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Renault transforme le PLM en plateforme collaborative ouverte

Renault transforme le PLM en plateforme collaborative ouverte
Une ligne d’assemblage de Renault dans l’usine de Douai, un site historique de la marque au losange récemment adapté à la production de véhicules électriques. (Photo : Renault)

La plateforme SaaS permet à l'ingénierie de Renault de collaborer avec les achats, la logistique ou encore la production. Ce jumeau numérique des véhicules, qui reprend une vaste masse de données Legacy, encadre désormais tous les nouveaux projets de la marque au losange.

PublicitéLancé en 2021, le plan stratégique de Renault, baptisé Renaulution, se focalisait sur l'intégration de la chaîne de valeur de l'électrique, la digitalisation des véhicules (le smartphone sur roue) et la réorganisation du groupe en cinq entités autour de ce que Gilles Le Borgne, le CTO de Renault Group, qualifie de backbones numériques. « L'un des plus importants concerne l'amont, avec de déploiement d'un jumeau numérique des véhicules, via le programme Renaulution Virtual Twin (RVT) », explique le directeur technique, qui s'exprimait lors du 3DExperience Forum organisé par Dassault Systèmes le 28 mai. Un 'backbone' qui vise en particulier à réduire le temps de développement des véhicules, notamment sous la pression de concurrents chinois qui bouclent ce type d'opération en environ deux ans.

« Aujourd'hui, nous avons assaini l'entreprise, réduit la diversité [des plateformes de véhicules, NDLR], ramené le temps de développement d'un modèle de quatre à trois ans et abaissé le coût de développement de 40%. Et l'impact principal du jumeau numérique est encore à venir », explique Gilles Le Borgne. Cet apport attendu doit permettre de porter les gains de productivité que le CTO promet à sa direction de 4 à 7% par an. « Nous nous sommes engagés à développer la nouvelle Twingo en deux ans », glisse ainsi le dirigeant.

19 000 utilisateurs prévus sous trois ans

Surtout, alors que Gilles Le Borgne explique en être à son troisième projet de PLM dans sa carrière, RVT se caractérise par son mode de déploiement tout d'abord - 100% en SaaS - et par son ambition. Si la solution, aujourd'hui déployée, couvre évidemment la conception et prend en charge l'intégration avec d'autres composants (comme la gestion du cycle de vie des composants logiciel), elle s'étend surtout à de nombreuses composantes de l'entreprise, comme les achats, la gestion des coûts ou la logistique. L'objectif : bâtir une plateforme permettant à tous les métiers de collaborer autour du jumeau numérique des véhicules.


Gilles Le Borgne, le CTO de Renault Group, sur la scène du 3DExperience Forum organisé par Dassault Systèmes.

« Aujourd'hui, 5 500 utilisateurs partout dans le monde sont connectés au PLM et nous en visons 19 000 d'ici à trois ans », indique le CTO. Avec une plateforme qui intègre déjà un large patrimoine de données, en l'occurrence celles de 1 800 variantes de véhicules et de plus de 500 000 composants. « C'est une condition essentielle pour que les différents services puissent entrer dans la plateforme, dit Gilles Le Borgne. Le pari que nous avions fait au lancement de RVT, c'est de voir d'autres fonctions que l'ingénierie demander à entrer dans le programme. Cela a pris deux ans, mais aujourd'hui elles se bousculent pour rejoindre la plateforme. »

PublicitéTous les nouveaux projets partent du jumeau numérique

Selon le CTO, le SaaS est un atout pour intégrer ces différentes fonctions, qui conservent évidemment leurs outils propres. « Avec ce mode SaaS, nous vivons des montées de versions tous les deux mois. Au début, cela s'est traduit par quelques galères, mais aujourd'hui, les problèmes sont derrière nous », assure le responsable technique. Lors du 3DExperience Forum, Renault a montré, dans une vidéo, un scénario d'utilisation de sa plateforme PLM impliquant de multiples services (ingénierie, achats, gestion des coûts, logistique, intégration à la fabrication, maintenance des véhicules...) autour du remplacement d'une pièce. Ce scénario s'appuie largement sur un composant logiciel appelé Part 360, renfermant toutes les données matière, dimensions, logistique... pour l'ensemble des pièces.


Le jumeau numérique de Renault est désormais exploité d'emblée pour le développement des nouveaux projets.

« Le travail de convergence nécessaire a été mené », souligne Gilles Le Borgne. Qui assure que tous les nouveaux projets sont désormais développés d'emblée sur RVT. Comme ceux de Flexis (une co-entreprise avec CMA CGM et Volvo dans le domaine des véhicules utilitaires et de la logistique du dernier kilomètre) ou ceux liés aux nouveaux véhicules, dont la nouvelle R5, pour laquelle Renault a déjà enregistré 70 000 pré-commandes. « C'est une transformation importante et qui va durer, assure Gilles Le Borgne. Quand une fonction entre sur la plateforme 3DS, cela débouche sur des gains de temps via l'accès à une source de vérité unique. » Un socle qui, selon le responsable, servira de terrain de jeu à la prochaine étape du programme, visant le déploiement de modèles d'IA pour automatiser l'exploitation de ces data.

Le programme Renaulution Virtual Twin résulte d'un accord passé par Renault et Dassault Systèmes fin 2021 pour une durée de quatre ans et demi, via lequel le constructeur a choisi d'adopter la plateforme 3DExperience de la société technologique. Les relations entre le donneur d'ordre et le premier éditeur hexagonal remontent à plus de 20 ans.

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