Pourquoi une innovation peut rencontrer le succès (ou pas)
L'enseignant chercheur et consultant Nicolas Nova étudie les causes des échecs dans les tentatives d'innovations. Pour mieux trouver les raisons d'un succès.
PublicitéLe post-it et le livre de recettes font mieux et moins cher ensemble que toute fonction de connectivité associée à des réfrigérateurs. Tous les « réfrigérateurs intelligents » ont donc été depuis quinze ans des échecs retentissants. Ce n'est là qu'un des exemples fournis par Nicolas Nova dans son dernier ouvrage, très justement intitulé <i>Les flops technologiques : comprendre les échecs pour innover</i>. Un grand nombre des exemples sont liés aux TIC (comme le visiophone) même si ce n'est pas toujours le cas (la voiture volante revient ainsi régulièrement).
La différence entre une invention et une innovation est l'utilisation. Le succès d'une innovation réside dans son appropriation par une population cible afin que les investissements soient rentables. Il faut donc que l'invention trouve des utilisateurs en nombre suffisant pour déboucher sur un véritable succès.
N'hésitant pas à remonter très loin (on notera ainsi une mention du trop méconnu Albert Robida qui, en 1883, envisageait déjà le visiophone sous la forme du téléphonoscope), l'auteur veille à définir les notions (relatives) de succès et d'échec avant d'en définir les raisons. Il ne faut pas oublier que des succès deviennent nécessairement, avec le temps, des « échecs » par obsolescence (Minitel, disque vinyle...). A l'inverse, des échecs récurrents peuvent déboucher, avec une meilleure technologie ou une politique marketing plus adéquate, sur des succès : ce fut le cas de l'avion et le livre électronique semble s'engager sur cette voie. Outre l'invention en elle-même, c'est bien son contexte, son écosystème et sa présentation qui peuvent être sources d'échec ou de succès (parfois pas comme prévu au départ).
Ouvrage de vulgarisation destiné à un public assez large, <i>Les flops technologiques : comprendre les échecs pour innover</i> se lit plus comme un roman que comme un ouvrage universitaire. Les aventures de personnages comme les utilisateurs types Joe et Josephine, du designer Henry Dreyfuss, ou la secrétaire Sally, créée par les laboratoires Xerox, sont là pour renforcer cette agréable impression. Quelques schémas illustrent utilement le propos. On ne trouve dans cet ouvrage ni références théoriques, ni grandes analyses, mais bien des récits et des explications claires et pragmatiques, des leçons à tirer.
La conclusion de l'ouvrage réside justement dans les apports des échecs pour construire le succès.
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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