciels métier, serveurs de mails, PGI...) ou des clients divers de sauvegarde. L'archive ainsi constituée peut être définitive (scellée), courante ou intermédiaire.
La plate-forme assurera, pour de très gros volumes de documents numériques, des fonctionnalités avancées de gestion des archives : métadonnées, indexation, gestion des infrastructures de stockage, transformation des fichiers, recherche et consultation, gestion sécurisée de l'ensemble du cycle vie des archives... Les API permettent à tous les systèmes connectés de verser des documents, de rechercher ceux-ci sur les méta-données et les journaux, et enfin d'y accéder.
PublicitéCo-création en méthodes agiles
Si le programme est le fruit d'une mutualisation débouchant sur un progiciel non-lié à un type d'infrastructure de stockage, il n'en demeure pas moins un outils issu de besoins métiers d'administrations. Vitam revendique une primauté comme premier grand projet interministériel en méthode agile au sein de l'Etat. De fait, il a été créé avec des cycles courts (trois semaines par itération) de développement impliquant les métiers concernés.
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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