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S/4 Hana n'emballe pas les utilisateurs allemands de SAP

S/4 Hana n'emballe pas les utilisateurs allemands de SAP
Qui veut migrer vers S/4 Hana ?

En lançant sa dernière suite un peu plus tôt cette année, SAP avait misé gros sur S/4Hana. Mais les utilisateurs allemands, suisses et autrichiens ne sont pas convaincus que cette technologie répond à leurs besoins. Sans parler d'un manque d'enthousiasme général pour le cloud, comme le révèle une récente enquête.

PublicitéSelon une enquête publiée mardi dernier par le DSAG, le groupe d'utilisateurs SAP allemand, qui a également présenté ses résultats cette semaine à Brême lors de la 16e réunion annuelle du groupe, seulement 6 % des 357 entreprises utilisatrices d'Allemagne, Autriche et Suisse ont démarré un projet basé sur la technologie S/4Hana (la 4e génération d'ERP chez SAP), et 4 % ont acheté des licences. Par ailleurs, 37 % environ des répondants ont déclaré ne pas être sûrs de trouver dans S/4Hana la valeur ajoutée attendue, 11 % ne se sont pas encore intéressés au logiciel, et près de 42 % continuent à se renseigner à son sujet. En ce qui concerne justement l'information, beaucoup estiment que SAP ne fournit pas assez d'éléments sur la fonctionnalité de la technologie, ses avantages en terme d'activité, le modèle de licence et les conditions dans lesquelles les entreprises peuvent migrer vers S/4Hana. « La majorité des participants à l'enquête utilisent la version classique de SAP Business Suite comme ERP stratégique, mais le transfert du progiciel de gestion intégré dans le cloud n'a pas apporté de gains significatifs, ne recevant le support que d'une petite poignée de répondants », a déclaré le DSAG.

« Les clients de SAP sont globalement assez conservateurs », fait remarquer Frank Scavo, président de Computer Economics, une société qui fournit des statistiques sur la gestion de l'IT. « Même s'il y a certainement parmi eux des gens attirés par l'innovation, la plupart ne sont pas des adopteurs précoces », a-t-il expliqué. « Ils ont tendance à avancer lentement et avec précaution, et attendent généralement que les nouvelles technologies fassent leurs preuves avant de les adopter ». Les utilisateurs d'ERP disent souvent qu'il n'est « pas nécessaire de réparer ce qui n'est pas cassé », a-t-il ajouté. « Il est difficile de faire l'analyse de rentabilisation d'une mise à jour majeure quand le système en place fonctionne de façon satisfaisante ».

ERP dans le cloud, encore des résistances Le cloud en est un parfait exemple. « Le plus souvent, les migrations vers le cloud se produisent quand l'entreprise migre vers un nouveau système, pas pour upgrader un système existant », a encore déclaré Franck Scavo. « Mises à part les questions de sécurité et de confidentialité, c'est tout simplement plus facile de continuer à faire ce qu'ils font en terme de déploiement. Mais la vraie opportunité d'un déploiement vers S/4Hana et le cloud se trouve probablement dans les toutes nouvelles offres, quand les clients n'ont pas encore fait d'importants investissements d'infrastructure et de personnel pour maintenir une instance SAP sur site », a ajouté le président de Computer Economics.

Publicité « L'adoption des ERP est significative dans les entreprises de taille moyenne, mais leur pendant dans le cloud reste encore à un stade très précoce dans les grandes entreprises », a déclaré Paul Hamerman, vice-président de Forrester Research. Cependant, compte tenu de la nouveauté de S/4Hana, « on peut estimer que le niveau actuel d'adoption est au minimum encourageant », a-t-il ajouté. « Beaucoup d'entreprises vont attendre de voir si la solution donne de bons résultats avant d'entreprendre de gros projets S/4 ». Pour compliquer les choses, la majorité des utilisateurs actuels de SAP Business Suite ne travaillent pas avec les versions les plus récentes, comme le fait remarquer le vice-président de Forrester Research, ce qui rend la migration vers S/4Hana plus difficile. « SAP devrait commencer par clarifier les scénarios de migration de la Suite vers S/4 et faire en sorte que les entreprises puissent coller facilement à cette feuille de route », a-t-il déclaré.

Article de Katherine Noyes (IDG News Service) / Traduction et adaptation de Jean Elyan.

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