Tribunes

Quel rôle joue la crise économique sur le développment de l'offshore appliqué aux systèmes d'information ?

Quel rôle joue la crise économique sur le développment de l'offshore appliqué aux systèmes d'information ?

Cette tribune est adaptée d'un extrait de « Offshore et systèmes d'information », par J.-L. Deixonne et C. Quélennec (Editions Lavoisier, 2009).

PublicitéLa croissance du marché de l'offshore pour le développement et la maintenance des systèmes d'information est inéluctable, particulièrement sur la maintenance applicative. Mais à quel rythme ? Et quelle influence de la récente crise économique ? Mi-2008, la réponse donnée à cette question aurait été « un développment rapide ! ». Mi-2009, la réponse était plus incertaine. La crise est passée par là. Pourquoi un tel décalage ? L'activité économique qui gravite autour des systèmes d'information est adossée à certains cycles de l'économie mondiale. Ces cycles ont une durée approximativement de sept à huit ans. Les derniers creux se positionnent en 2002 puis en 2009-2010 ! Les situations de croissance poussent les entreprises à mener davantage de projets ou des projets plus ambitieux. Les budgets informatiques n'étant pas extensibles à loisir, la question du financement de ces projets vient vite sur le tapis. L'offshore s'avère un levier précieux. Il permet de réduire le coût d'investissement des projets mais offre aussi la possibilité de basculer des pans entiers du parc applicatif dans ce mode de production. Moyennant une gestion attentive de l'impact social, les périodes de croissance sont donc favorables au développement de l'offshore. Les situations de baisse d'activités, de récession voire de crise amènent les entreprises à réduire leur budget et donc à diminuer leurs coûts. A priori une aubaine pour le marché de l'offshore. Une DSI d'entreprise soumise à une réduction budgétaire drastique ne pourra se contenter de réduire son portefeuille de projets mais sera obligée de réduire ses coûts de fonctionnement. En s'attaquant en particulier à ses coûts de maintenance applicative, elle aura le moyen d'atteindre des gains substantiels si elle utilise les trois leviers : externalisation, massification et offshore. Que l'économie mondiale soit florissante ou en perte de vitesse, le marché de l'offshore tire son épingle du jeu. Prodigieux, non ? En fait, ce n'est pas aussi simple. En période de baisse d'activités - voire de crise - d'autres phénomènes jouent en défaveur de l'offshore : - d'une part l'activité baisse, l'emploi se porte mal. Et quand l'emploi se porte mal, les gouvernements, les salariés et les syndicats se montrent particulièrement regardant envers les entreprises qui délocalisent tout ou partie de leurs activités. L'offshore est perçu comme pénalisant l'emploi local. L'offshore est pointé du doigt. - d'autre part quand la crise est mondiale elle touche aussi l'Inde et les autres pays catalyseurs de l'activité offshore. Les « pure players » sont amenés à se livrer une guerre sur les prix. Et les prestations à plus forte valeur ajoutée doivent être abandonnées pour se recentrer sur le développement. Les premières prémices de cette tendance ont été observées lors du premier semestre 2009. A contrario, les périodes de récessions ou de crise amènent les entreprises pour réduire leurs coûts de fonctionnement à mutualiser et à industrialiser leur processus. Apparition de regroupement de DSI, de centres de services ou de centres de compétence au niveau national et international. A la clé, une économie de fonctionnement et la concrétisation des avantages financiers de l'offshore sur une assiette beaucoup plus large. Conséquence, la crise pousse les entreprises à générer des situations propices au développement de l'offshore. Alors en synthèse ? A court terme la crise aura plutôt figé la situation observée mi-2008. Par contre, elle s'avèrera à moyen terme - en fait dès la sortie de crise - un accélérateur du développment de l'offshore.

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