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RSSI : un métier sous pression

RSSI : un métier sous pression
Une étude de Nominet montre que les RSSI subissent une forte pression dans leur travail. (Crédit Photo: davidqr/pixabay)

Selon une étude, le métier de RSSI est soumis à une forte pression pouvant aboutir à des problèmes de santé.

PublicitéS'outiller contre les différentes menaces (internes et externes), sensibiliser les collaborateurs aux risques, obtenir des budgets, intervenir en cas d'incident, la vie des RSSI n'est pas une sinécure. Une étude menée par Nominet, registre des noms de domaine en .UK, auprès de 408 RSSI de moyennes et grandes entreprises au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, montre effectivement la pression subie par ce travail.

Une souffrance physique et morale

91% des répondants avouent avoir subi un stress modéré à élevé. 26% des sondés estiment que ce stress a des répercussions sur leur santé mentale et physique. Une souffrance qui peut aller pour 11% des DSI vers l'alcool et les médicaments. Près d'un quart des RSSI (23%) considère que leur travail use leurs relations personnelles.

Sur le volume horaire de travail, les semaines à 39 heures sont très rares, ils sont 88% à travailler plus que 40 heures hebdomadaires. 22% ont déclaré qu'ils sont disponibles 24h sur 24 et près de neuf RSSI sur dix aux Etats-Unis ont déclaré ne pas avoir d'interruption de travail pendant deux semaines consécutives. Ces chiffres ne surprennent pas Jon Oltsik, analyste chez ESG (Enterprise Strategy Group) interrogé par nos confrères de Dark Reading, « les exigences vis-à-vis des RSSI augmentent plus vite que les ressources disponibles ».

En clair, les dirigeants d'entreprise demandent constamment aux RSSI d'en faire plus, alors que ces derniers manquent de moyens, ont recours à des processus manuels et disposent d'une myriade d'outils. Selon le cabinet d'analyste qui a lui aussi mené une étude, la pénurie de compétences en cybersécurité a un impact sur le travail de RSSI. Au point que 25% d'entre eux ont été victimes de burn-out ou ont démissionné. De nombreux RSSI ont quitté de ce fait leur poste pour devenir des RSSI indépendants avec plus de contrôle et de flexibilité.

Un problème de compétence et de reconnaissance

Ce problème de recrutement et de compétences est présent dans le sondage de Nominet. 57% des RSSI estiment que le manque de ressources les empêche d'adopter une posture de sécurité plus efficace. Ils sont 63% à éprouver des difficultés à recruter les bonnes personnes. De plus, si les budgets sécurité ont substantiellement augmenté dans les entreprises, 43% seulement considèrent disposer d'un budget adéquat ou très adéquat. 51% des sondés reconnaissent avoir les technologies ad hoc pour protéger l'entreprise.

Autre point soulevé par le sondage, le manque persistant de soutien de la direction aggrave la situation. Un RSSI sur cinq a déclaré sur les membres du conseil d'administration sont indifférents à l'équipe de sécurité et la considèrent même comme un inconvénient. 52% estiment que la direction apprécie la sécurité en termes de revenus et de protection des marques. Cela n'empêche pas 32% des RSSI de craindre de perdre leur emploi en cas d'incident. Russell Haworth, CEO de Nominet, résume le sentiment général des RSSI, « si leur travail est apprécié par les dirigeants, il n'est pas encore considéré comme stratégiquement valable ».

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