Management

Quatorze façons de faire progresser sa carrière dans l'IT

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Dans le domaine des technologies, en termes de carrière il n'y a pas forcément de voie toute tracée. Mais certains leviers, pas toujours évidents, peuvent accélérer la progression. En voici quelques-uns partagés par des professionnels chevronnés de l'IT.

PublicitéCertains ont parfois l'impression de faire du sur-place dans leur carrière et se demandent pourquoi leurs collègues progressent plus vite qu'eux. Il y a aussi ceux qui ont envie de faire bouger les choses et de franchir une nouvelle étape. Quoi qu'il en soit, il est toujours utile de faire une pause, de réfléchir, d'adopter une vision à long terme pour optimiser son parcours et rester ouvert aux nouvelles opportunités. Que vous débutiez ou que vous soyez un vétéran chevronné, les leaders du secteur des technologies affirment qu'il existe toujours des moyens pour avancer, mais qu'ils ne sont pas forcément évidents. Dans le secteur des technologies, les professionnels de l'IT sont confrontés à des changements constants. Voici les meilleurs conseils partagés par des leaders accomplis pour avancer sur le plan professionnel et ne pas se laisser distancer dans sa carrière.

1. Sauter dans le grand bain

Pour certains, le fait de se voir confier une mission à laquelle ils n'étaient pas préparés peut déboucher sur une carrière de leader dans l'IT. Michiel Schipperus, CEO de Sana Commerce, l'a découvert quand il avait tout juste 20 ans. « On m'a demandé de diriger une équipe », raconte-t-il. « Le manager venait de démissionner et il fallait trouver une solution rapidement. Je ne pensais pas être prêt, mais mon mentor l'était. Et tout s'est bien passé. J'ai appris à diriger une équipe, à favoriser une culture et à obtenir des résultats. Je ne pouvais pas rêver meilleure expérience ».

2. Trouver un mentor

De nombreux dirigeants du secteur technologique pensent que trouver un bon mentor est sans doute la meilleure chose à faire pour donner un coup de fouet à sa carrière. Abhay Kulkarni, vice-président senior et directeur général de Webex chez Cisco, affirme qu'il faut chercher une sorte de guide auquel se référer. « Tout ce que l'on fait a une influence sur les autres. Un manager, un collègue, un parent, un ami, un coach ou un professeur d'école primaire ayant eu une l'influence sur notre vie peuvent servir de modèle », explique Abhay Kulkarni. « À un moment donné, on peut avoir la chance de devenir aussi un guide pour quelqu'un d'autre », ajoute-t-il. « Un bon feed-back est comme un cadeau. Il aide à grandir », pointe pour sa part Michiel Schipperus. « Contactez votre coach ou votre mentor et demandez-lui son avis. Une autre opinion vous permettra d'envisager les défis sous un autre angle. Vous trouverez à la fois des solutions tangibles et de nouvelles opportunités ».

3. Envisager sa carrière comme un projet

Abhay Kulkarni affirme que les trajectoires de carrière sont rarement linéaires. Il y a des hauts et des bas, des revers, et l'on peut même être amené à accepter, à un moment donné, un poste moins qualifié. Néanmoins, il conseille de « s'accrocher parce que l'on peut toujours se retrouver catapulté à un poste plus important plus tard ». Il conseille de se créer des métriques personnelles pour suivre ses avancées, comme on le ferait pour un projet. « Fixez-vous des jalons qui mesurent la croissance, autres que les progressions de salaires ou les échelons de l'entreprise », suggère-t-il. « Par exemple, suivre l'apprentissage de nouvelles compétences, techniques ou certifications sont d'excellents jalons à poser sur un parcours professionnel ».

Publicité4. Continuer à apprendre

Abhay Kulkarni aime suivre des formations croisées, et pas seulement au travail. Il intègre à la fois l'apprentissage technologique et certaines méthodes non conventionnelles pour rester actif intellectuellement. « L'un des meilleurs conseils que j'ai reçus au cours de ma carrière, c'est que l'apprentissage n'est jamais terminé », souligne-t-il. « J'aime m'informer sur des sujets variés, écouter des podcasts qui stimulent la réflexion, et même me faire des amis qui apportent des points de vue différents pour alimenter ma réflexion. Trouvez un équilibre entre le travail et une passion en dehors du travail. Sortez de votre zone de confort pour ne pas perdre l'envie d'apprendre. »

5. Ne pas privilégier la planification

Certains pros de l'informatique se concentrent trop, à tort, sur la méthode plus que sur l'exécution », observe Abhay Kulkarni. « Une mauvaise exécution peut ruiner une stratégie brillante », note-t-il. « Beaucoup de gens pensent trop à la stratégie, et pas assez à l'exécution. Les entreprises - et les dirigeants - apprécient les personnes qui sont capables de faire converger stratégie et mise en pratique ».

6. Demander l'avis de ses collègues

Abhay Kulkarni invite à solliciter l'avis de ses pairs, parce qu'ils seront les plus critiques à votre égard. « Un avis sérieux peut susciter d'autres idées, inciter à l'auto-évaluation, amener à penser autrement, et influencer sa carrière de manière positive », observe-t-il. « Être honnête avec soi-même, mieux connaître ses faiblesses peut devenir une force. Personne n'est parfait. Il n'y a pas de mal à cela, surtout si ces faiblesses servent à s'améliorer », poursuit-il.

7. Sortir des sentiers battus

À l'origine, Erin Fusaro, vice-présidente de l'ingénierie chez Chipper Cash, était étudiante en anglais. Mais elle a acquis des compétences technologiques, en codage notamment, en occupant des emplois en rapport avec la technologie, où elle pouvait apprendre de ses collègues informaticiens et ingénieurs. « Ne cachez pas ou ne minimisez pas votre parcours. Mettez plutôt à profit ce qu'il y a d'unique dans votre expérience », conseille Erin Fusaro. « Les équipes composées de profils très divers sont mieux armées pour s'adapter à la variabilité des tâches dans le domaine technologique. La richesse de ces expériences différentes est un atout pour résoudre des problèmes que l'on n'a jamais rencontrés. Il faut s'appuyer sur son passé pour booster son avenir ».

8. Être ouvert aux opportunités

Erin Fusaro n'a rien contre ceux qui ont planifié toute leur carrière dès la sortie de l'université. Cela fonctionne pour certains. Cependant, elle a constaté que si l'on était prêt à saisir de nouvelles opportunités quand elles se présentent, cela pouvait être très bénéfique pour la carrière. « Quand on est moins rigide sur la voie que l'on s'est fixé au départ, d'autres opportunités peuvent se manifester », explique-t-elle. « Si certains individus regrettent parfois d'avoir dévié de leur projet de carrière initial, parce que tel secteur était en perte de vitesse ou en récession, la résilience et l'agilité leur ont aussi permis de garder leur élan. Il faut rester ouvert aux opportunités, être prêt à prendre des risques calculés quand il est possible d'apprendre ou d'étendre ses compétences ».

9. Ne pas hésiter à changer d'avis

Selon Erin Fusaro, il arrive parfois que, face à l'incertitude, les responsables IT se sentent paralysés par l'absence de solution claire. Or, savoir naviguer dans le chaos est essentiel, en particulier dans les startups et dans des contextes technologiques où les changements sont rapides. « La paralysie est un ennemi, il ne faut pas avoir peur de prendre une décision », conseille-t-elle. « Il faut parfois choisir entre plusieurs solutions insatisfaisantes dans l'idée d'aller de l'avant et être prêt à essuyer les critiques des dirigeants, car ils font rarement de cadeaux. Mais la résilience, l'humilité et un sens aigu de sa propre valeur sont essentiels pour aller de l'avant et maintenir le cap, et permettent de préserver sa santé mentale et physique. Certaines décisions ont d'ailleurs un impact limité. Ce n'est pas grave. Rien n'empêche de revenir dessus plus tard. Chaque décision que l'on prend à un moment donné est toujours fondée, si elle permet ensuite d'avancer dans la bonne direction ».

10. Prendre du recul

Marcus Merrell, vice-président de la stratégie technologique chez Sauce Labs, affirme que les pros de l'IT se sentent parfois à l'étroit dans leur poste actuel, en partie parce qu'ils ne voient pas toujours l'impact positif de leur travail sur l'activité de l'entreprise. « Prendre du recul et observer ce que font les autres équipes, voir comment elles collaborent entre elles, permet de prendre conscience de l'impact de son travail », suggère Marcus Merrell. « Avec le recul, on peut réaliser à quel point l'équipe et le produit ont besoin de nous et à quel point nos contributions sont nécessaires à la réussite d'un projet », détaille-t-il. « En identifiant les plus gros risques auxquels est confrontée l'entreprise et en se concentrant davantage sur ces risques, on peut avoir encore plus d'impact », ajoute Marcus Merrell. « Si l'on comprend les enjeux plus fondamentaux qui empêchent le PDG de dormir la nuit, on peut mieux contribuer à résoudre ces problèmes spécifiques et accroître ainsi son impact ».

11. Rechercher la simplicité

« Faire progresser sa carrière consiste souvent à se concentrer sur les choses simples plutôt que sur les choses les plus intéressantes », estime Jake Vygnan, COO et cofondateur de Taimi. « Par exemple, il est essentiel de savoir comment construire un parcours utilisateur, ce qui semble simple et fondé », illustre-t-il. « Mais celui ou celle qui fait cela bien pour chaque produit deviendra un expert, et il sera un atout plus précieux que celui ou celle qui court après un éléphant blanc ».

12. Voir plus loin

Dena Campbell, DSI chez Vaco, se souvient que lorsqu'elle était jeune analyste, la DSI de l'époque était venue voir pourquoi elle travaillait si tard. À ce moment-là, le projet de logiciel qu'elle développait devait prendre en compte de nombreux changements de dernière minute, ce qui lui causait beaucoup de stress. « Elle m'a écoutée, elle m'a poussée à partager, m'a posé des questions et m'a incité à formuler tous les enjeux », raconte Dena Campbell. « Le lendemain, elle m'a demandé d'exposer à un parterre de dirigeants tout ce dont nous avions discuté la veille. Et même si j'étais nerveuse, j'étais prête à exposer les faits et à voir les choses plus largement ». Allison Lasater, vice-présidente de la technologie et des opérations d'entreprise chez Lincoln Financial Group, reconnaît que l'on peut avancer en prenant le temps de recadrer la situation dans laquelle on se trouve. « Remettez à plat votre perception de la situation. Ce n'est pas parce que l'on se sent coincé à un moment donné qu'il n'y a pas de solution. Les histoires que l'on se raconte sont puissantes. Changer son regard sur une situation peut vraiment transformer son expérience. C'est le cas si l'on devient maître du projet et que l'on se place en situation d'agir ». Allison Lasater conseille de rechercher des missions qui obligent à repousser ses limites, qui permettent d'acquérir de nouvelles compétences ou de rencontrer un leader que l'on admire. « Au lieu de considérer cela comme une sortie temporaire de sa zone de confort, il faut regarder ces nouveaux défis comme des moyens de voir plus loin ».

13. Apporter de la valeur

« Au lieu de se demander si l'on travaille dur ou si sa situation est difficile, il est essentiel de se rappeler que l'on est payé en fonction de la valeur que l'on apporte à l'entreprise », souligne Prasad Ramakrishnan, DSI et CISO chez Freshworks. « Dans l'IT, beaucoup de travaux sont considérés comme des charges, mais ce n'est pas nécessairement le cas », ajoute le DSI. « Dans la mesure du possible, il faut essayer de ne pas être uniquement une charge pour l'entreprise, mais de faire en sorte que votre travail lui apporte un avantage réel et mesurable. C'est plus facile à prouver dans certains secteurs que dans d'autres, en particulier quand la technologie est le générateur de revenus, comme dans les entreprises SaaS ou de développement de logiciels. Dans d'autres secteurs, l'informatique est censée soutenir les opérations de fabrication et de vente. Pour évoluer dans votre carrière, il faut faire en sorte, autant que possible, que votre travail permette réellement de réduire les coûts, ou mieux de générer des revenus ».

14. Faire preuve d'empathie

Prasad Ramakrishnan invite vivement les professionnels de l'IT à diriger leurs équipes avec empathie. Selon lui, cette qualité profite à leur entreprise, atteste de leurs compétences non techniques et valide le fait que leurs collègues sont d'abord des humains. « Les carrières de l'IT sont faites pour les personnes qui ont le sens du service, et l'empathie est l'ingrédient clé du bien-être des employés dans l'entreprise », rappelle le DSI et CISO de Freshworks. « Quand les employés contactent le service IT, c'est que quelque chose ne fonctionne pas comme ils s'y attendent. Si l'ingénieur IT ne considère pas le problème de l'utilisateur avec empathie, il nuit à sa réputation et peut nuire à sa propre carrière. Les responsables IT doivent vraiment faire preuve d'empathie dans leur fonction. Manifester de l'empathie est aussi le moteur d'une carrière ».

Article rédigé par

Paul Heltzel, IDGNS (adaptation Jean Elyan)

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