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Stellantis veut mettre Mistral AI derrière le volant

Stellantis veut mettre Mistral AI derrière le volant
Au sein de l’usine de PSA à Mulhouse. Le groupe Stellantis imagine exploiter la GenAI afin de détecter les erreurs en temps réel sur les lignes de production. (Photo : Julien Cresp / Stellantis)

Le géant automobile mise sur la GenAI de la start-up française pour concevoir un nouvel assistant de conduite pour l'ensemble de ses marques. Et teste des cas d'usage dédiés à l'optimisation de l'ingénierie ou de la production.

PublicitéAprès avoir officialisé des accords avec France Travail et Veolia, la start-up d'origine française Mistral AI enregistre une troisième signature majeure avec Stellantis. Si le constructeur automobile teste les technologies de l'éditeur depuis plus d'un an dans l'ingénierie, l'analyse de données issues de la flotte, l'analyse des ventes ou la production, il vient d'officialiser le choix de Mistral pour un composant clef de ses produits : l'interaction avec les conducteurs.

Au coeur de l'accord se trouve en effet le développement d'un assistant vocal embarqué, capable de répondre en langage naturel aux besoins des clients. En s'appuyant sur les modèles de langage (LLM) de Mistral AI, cet outil doit guider les utilisateurs via une interface vocale, qu'il s'agisse d'accéder aux informations du manuel utilisateur ou d'accéder à la marche à suivre en cas d'alertes apparaissant sur le tableau de bord. « Cet assistant sera continuellement mis à jour et adapté aux marques et modèles de Stellantis », assure le constructeur dans un communiqué, sans toutefois détailler la date de déploiement d'une première version de cette interface vocale.

Soulignons que la capacité à embarquer une technologie de LLM dans une voiture reste un défi en termes d'architecture technique auquel semble s'attaquer Mistral, comme en atteste le récent accord signé avec Veolia, visant lui aussi à déployer des technologies de GenAI en environnements contraints (des usines dans le cas d'espèce). Par ailleurs, les LLM sont connus pour produire des réponses parfois inexactes ou incohérentes. Dans l'automobile où la sécurité est primordiale, de telles erreurs pourraient avoir des conséquences graves. Stellantis n'est pas le seul constructeur à miser sur l'IA générative. Renault a récemment intégré ChatGPT dans sa nouvelle Renault 5 E-Tech électrique via un assistant vocal baptisé Reno, qui complète la technologie Google déjà exploitée par la marque au losange. Même politique chez Volkswagen qui a récemment enrichi son assistant IDA de fonctionnalités similaires.

Analyser les listes de pièces, favoriser les réutilisations

Au-delà de l'assistant vocal, la collaboration entre le géant de l'automobile (fusion de PSA et de Fiat Chrysler) et la start-up s'étend à d'autres domaines liés à l'ingénierie et à la fabrication. Stellantis parle ainsi d'un outil dédié simplifiant l'analyse d'une base de données de pièces, sachant que, dans le groupe, plus de 8000 ingénieurs recherchent au quotidien des informations techniques sur les pièces dans de multiples systèmes, selon un témoignage d'Annabelle Gérard, responsable IA et Data Business Insights du géant de l'automobile, sur la scène de l'AWS Summit 2024. « Un chatbot alimenté par Mistral AI interagit avec les données des produits de l'entreprise, aidant les ingénieurs à identifier, comparer et optimiser les sélections de pièces pour maximiser la réutilisation et l'efficacité à l'échelle mondiale », indique Stellantis, dans son communiqué.

PublicitéLe groupe, réalisant près de 190 Md€ au travers de ses 16 marques, mentionne également l'usage de la technologie pour analyser les données des flottes de développement et des enquêtes, afin d'identifier plus rapidement les tendances et actions correctives à apporter, ou encore pour aider les collaborateurs de la multinationale à acheter les véhicules du groupe. Enfin, Stellantis indique évaluer le potentiel de la GenAI de Mistral sur ses lignes de fabrication, afin de détecter les erreurs en temps réel afin que les opérateurs prennent des mesures correctives avant que les composants ne soient livrés sur la ligne. L'usage de la GenAI au plus près de la chaine de fabrication devra s'appuyer sur des déploiements des modèles Mistral en Edge Computing.

La GenAI pour explorer la documentation

Lors d'une conférence tenue lors du Sommet pour l'IA, Annabelle Gérard a mentionné un cas d'usage de l'IA générative d'ores et déjà déployé dans 20 usines du groupe : l'exploration de la documentation des machines pour faciliter la maintenance des équipements industriels. « Nous avons gagné la confiance des opérateurs par la qualité des réponses fournies, expliquait alors la responsable. Ce cas a permis de démontrer qu'un ROI était atteignable et a facilité l'adoption de la technologie dans d'autres domaines métiers ». Annabelle Gérard n'a toutefois pas précisé si cette application reposait sur Mistral AI.

L'accord entre Stellantis et Mistral reste pour l'heure au stade de la déclaration d'intention, aucune date de mise en oeuvre des applications mentionnées dans le communiqué ou périmètre de déploiement n'étant précisé. Sollicité pour détailler cet accord, le groupe n'a pas donné suite.

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