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PGI et infrastructures : « les DSI ont perdu la guerre » face au cloud

PGI et infrastructures : « les DSI ont perdu la guerre » face au cloud
De gauche à droite : Marc Bousquet, Jean-Paul Alibert, Jean-Roland Brisard et Skander Guetari.

Au Club de la Presse Informatique B2B (CPI-B2B), la rivalité entre les DSI et les fournisseurs de services cloud XaaS a été détaillée pour en ressortir une répartition des rôles profitant à tous.

Publicité« L'entreprise doit lâcher la technologie où la guerre est perdue pour apprendre à maîtriser l'achat [de services cloud] » a jugé Jean-Paul Alibert, président de T-System France. Il s'exprimait lors d'une réunion du Club de la Presse Informatique B2B (CPI-B2B) le 11 mars 2015. En effet, créer et maîtriser en interne une infrastructure suffisamment agile de type cloud nécessite des compétences pratiquement impossibles à mobiliser au sein d'une DSI. Même sur le PGI, le cloud aura-t-il le dernier mot ?
Cette réunion était en effet consacrée au sujet initial du PGI, qui pouvait sembler malmené. Mais, selon Marc Bousquet, responsable de l'activité SAP chez Accenture France, « le PGI reste une brique de base du back office alors que le cloud [notamment SaaS] a d'abord été un problème car les services acquis couvraient des fonctions similaires. » Trop rigide, le PGI a parfois été accusé d'être la source de tous les maux, et ainsi d'encourager les métiers à « sortir la carte bleue » pour acheter du Salesforce. Bref, le PGI est la cathédrale et le cloud l'assiégeant du Shadow IT.

Le PGI, coeur et fondation, à intégrer à des briques externes

Bien sûr, cette caricature est exagérée. « Il serait difficile de trouver une entreprise du SBF 120 n'ayant pas un coeur de SI bâti autour d'un PGI » a ironisé Jean-Paul Alibert. Mais cela ne veut pas dire que le cloud n'a pas aussi trouvé sa place. Voire que les éditeurs de PGI traditionnels ont joué le jeu, parfois en achetant des SaaS pertinents pour leur offre, parfois en cloudifiant celle-ci.
Pour Jean-Roland Brisard, directeur Solution Consultants chez Infor France, « le PGI est la fondation et le coeur du SI mais il doit être plaisant pour les utilisateurs, notamment en permettant un accès mobile, et parfaitement adapté à un secteur. Il doit aussi apporter la rigueur que certains appellent rigidité. »
Et associer des briques d'éditeurs différents, on premice ou XaaS, ne doit pas faire peur. « Si l'ensemble est bien intégré, il y a bien un seul système d'information et donc un authentique ERP au sens étymologique du mot » a jugé Skander Guetari, architecte d'entreprise au sein de l'entité Infrastructure Services chez Capgemini France.

Le cloud ne fait plus peur (ou presque)

« En Europe du Sud, on a commencé par mettre dans le cloud des gestions de notes de frais ou de la GRC mais, aujourd'hui, ce sont les processus critiques qui y viennent, notamment pour l'agilité » se réjouit Jean-Roland Brisard. Mais cette agilité a un prix. Certes, qui dit cloud dit une facilité de migration (voire une migration forcée) vers les nouvelles versions. Mais les difficultés techniques ne sont pas négligeables. L'intégration n'est pas la seule.
Les problèmes de latence réseau et de sécurité sont ainsi parfois négligés, même si les grands hébergeurs (comme Amazon) ont des liaisons suffisantes. Le bât peut blesser sur la liaison de l'entreprise avec ses hébergeurs ou entre établissements. Baisser les coûts d'exploitation pour accroître ceux en télécoms ne doit pas se faire sans une comparaison complète de tous les coûts.
« Finalement, le métier est toujours décideur de l'achat de tel ou tel produit, l'architecture du SI devant permettre l'agilité et notamment l'intégration du XaaS » a mentionné Marc Bousquet. Et le DSI doit donc se débrouiller pour satisfaire son client interne roi...

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