Tirez-vous réellement parti des investissements consacrés au Cloud ?

Le cabinet Forrester attire votre attention sur cinq choses à savoir sur l'économie du cloud. L'étude de recherche à laquelle ce document fait référence a été rédigée conjointement par Lauren E. Nelson, Glenn O'Donnell et Michael Caputo. Cette tribune signée par Sophia I. Vargas a été rédigée avec la collaboration de Lauren E. Nelson.
PublicitéDe plus en plus d'entreprises utilisent couramment des services cloud, et 73 % sont en train de mettre au point une stratégie dans ce sens. Celles qui ont déjà investi en faveur du cloud en recueillent déjà les fruits et vont augmenter son usage. En 2015, 60 % des décideurs chargés des infrastructures d'entreprise ont annoncé leur intention d'augmenter leurs investissements en faveur des services cloud au cours des 12 prochains mois.
Mais alors que la valeur inhérente à la vélocité et à l'agilité du cloud n'est plus à démontrer, comment peut-on avoir la certitude que les personnes qui l'utilisent au sein de l'entreprise travaillent de manière responsable pour minimiser les coûts ? Et même si le coût ne devrait que rarement être un paramètre économique décisif pour le cloud, il n'en reste pas moins important.
Dans la mesure où l'infrastructure du cloud est conçue sur la base de principes et d'attentes qui se démarquent fondamentalement des infrastructures déployées sur site, la plupart des applications créées pour des configurations matérielles traditionnelles seront incapables de tirer pleinement parti de l'élasticité propre aux environnements cloud et risquent en fait, sur le long terme, d'induire des coûts supplémentaires pour l'entreprise.
Si l'adoption du cloud public concerne essentiellement les toutes nouvelles charges de travail, les entreprises l'adoptent de plus en plus pour les applications déjà associées à leurs systèmes d'enregistrement (systems of records). Cela oblige dans de nombreux cas à la refonte à la réécriture des applications, ce qui n'est pas une mince affaire.
Pour vous aider à vérifier que votre entreprise utilise le cloud de façon optimale, nous avons défini cinq critères clés :
1. Les meilleurs scénarios d'utilisation reposent sur le modèle de tarification variable des services de cloud
Ce n'est pas le faible coût par machine virtuelle (VM) qui rend le cloud moins onéreux. Ce qui importe, c'est la manière dont la charge de travail absorbe les ressources. Une infrastructure cloud ne permet de réaliser des économies que quand on ne l'utilise pas. Dès lors, les meilleures charges de travail sont celles qui affichent des propriétés « transitoires » ou « dynamiques ». Acheter des serveurs supplémentaires pour faire face à une pointe de charge temporaire n'est guère rentable. Auparavant, se développer dans de nouvelles régions ou étoffer une gamme de produits sans expérience préalable exigeait un énorme investissement en faveur de ressources technologiques. Avec le cloud public, la mise de départ est minime, ce qui permet de réduire les risques ou d'anticiper les fluctuations des cycles économiques.
2. Les coûts d'assistance en interne ne vont pas disparaître
Les infrastructures de cloud public ne bénéficient pas des services externalisés auxquels vous êtes habitué. Certes, quelqu'un s'occupera de son exploitation, mais ce seront toujours des équipes en interne qui seront chargées de protéger les actifs de votre entreprise et de veiller aux performances et à la disponibilité de vos applications indépendamment du lieu où elles sont déployées. Les rôles administratifs vont perdre de leur importance - qu'il s'agisse de la gestion des installations ou du support matériel - tandis que de nouvelles fonctions nécessiteront une attention accrue, notamment en matière de gouvernance et d'intégration. Si le retour sur investissements (ROI) de votre cloud public dépend d'une réduction des effectifs ou de la suppression de coûts en matériels existants, votre directeur financier risque donc d'être déçu.
Publicité3. Les tarifs des clouds publics ne sont pas calqués sur la grille de prix d'un restaurant McDonald's
Les cinémas et les chaines de fast-food font de leur mieux pour convaincre les consommateurs qu'en achetant plus, le coût unitaire sera moins élevé. Cette théorie ne s'applique pas aux clouds publics. En coulisses, les fournisseurs de clouds publics peuvent augmenter leurs marges en poussant au maximum les taux moyens d'utilisation. Pour ce faire, ils « déplacent » les charges de travail des clients dans le but de minimiser le nombre de machines physiques exploitées. Ainsi, plus les éléments sont petits, plus ils pourront en accueillir. En encourageant les clients à acheter de nombreuses petites machines virtuelles, les fournisseurs de cloud en maximisent l'utilisation et augmentent leurs marges. En clair, ils vous récompensent financièrement de scinder des applications monolithiques de grandes dimensions en petits composants.
4. La responsabilisation et la productivité des développeurs, clés du ROI
En matière d'infrastructures cloud, la véritable rentabilité est liée à l'augmentation de la rapidité et de l'agilité. Pour les entreprises, cela se traduit par un engagement rapide et aisé des clients. Si une meilleure gestion du cloud permet d'optimiser l'utilisation et les dépenses afférentes, il est capital de respecter les attentes de l'entreprise en matière d'engagement client. Les équipes technologiques dont les demandes de ressources doivent être approuvées manuellement vont être rapidement court-circuitées. Les développeurs veulent de l'autonomie et de la vélocité. Les équipes technologiques peuvent répondre à ces attentes au moyen de portails en libre-service et d'interfaces de programmation d'applications (API) tout en veillant à la mise en oeuvre de solides règles d'infrastructure qui « abstraient » les détails, assurent une certaine cohérence et contrôlent rétroactivement les ressources allouées.
5. Attention aux coûts cachés
Au cours des toutes premières phases d'adoption du cloud, les utilisateurs peuvent induire des coûts imprévus liés aux appels de données, aux changements de licences ou aux taux d'erreurs. Alors que le coût des services de base est lié à l'emplacement, aux volumes traités et aux performances mesurées, les coûts supplémentaires seront déterminés par la nature de l'architecture applicative, le comportement des utilisateurs et l'intégration à plusieurs plateformes.
Maîtriser ces principes n'est qu'un début. Selon l'entreprise, l'utilisation du cloud peut être cloisonnée en groupes d'utilisateurs et initiatives de développement. Une vue holistique, des règles bien définies et une gouvernance efficace sont indispensables pour aider plusieurs équipes hétérogènes réparties dans l'entreprise à gérer les dépenses consacrées au cloud. Une approche unifiée aidera les professionnels de la gestion des technologies à définir et à faire connaître les bonnes pratiques, ainsi qu'à regrouper les factures en vue de bénéficier de meilleurs tarifs. Les avantages financiers du cloud demeureront un mythe si vous ne prenez pas les bonnes décisions. Et même si vous êtes rapide, vous risquez de dépenser de l'argent plus vite sans pour autant augmenter vos recettes.
Article rédigé par

Sophia I. Vargas, Analyste chez Forrester
Sophia I. Vargas, analyste chez Forrester, fait partie de l'équipe Infrastructure & Operations ; elle dirige des études et des projets de conseil consacrés à la stratégie des centres de données (data-center), aux installations et à l'impression 3D.
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