PSA pratique l'open innovation pour connecter ses voitures

Pour proposer des voitures connectées et des services autour, PSA fait appel aux développeurs et à l'open innovation avec Bluemix d'IBM.
PublicitéAu 31 mars 2018, toute nouvelle voiture sortie d'usine en Europe sera une voiture connectée. Cette mesure concerne essentiellement les appels d'urgence en cas d'accident et les véhicules légers des particuliers. A partir de 2021, elle pourrait s'étendre aux poids lourds et à tous les véhicules. Dès 2008, PSA Peugeot-Citroën a mis au point un système d'appels d'urgence en test sur certains véhicules.
Et depuis trois ans, le constructeur a créé une business unit spécialisée sur la voiture connectée. Thomas Quartier, responsable au sein de cette bu du développement et des opérations des services connectés et Jean-Noël Boulard celui des data services au sein de cette b.u. ont donné quelques informations lors d'une conférence organisée par IBM. Les deux partenaires ont signé un accord de partenariat il y a dix-huit mois sur ce sujet.
Des hackathons sur la voiture connectée
Pour préparer la voiture connectée de demain, le constructeur fait appel à l'open innovation. Une démarche très prisée chez PSA, même si elle est récente. Au mois de janvier dernier, le groupe organisait son « Innovation Datings », autour du thème de l'usine connectée. L'open innovation est placée sous la responsabilité Isabelle Edessa. Elle est également mise à contribution pour les projets de voitures connectées.
Et le 14 septembre dernier, c'est chez une autre grande entreprise, au Crédit Agricole dans son « Village » que PSA a lancé son PSA Group 4 developpers, un appel à contribution autour du thème de la voiture connectée. Les développeurs indépendants sont évidemment ciblés mais aussi les start-ups et en fait tous ceux qui veulent travailler sur le sujet. Des hackathons sur la voiture connectée sont également organisés, 4 en Europe et 2 en Chine, (DongFeng possède 14% du capital du constructeur français).
Cinq véhicules en test
Les participants au PSA Group 4 Developpers peuvent s'appuyer sur Bluemix, le PaaS d'IBM et sur Watson Analytics. Ils signent un contrat pour accéder aux données remontées de cinq véhicules en test. L'accès est gratuit. Les développeurs partent des informations remontées de ces véhicules et vont travailler sur une dizaine de critères (état du moteur, niveaux etc ...) pouvant déboucher sur des services d'alertes et d'entretien du véhicule. Ces nouveaux services ne sont pas du ressort de la bu véhicules connectés. Elle travaille avec d'autres entités du groupe, la R&D ou la nouvelle direction du digital, créée au mois de janvier dernier.
Le groupe se focalise d'abord sur l'entretien des véhicules et toutes les informations pouvant se rattacher à ce thème. Ensuite, des services pourraient être proposés aux automobilistes. Par exemple une alerte et une proposition de rendez-vous chez un concessionnaire quand telle pièce, tel indicateur ou jauge, indique une prochaine défaillance. Ce serait compris dans un contrat d'achat ou d'entretien. Dans le secteur professionnel, la gestion d'une flotte de véhicules et le fleet management (gestion externalisée de flottes) seraient profondément impactés .
PublicitéLe « parcours dysfonctionnel » du véhicule
D'autres sujets connexes pourraient s'ouvrir qui intéressent d'autres acteurs au sens large de l'automobile, comme les assureurs. La chaîne automobile, concessionnaires, spécialistes de l'entretien, fabricants de pneumatiques (Michelin est très actif sur le pneu connecté) cherche également à développer de nouveaux services autour de la voiture connectée. Tous veulent remonter des informations, soit sur le véhicule, soit sur le conducteur. Mais elles appartiennent au propriétaire du véhicule, par exemple s'il le cède, il emporte les informations avec lui. C'est ce qu'on appelle chez PSA le « parcours dysfonctionnel » du véhicule. Tout propriétaire un jour ou l'autre va revendre son véhicule. Les recherches sur la voiture connectée doivent intégrer cette perspective. Les données recueillies par le constructeur devront être cédées, le constructeur doit déterminer quand il devra arrêter la remontée des données, et comment obtenir cette information du propriétaire.
L'écosystème des constructeurs travaille aussi très en amont pour fabriquer les véhicules à partir d'autres informations. L'idée est de partir des désirs des consommateurs pour leur proposer les véhicules les plus adaptés et d'intégrer toute la chaîne de production (fournisseurs de matériaux, sous-traitants, logisticiens, concessionnaires) dans un circuit de commande et d'acheminement des pièces et des véhicules qui soit digitalisé donc plus rapide et plus adapté au client. Le PSA Group 4 Developpers est un élément d'une activité très complexe du constructeur autour de la voiture connectée.
Article rédigé par

Didier Barathon, Journaliste
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