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TechShop : Leroy Merlin fait le bonheur des « makers »

TechShop : Leroy Merlin fait le bonheur des « makers »
Devant un kayak pliable fabriqué dans une seule feuille de plastique et conçu dans un TechShop américain, Christophe Raillon, directeur du projet TechShop de Leroy Merlin nous présente l'espace.

Leroy Merlin a créé en à peine trois mois son premier Tech Shop, sorte de fablab de plus de 2000 m² permettant d'accéder à toutes sortes d'équipements et de machines outils jusque là réservés aux industriels. L'ensemble des infrastructures et des machines a été fourni en un temps record par Fujitsu.

PublicitéLeroy Merlin vient de réaliser le rêve des bricoleurs. L'enseigne de matériel de bricolage a importé en France les TechShop, une chaine de fablabs créée en 2006 en Californie. Ces espaces collaboratifs permettent au commun des mortels d'accéder à des machines et des technologies normalement dédiés aux industriels comme des découpeuses laser, des imprimantes 3D, des fraiseuses numériques trois axes etc.
C'est dans un ancien bâtiment de bureau situé à côté de son magasin d'Ivry sur Seine, que Leroy Merlin a ainsi aménagé un espace de 2000 mètres carrés. Il regroupe plusieurs salles informatiques et des ateliers dédiés au bois, aux textiles, au métal, à l'impression 3D, à l'électronique ou encore à la découpe laser. Les équipes du TechShop sont en outre présentes pour assister les membres dans la manipulation des machines dont certaines nécessitent des formations pour être utilisées. 

Un tour aluminium trois axes
Une machine comme celle-ci coûte plusieurs centaines de milliers d'euros. Difficile de s'en offrir une pour l'utiliser dans son garage... 

« Le but est que vous veniez avec une idée en tête et que nous vous aidions à la réaliser. Nous pouvons presque tout faire dans nos ateliers », déclare Christophe Raillon, directeur du projet TechShop de Leroy Merlin. Pour l'enseigne, ce projet s'inscrit directement dans la philosophie de partage qu'elle a mise en place ces dernières années. « Avec le numérique, nous avons eu la possibilité de faire sortir les bricoleurs de leur garage et partager leur expérience, d'abord via des forums et ensuite avec des formations que nous organisons dans nos magasins », explique le directeur.
Le TechShop est directement le prolongement de cette stratégie. Il n'est d'ailleurs plus question de bricoleurs mais de makers. « En mettant les gens ensemble, nous les aidons à collaborer et à avancer », explique Christophe Raillon. Les résultats sont d'ailleurs probants dans les TechShop existant. de nombreux produits sont sortis des établissement américains de l'enseigne et ont rencontré de franc succès sur les sites de crowdfunding comme KickStarter ou Kiss Kiss Bank Bank. Ford a même installé un TechShop dans son siège de Detroit pour pousser ses salariés à innover. Depuis, le nombre de brevets déposés tous les mois par le constructeur a doublé.

Un espace ouvert à tous

Pour accéder au TechShop de Leroy Merlin, la démarche est terriblement simple. Il suffit de s'inscrire. Comme dit plus haut, certaines machines nécessitent des formations pour être utilisées. En outre, des cours sont organisés pour aider les « makers » à prendre en main divers outils comme les solutions de modélisation 3D ou le codage. « Ils ont facturé 24 euros de l'heure. Notre vocation n'est pas de faire des gens des experts mais de leurs donner les clés pour qu'ils puissent apprendre par eux mêmes. Depuis notre ouverture nous avons déjà fourni plusieurs centaines de formations », explique Christophe Raillon.
Le vendredi 27 novembre 2015 matin, lors de notre visite, une petite dizaine de personnes travaillaient sur différentes machines. Certains fabriquaient des objets en kit pour les vendre, d'autres travaillaient sur des projets pour les cours. « Il y a de tout. Du bricoleur qui souhaite réparer une pièce cassée au designer professionnel qui crée ses prototypes », déclare Christophe Raillon. 

PublicitéMeuble

Ce meuble a été entièrement réalisé dans le TechShop par un designer. 

Reste que sa mise en place de ce TechShop n'a pas été une mince affaire. « Nous avons décidé de lancer le projet cet été avec pour objectif de le réaliser en trois mois », déclare Christophe Raillon. Partenaire historique de TechShop, c'est Fujitsu qui a été choisi pour régler toute la partie informatique.
« Nous avions besoin d'une solution d'encaissement, de stations de travail puissantes et surtout de relier toutes les machines outils à des serveurs pour gérer les autorisations d'accès et héberger les applications servant à les faire tourner », détaille le directeur. Il fallait en outre sécuriser l'ensemble. Une équipe projet composée de quatre personnes a été dédiée chez le constructeur.

Un projet en mode agile

« Le projet étant particulier, nous avons décidé de travailler en mode agile », explique Benjamin Revcolevschi, directeur général de Fujitsu France. La plus grosse partie du travail a consisté à adapter les solutions de la firme dédiée à la distribution aux besoins du TechShop. Il fallait en effet gérer les abonnements mais aussi tout le parcours client. « Les membres doivent s'authentifier par badge sur certaines machines pour pouvoir les utiliser. Il fallait gérer toutes les autorisations et les relier à la GRC qui vérifie le niveau de formation des membres utilisateurs », explique Christophe Raillon. 

Salle Informatique
Les nombreuses stations de travail fournies par Fujitsu sont capable de gérer de gourmandes solutions de modélisation 3D (Autodesk).

Le fabricant a également fourni l'ensemble des stations de travail et des serveurs servant à faire tourner l'infrastructure du TechSop. À noter que les premières sont entièrement sécurisées et devraient bientôt permettre d'ouvrir pour chaque membre des sessions personnelles depuis n'importe quel poste. Elles embarquent d'ailleurs les suites Autodesk et Adobe pour la CAO.
Ce sont aussi les stations de travail de Fujitsu qui, couplées aux machines outils, permettent de faire tourner les lourdes applications qui les font fonctionner. En tout, le TechShop s'est équipé pour près d'un million d'euros de machines outils et de matériel informatique. Il n'en fallait surement pas moins pour faire rêver les bricoleurs... pardon, les makers.

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