Management

Télétravail : ombres et lumières d'une pratique qui s'impose de plus en plus

Télétravail : ombres et lumières d'une pratique qui s'impose de plus en plus
Le télétravail progresse, pour le meilleur et pour le pire.

Les études continuent de s'accumuler pour montrer les aspects tant négatifs que positifs du télétravail, sur les plans tant humain que technique ou écologique.

PublicitéPlus rien ne sera comme avant... Les odes au « monde d'après » la crise sanitaire, plus digital, avec un télétravail généralisé qui restaurerait l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, sont fréquentes. Même si, à ce stade, rien ne prouve que le « monde d'après » sera réellement et de manière pérenne vraiment différent du « monde d'avant », les études sur le sujet sont nombreuses. Et elles mettent en avant, certes, des aspects positifs à cette digitalisation accélérée mais aussi des limites, des aspects négatifs ou des risques à prendre en compte.

En termes de limites, l'étude « The New Remote Work Era : Trends in the Distributed Workforce » de Vanson Bourne pour VMware pointe ainsi la culture des directions d'entreprises. Si 66% des Français estiment que les entreprises ont pris la mesure des avantages du télétravail et ne pourront pas faire marche arrière, 41% des décideurs, eux, craignent néanmoins que leurs équipes aient du mal à se concentrer en télétravail. 30 % jugent même que c'est la culture d'entreprise, issue de celle du Conseil d'Administration, qui dissuade de recourir au télétravail. Pourtant, 55 % des salariés interrogés se sont connectés en dehors de leurs horaires normaux de travail, accroissant ainsi leur temps de travail effectif.

Les collaborateurs voient surtout les bons côtés

Côté collaborateurs, les bons côtés sont largement mis en avant : « 72% des salariés français interrogés estiment que leurs relations avec leurs collègues se sont améliorées, 6% se sentent plus à l'aise pour prendre la parole lors de visioconférences et 67% considèrent que leurs niveaux de résistance au stress se sont améliorés, idem pour leur moral (30% des répondants) et leur productivité (33%). »

Le recrutement aurait aussi été facilité selon 65 % des répondants, notamment pour les candidat(e)s ayant des enfants (76%). Pour les répondants d'entreprises multisites, la collaboration, notamment la communication d'idées innovantes, serait facilitée (67 % des répondants français). Seuls 33% des répondants français estiment que leur équipe informatique n'est pas en mesure de gérer des employés travaillant à distance.

L'expérience utilisateur préservée

Si les collaborateurs sont contents, c'est peut-être, déjà, parce que tout marche ! C'est ce qu'a relevé Ivanti dans sa propre étude. Si seulement 45% des professionnels de l'IT avaient réalisé des tests de télétravail avant la pandémie, 61% assurent que le même niveau de service a été maintenu en télétravail et 47 % que la qualité de leur expérience utilisateur n'a pas souffert du passage brutal en télétravail. 41% des services métiers affirment également avoir préparé le télétravail en amont.

Pour l'éditeur d'ESM (Enterprise Service Management), une extension de l'ITSM à tous les services supports, joue bien sûr un rôle important dans cette satisfaction. 64 % des professionnels de l'IT citent comme avantage principal de l'ESM l'efficacité, suivie de la productivité (53 %), d'une meilleure expérience utilisateurs (43 %), et d'un meilleur alignement entre attentes des directions métiers et des utilisateurs finaux (42 %). Les responsables IT interagissent le plus à ce sujet avec le service client en premier lieu (60%) et la DRH en deuxième (53%). Les avantages pointés par les répondants sont nombreux : amélioration des processus (55%), amélioration de l'expérience IT (47%), fluidification des opérations (44%), productivité accrue des équipes (42%) en lien avec l'automatisation des processus (42% également) ainsi que, enfin, un meilleur reporting (41 %).

PublicitéUn impact environnemental parfois négligé

Le télétravail a un effet délétère qui n'avait pas encore été pointé jusque là dans nos colonnes : la croissance des déchets électroniques. Ainsi, selon l'étude « The State of Business IT 2020 » réalisée par le cabinet d'études Omnisis sur la commande de BNP Paribas 3 Step IT (BNP Paribas Leasing Solutions), 83% des entreprises françaises ont acheté de nouveaux équipements IT pour le travail à distance pendant la crise du Covid-19. 67% des entreprises s'attendent de ce fait à voir leur budget IT augmenter au cours des douze prochains mois. 66% des entreprises et 51 % des entreprises françaises prévoient d'ailleurs de permettre à leurs collaborateurs de continuer à travailler à distance.

Toujours d'après cette étude, 22 % des ordinateurs fixes de bureau en Europe (31% en France ) devraient être déclassés au cours de l'année prochaine. Or, déjà, 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques sont générés chaque année. Et 33% des décideurs informatiques français avouent ne pas savoir où se trouvent certains de leurs déchets électroniques, comme, par exemple, les anciens PC. Si 46 % des entreprises françaises mesurent leur emprunte carbone, cette croissance des déchets électroniques n'est pas, pour l'heure, prise en compte dans l'impact environnemental global. Il est considéré que 14 % de toutes les émissions de carbone découleront de la production et de l'utilisation de l'électronique, des appareils tels que PC, ordinateurs portables, moniteurs, smartphones et tablettes d'ici 2040. Rappelons à ce sujet les travaux du Cigref sur la sobriété numérique.

Sur le même sujet, la CIO.expériences « Digital workplace - Renforcer et fluidifier les relations entre collaborateurs » organisée par CIO aura lieu le 1er décembre 2020.

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