OWF 2013 : L'accessibilité reste une contrainte mais aux nombreux bénéfices
L'Open World Forum 2013 s'est déroulé à Montrouge du 3 au 5 octobre 2013. Une table ronde sur les politiques d'accessibilité dans un contexte de logiciel libre s'y est tenue le 4 avril.
PublicitéLe design web est une force traditionnelle du logiciel libre qui, par essence, tient à être disponible pour le plus grand nombre. Se préoccuper de l'accessibilité sur une table ronde était donc tout à fait naturel pour l'Open World Forum 2013, le congrès européen du logiciel libre, qui s'est déroulé au Beffroi de Montrouge du 3 au 5 octobre 2013.
L'accessibilité est avant tout une démarche d'intérêt général. Que le secteur public s'y astreigne est donc naturel. Il existe ainsi un référentiel général d'accessibilité (RGAA). Mais cela ne rend pas la chose simple. Luc Pierre-Dit-Mery, de la « DSI groupe » de l'Etat, la DISIC, a ainsi rappelé qu'il existait un chantier interministériel autour de l'accessibilité numérique, précisément parce qu'il reste bien des préoccupations à traiter.
Romain Bertrand, Chef de Projet Web chez RFF (Réseau Ferré de France) pilote l'usine à sites Web à la base des sites grand public autant que B2B. Pour lui, « selon le contexte des projets, nous nous devons de trouver le meilleur compromis entre le respect du niveau d'accessibilité (lié au RGAA) et les impacts que cela représente au niveau projet en termes de coût, de délais, d'ergonomie ou de dégradation des fonctionnalités. » Réaliser les bon arbitrages ne peut pas se faire par les prestataires techniques ou les services informatiques. Les décisions doivent être prises en amont, en collaboration avec les équipes techniques. « Chez nous, tous les développements web sont externalisés, mais l'arbitrage est bien à réaliser en interne » insiste Romain Bertrand.
Mais arbitrer ne signifie pas renoncer à tous, spécialement en fonctionnalités multimédia. « Contrairement aux idées reçues, l'accessibilité n'est pas antinomique avec le rich média et les technologies de pointe » relève Christel Knaepen, chef de projet compte client multicanal unique à La Poste. Au contraire, avoir une démarche d'accessibilité entraine un bénéfice secondaire pour tous : l'amélioration de la qualité globale des interfaces utilisateurs. Et le référencement naturel est lui aussi amélioré.
Si l'accessibilité est un devoir pour tous les acteurs de services publics, elle nécessite des compétences particulières pas si fréquentes. De plus, en cas de recours à des prestataires externes, il convient d'appliquer des méthodes explicites allant de la négociation contractuelle à la livraison finale.
Pour Anne Cavalier, chef de projet accessibilité des sites web à la DILA (Direction de l'Information Légale et Administrative), l'accessibilité « doit être vue comme une culture permanente plus que comme un objectif de performance ponctuelle ». La démarche n'est pas un projet limité dans le temps mais un processus d'amélioration continue. Cela implique donc que tous les acteurs concernés par le site web se dotent des moyens et méthodes pour la garantir et l'améliorer. Et cela n'est possible qu'avec une sensibilisation de départ.
PublicitéVincent Aniort, expert accessibilité au sein du groupe Orange, reconnait également qu'une telle démarche n'a rien de naturel et qu'il faut donc l'initier.
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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