Rachat de VMware : les DSI misent sur des stratégies de diversification
Une étude montre que tous les DSI s'inquiètent des conséquences du rachat du spécialiste de la virtualisation par Broadcom. Mais l'heure est encore à la réflexion. Notamment autour de stratégies de diversification.
PublicitéAprès les modifications de la politique commerciale de VMware menées au pas de charge par Broadcom (fin des licences perpétuelles, augmentation des tarifs, reprise en main du channel), le cabinet spécialiste du FinOps CloudBolt a mené une étude (disponible sur inscription) pour connaître la position des responsables informatiques de sociétés américaines. Le panel comprend 300 DSI, pour moitié de PME-PMI et pour l'autre de grands comptes, tous clients du spécialiste de la virtualisation. A noter qu'AWS a collaboré à la réalisation de l'étude peu après que Broadcom a cessé d'autoriser l'hyperscaler à revendre directement l'offre VMware Cloud on AWS.
Une chose est sûre : l'acquisition de VMware par Broadcom inquiète. 99% des répondants sont préoccupées, 46 % étant « très préoccupées » et 30 % se disant même « extrêmement préoccupées ». La hausse des coûts cristallise le mécontentement des DSI, selon le rapport. Ils sont en effet 73% à s'attendre à ce que les prix des offres de VMware fassent plus que doubler. Et 32 % estiment même que la facture va s'alourdir dans un facteur allant de deux à trois. 12% des DSI interrogés prévoient même un bond des tarifs compris entre 300 et 500%. Un sentiment que l'on retrouve aussi en Europe et en France. Cedric Foll, chief digital officer de l'Université de Lille, expliquait récemment se trouver « dans la pire des situations, avec une première facture représentant une multiplication par 12 du budget VMware ».
Migrer ? Les DSI se laissent le temps de la réflexion
Autre enseignement de l'étude de CloudBolt, 69% des sondés ont au moins un contrat VMware qui arrive à échéance au cours de 12 prochains mois. Si la question de la migration est donc ouverte, les entreprises entendent se donner du temps pour réfléchir. Une majorité des sondés (45%) se laissent entre 3 et 6 mois pour y répondre et 32% entre 7 et 12 mois. A court terme, 43% des DSI se déclarent prêts à rester partiellement fidèles à VMware. Mais 38% d'entre eux prévoient de déplacer davantage d'applications vers le cloud public, voire d'y basculer totalement (33%) ou d'opter pour un autre hyperviseur (34%). Dans son étude, CloudBolt souligne que les entreprises vont poursuivre des stratégies de diversification pour s'adapter à la situation post-acquisition. Un constat qui montre aussi à quel point VMware est intégré dans l'infrastructure des entreprises et que nombre d'entre elles n'avaient pas envisagé d'alternatives.
Les principales raisons invoquées pour envisager l'abandon partiel ou total de VMware sont l'incertitude quant aux projets de Broadcom, les inquiétudes sur la qualité du support du fournisseur et les changements des relations avec les partenaires de distribution (36% pour chacun des items). Le passage aux licences par abonnements (34%), les hausses attendues de prix (33%) et les expériences négatives avec Broadcom (33%) suivent de près. On notera aussi que l'image de marque de Broadcom (suite aux rachats de Symantec et CA Technologies) inciterait 32% des sondés à quitter VMware.
Article rédigé par
Jacques Cheminat, Rédacteur en chef LMI
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