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Plaidoyer pour des TIC enfouies dans les usages

Le premier Forum Européen de la Communication Electronique s'est déroulé les 21 et 22 octobre sur le site du circuit de Nevers Magny-Cours.

Publicité« A nous d'inventer la vie qui va avec » (les TIC) était le thème du premier Forum Européen de la Communication Electronique (FECE) organisé par Niverlan et le Réseau Idéal les 21 et 22 octobre sur le site du circuit de Nevers Magny-Cours. Le qualificatif d'« européen » était justifié par des interventions de représentants de la région d'Extremadure (Espagne) et de la ville de Florence (Italie). Les usages ont essentiellement été vus sous l'angle de l'administration et des services publics voire de l'intervention publique, ce qui limitait singulièrement la vision du forum. Mais toujours en considérant que l'important était le service rendu ou la méthodologie employée, jamais la technique. D'abord, une question de moyens techniques Mais avant de parler des usages du numérique, le FECE s'est d'abord penché sur la question des moyens techniques et des infrastructures. Jesus Rodriguez Jimenez, représentant de l'Extremadure, zone très rurale, a ainsi témoigné de la stratégie régionale pour la société de l'information, lancée en 1997. Même si elle se voulait justifiée et centrée sur les usages, cette stratégie a ainsi abouti à équiper les établissements scolaires de un PC pour deux élèves en les équipant de logiciels libres pour des raisons budgétaires. Le conseil général de la Nièvre, puissance invitante, a largement promu sa boucle locale Niverlan. Nivertel, filiale commune de la Caisse des Dépôts et Consignations et d'Axione/ETDE, a construit et exploite ce réseau haut débit construit autour de backbones en fibres optiques, sur génie civil propre ou le long de lignes électriques, desservant des accès directs (dans les zones d'activités, pour les administrations...), des boucles ADSL ou des accès Wi-Max 802.16e. La collaboration au coeur des nouveaux usages Une fois le haut débit installé, encore faut-il qu'il serve à quelque chose. Dans la co-production de décisions publiques avec les citoyens « de base », les outils de concertation collectent prioritairement des contributions des personnes qui, déjà, se déplaçaient pour participer aux enquêtes publiques. Par contre, les TIC étant avant tout des outils de communication, elles permettent une plus grande tranparence de l'action publique et de promotion de celle-ci. Pour Lucia De Siervo, représentant la ville de Florence, la citoyenneté numérique se décline d'abord sous la forme de la e-administration. La mise en oeuvre d'outils de discussion et de concertation (blogs, forums...) s'est heurtée à une double difficulté. D'un côté, il fallait que chaque décideur fasse l'effort de répondre aux questions de citoyens relevant de leur compétence. De l'autre, un besoin de forte modération s'est fait sentir pour éviter la multiplication de propos inadéquats. Deux expériences locales ont été présentées par Stéphane Vincent de la Fondation Internet Nouvelle Génération en insistant sur la démarche de collaboration où, finalement, « les TIC sont digérées dans les usages » au point de ne plus avoir à être mises en avant. Dans le North East England, la rénovation d'un collège a ainsi été réalisée en s'appuyant sur les idées des élèves, des enseignants et des administratifs en co-conception. Plus proche du lieu du FECE, le canton de Lormes, dans le Morvan, a mis en oeuvre un outil coopératif de partage d'informations pratiques en s'appuyant sur une démarche inspirée du design industriel, l'initiateur provenant du monde du design et s'immergeant dans la population locale. Toujours côté puissance invitante, la plate-forme d'e-administration e-Bourgogne s'est vantée d'avoir mis en place son outil de marchés publics dématérialisés en coopération avec les fédérations professionnelles, les acheteurs publics, les chambres consulaires... Au final, le retour des TPE dans la commande publique et la réponse dématérialisée aux appels d'offres sont des réalités. La table ronde prospective en fin de première journée a permis de se pencher sur des sujets moins habituels comme la (re)prise de pouvoir direct par les citoyens à l'heure où la démocratie représentative n'est plus toujours la seule solution. Les différents ateliers proposés durant le FECE ont abordé autant des sujets d'infrastructure (maillage du territoire...) que d'usages sectoriels (ruralité, santé...). Au final, tous les intervenants ont convenu que les TIC sont productives de lien social et non pas l'inverse.