Tel le vin, le mainframe se bonifie en vieillissant !
Face à la diminution des compétences mainframe et aux restrictions budgétaires, comment les entreprises peuvent-elles libérer la puissance potentielle du « grand système » ? Selon Patrick Debus-Pesquet, Directeur Technique de CA France, la réponse réside dans une approche intégrée de la gestion mainframe. C'est en trouvant l'étroite adéquation entre le mainframe et les besoins opérationnels que cette plate-forme prendra la place qui lui revient de droit dans les stratégies d'informatique verte et les environnements réseau des entreprises.
PublicitéSouvent dénigré comme étant usé et périmé, le mainframe a su s'adapter au fil des années pour répondre à tous les scénarios que lui a infligé le centre de données. D'ailleurs, les derniers développements techniques dans le monde des « grands systèmes » défient toute comparaison avec les systèmes mainframe traditionnels. Par exemple, les récents processeurs spéciaux zIIP (System z Integrated Information Processor) et zAAP (System z Application Assist Processor) pour Java et IFL (Integrated Facility pour Linux) ouvrent au mainframe des voies d'évolution pour les scénarios d'application tels que l'architecture orientée services (SOA) et Java. De plus, s'agissant de virtualisation, thème d'actualité avec les architectures serveur standard, le mainframe définit la norme. La plate-forme est également au coeur des projets de l'informatique verte. Les mainframes utilisent l'énergie beaucoup plus efficacement que les systèmes serveur de petite ou moyenne taille : selon IBM, il faudrait environ 1 500 serveurs IBM x86 pour fournir une performance similaire à celle offerte par un seul système mainframe z10. Qui plus est, le mainframe consomme jusqu'à 85 % d'espace et d'énergie en moins pour effectuer le même travail. Compte tenu de sa capacité adaptative, le mainframe est également la plate-forme idéale pour la consolidation d'une architecture informatique. S'il est en ligne avec une politique environnementale, certaines critiques avancent que le mainframe ne convient qu'aux applications existantes. Par exemple, des études réalisées par Hurwitz & Associates*, démontrent qu'au moins 70 % des données des entreprises les plus importantes aujourd'hui sont gérées par des systèmes mainframe et généralement par ces prétendues applications existantes. Toutefois, cette demande a évolué pour répondre à de nouveaux scénarios tels que les architectures distribuées ou les environnements Web. En effet, une étude effectuée par Software Strategies apporte la preuve que le mainframe englobe de plus en plus de nouvelles applications : elle révèle que 60 % des MIPS mainframe installés depuis 2000 ont été exécutés pour ces nouvelles applications. Les mainframes et les applications modernes sont-ils compatibles ? La disponibilité de plus de 800 applications zLinux suffit à l'attester. À ce stade, la prudence est néanmoins de mise. Si le mainframe recèle un potentiel important, encore faut-il l'implémenter en tenant pleinement compte de l'efficacité opérationnelle et des coûts. Par exemple, seules certaines conditions impliquent de transformer un système pare-feu reposant sur Linux en un serveur x86 dans une partition Linux sur un mainframe. Pour constater un effet positif, les entreprises doivent disposer d'une centaine d'applications, voire davantage. Une volonté de consolidation ne doit pas non plus amener les entreprises à réunir fortuitement des applications issues de systèmes distribués pour les déployer sur un mainframe, au risque de voir la capacité mainframe rapidement dépassée par la demande. En définitive, la meilleure approche consiste à unifier et à simplifier l'informatique dans des infrastructures hétérogènes afin de fédérer les personnes, les processus et technologies, d'aligner le mainframe sur des impératifs opérationnels, de réduire les coûts et de dynamiser les innovations qui distingueront une entreprise de la concurrence. Le mainframe est unique. Moqué parfois décrié, il continue néanmoins d'évoluer et trouve aujourd'hui toute sa légitimité dans des stratégies informatique verte et les environnements réseau des entreprises. Cependant, pour bénéficier de tout ce potentiel et créer de la valeur, les entreprises doivent impérativement se doter d'outils de management spécifiques et de services appropriés. * Le marché logiciel du Mainframe, étude réalisée par Robin Bloor/Hurwitz & Associates pour CA, 2006.
Article rédigé par
Patrick Debus-Pesquet, Directeur technique de CA France
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