Tribune : le recul des technos à Wall Street va peser sur le rythme de transformation
Le Nasdaq, principal marché des valeurs technologiques à la Bourse de New York, n'a pas confirmé sa performance de 2007... Les répercussions sur les DSI pourraient être sensibles.
PublicitéAprès une année 2007 marquée par la résistance des valeurs technologiques américaines à Wall Street - entrainées par Amazon, Apple, Google et RIM qui à elles seules ont contribué à hauteur de 60% à la progression du Nasdaq, ce qui a permis à l'ensemble des valeurs technologiques de 'ne' reculer que de -5,2% en 2007 contre -14,5% pour l'ensemble des S&P500 (si on exclut les valeurs télécoms qui ont plongé de -22,5%) - l'accumulation de bons résultats au premier trimestre, en particulier Apple, AT&T, Google et IBM, avait laissé planer l'espoir que les IT affronteraient plus sereinement la crise qui secoue les économies mondiales. C'était sans compter sur les prolongations de la crise des subprime, la hausse massive du pétrole, les craintes sans cesse renouvelées sur l'inflation... et un mois de juin qualifié de désastreux ! A la veille du 4 juillet, fête nationale américaine, la sanction du Nasdaq à Wall Street est sans appel : l'indice à forte composante technologique affiche un net repli, passant de 2692 points à l'ouverture en janvier à 2292 points à la clôture le 3 juillet, soit -17,5% sur le semestre. Si RIM continue de parader, avec une étonnante progression de la valeur de l'action de 3,19$ à 116,90$, ses compères encaissent à l'inverse un repli sensible : Amazon a perdu 22,92$ à 73,33$ le titre, Apple recule de 27,40$ à 167,44$ et Google chute de 158,77$ à 526,42$, soit pour le chouchou des technos à Wall Street un repli du titre de -30% ! Si elles souhaitent maintenir la progression des résultats qu'elles partagent avec leurs investisseurs, en particulier aux Etats-Unis les fonds de retraite, les entreprises IT vont devoir trouver de nouveaux relais de croissance, ce qui est loin d'être simple. Ou alors réduire une nouvelle fois la voilure. La vague des coupes franches dans les effectifs devrait se prolonger, des mouvements dans ce sens se font déjà ressentir. Mais la plus grande victime de ce mouvement sera très certainement la R&D... Les transformations engagées par les entreprises et les acteurs du secteur public, en partie basées sur le rythme d'évolution et de rattrapage technologique, et sur les perspectives offertes par la dématérialisation des supports et la convergence des échanges et des communications, pourraient s'en trouver ralenties. La part de la R&D dans les moteurs de croissance est loin d'être négligeable, mais rares seront les industriels qui pourront maintenir le rythme ! Une première victime se profile à l'horizon, l'open source ! Plus que les acteurs traditionnels du développement logiciel, l'écosystème du libre est particulièrement sensible aux variations des investissements en R&D. La saison estivale des publications de résultats - la clôture du deuxième trimestre est lancée - va bientôt battre son plein. Elle devrait éclaircir les investisseurs sur les dernières tendances macro-économiques, dans un sens ou un autre, et accentuer le mouvement. Et c'est toute l'économie des IT qui retient son souffle...
Article rédigé par
Yves Grandmontagne
Commentaire
INFORMATION
Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.
Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire