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Tribune : Green IT, contourner les problèmes avant de parler écologie

Un peu de réalisme...

PublicitéLe DSI doit faire face à des problématiques sérieuses, technologiques, volumétriques, immobilières, énergétiques et budgétaires, qui lui imposent de faire plus avec moins d'argent, moins ou tout moins autant de place et d'électricité. Cela se traduit par la recherche d'optimisation des surfaces et de l'énergie disponibles, et donc de machines et de technologies qui occupent moins de place et consomment moins, tout en faisant plus, bien évidemment ! Et dont la gestion soit optimisée en permanence. Une fois posée l'équation - toujours faire plus avec moins -, l'écologie et le développement durable, le "Green" que tout le monde cherche à s'approprier aujourd'hui, font figure au mieux de cerise sur le gâteau, au pire d'argument marketing résultant d'une démarche qui n'a rien de véritablement écologique. Alors, le DSI est-il écolo ? Individuellement, certainement, éco-responsable il se préoccupe de l'avenir de la planète. Mais dans sa fonction, ses préoccupations sont ailleurs, là où pèsent les pressions les plus fortes. L'écologie dans ces conditions n'est bien qu'un argument marketing de plus, bien séduisant au demeurant. Sauf que le DSI doit devenir écolo. Car les valeurs de l'entreprise changent. En particulier son image figure aujourd'hui au capital de l'entreprise, et sa marque vaut désormais plus cher que ses outils de production. D'ailleurs ce n'est pas pour rien que les fonds d'investissement, surtout les tout puissants fonds de pension, introduisent progressivement des conditions de développement durable, plus que d'éthique, dans leurs règles de gouvernance. Qu'on ne s'y trompe pas, ce n'est pas par l'industrie des IT que le SI va se préoccuper de développement durable, mais par la pression de ses apporteurs en capitaux et de son environnement... réglementaire. Et par sa volonté de résoudre ses problèmes, de puissance, de place et d'énergie. Des responsables IT ambitieux mais ignorants Une étude AMD - Lenovo révèle qu'une majorité écrasante (82 %) de managers IT accepteraient de payer une prime sur le prix d'un produit économe en énergie. De quoi affirmer que la plupart des responsables IT européens ont de grandes ambitions "vertes". Mais également pointer une idée fausse selon laquelle pour être "vert", il faut un investissement considérable tout en portant un grand intérêt pour les technologies peu gourmandes en énergie. En effet, aujourd'hui, les équipements économes en énergie ne sont pas nécessairement vendus plus chers. En revanche, Milko van Duijl, Senior Vice Président de Lenovo, vient en partie confirmer notre vision de l'argumentaire marketing du Green IT : "Etre vert est aujourd'hui un facteur essentiel de succès sur le marché, avec comme corollaire des bénéfices opérationnels tangibles, et plus particulièrement une réduction des coûts. Notre mission est de sensibiliser les clients sur cet aspect et les aider à mettre en pratique leur prise de conscience environnementale." Idem pour Larry Vertal, Senior Strategist d'AMD, qui reconnaît que d'un point de vue commercial, "nous avons compris que si nous ne développions pas des produits dont les besoins en énergie sont les plus faibles, notre activité et nos clients seraient impactés à long terme". La norme EPEAT n'étant disponible que depuis juin 2006, de nombreux PC datant de trois ans ou plus arrivent désormais en fin de cycle. Ainsi en France, 66 % des responsables IT utilisent actuellement des PC non classés EPEAT ou économes en énergie. Mais cette fonctionnalité n'est le facteur qui influence le plus leur décision d'achat que dans 34 % des cas ! Paru dans CIO n°36

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