Pourquoi et comment recruter des femmes cadres dirigeants
Valérie Languille anime le programme de féminisation des fonctions dirigeantes du groupe Banques Populaires Caisses d'Epargne. Pour un manager homme, notamment un DSI, un tel programme lui permet aussi d'apprendre à mieux gérer les hauts potentiels féminins de ses équipes.
PublicitéCIO : Pourquoi le groupe Banques Populaires Caisses d'Epargne (BPCE) a-t-il souhaité mettre en oeuvre un programme de féminisation de ses cadres dirigeants ?
Valérie Languille : Nous avions un réel problème de renouvellement de générations. Sur trois ans, plus d'un tiers des dirigeants devaient prendre leur retraite. Nous avions donc besoin d'un vrai vivier de talents et de préparer un grand nombre de cadres à pouvoir prétendre à des fonctions élevées. Or notre vivier n'était pas aussi ample que nous le souhaitions. Lors de l'examen de cette situation, nous avons pu constater qu'il y avait très peu de femmes dirigeantes et également très peu dans les niveaux juste en dessous, pour les préparer à pouvoir prétendre à des postes de direction, alors que plus de la moitié de nos collaborateurs sont des collaboratrices. Face au risque de pénurie, nous ne pouvions pas nous priver de la moitié des talents disponibles! Si nous n'avions pas eu à faire face au problème de renouvellement des générations, sans doute que la prise de conscience du problème de non-féminisation aurait été moindre.
CIO : L'égalité des sexes est un beau combat. Comment le mène-t-on dans des entreprises ?
Valérie Languille: En effet, faire le constat du manque de femmes dans les fonctions de direction ou émettre un beau voeu comme « il faudrait plus de femmes dans les cadres dirigeants », c'est facile. Mais accroitre le nombre de femmes parmi les dirigeants ou dans les viviers de talents est nettement plus compliqué. Il faut reprendre des dizaines d'années de retard. Or les niveaux hiérarchiques actuels des femmes sont liés à leur carrière de ces dix dernières années. Elles peuvent ainsi ne pas avoir suivi les bons parcours pour avoir une chance de monter dans la hiérarchie. Les origines du problème sont multiples : internes, bien sûr, mais aussi externes comme les préjugés et l'éducation depuis la plus petite enfance.
CIO : A quoi cela sert-il à une entreprise de féminiser sa direction générale ?
Valérie Languille : Il y a encore dix-huit mois, nous avions en effet à expliquer et à justifier notre démarche. Ce n'est plus nécessaire aujourd'hui. Mais rappelons quelques faits. L'efficacité d'une équipe de direction mixte est supérieure à celle d'une équipe mono-sexe. Cela est dû à la diversité des modes de fonctionnement. Une étude du cabinet Mc Kinsey a établi que les entreprises qui disposent d'un haut management mixte ont une rentabilité opérationnelle supérieure de 56%et une rentabilité sur fonds propres (...)
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Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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