Oracle/Sun : l'obstacle européen levé
En avril dernier, Oracle avait annoncé son intention d'acquérir Sun pour 7,4 milliards de dollars US. Après beaucoup de va et vient, notamment avec les autorités de la concurrence en Europe et aux Etats-Unis, les deux parties sont sur le point de finaliser la transaction. Les détails devraient être connus mercredi prochain.
PublicitéAlors que la Commission européenne vient juste de donner son accord au projet de rachat de Sun Microsystems par Oracle, l'entreprise organisera mercredi prochain, en présence de son CEO, Larry Ellison, un évènement retransmis mondialement et en direct via internet (entre 9h00 et 14h00, heure locale) depuis Redwood Shores, siège d'Oracle en Californie pour dévoiler sa stratégie. Comme les régulateurs américains, la Commission européenne semble se satisfaire des garanties d'Oracle au regard des lois antri-trust du vieux continent. Si elle a objecté que l'entrée de MySQL dans Oracle pouvait aller à l'encontre de la concurrence pour les clients de la base de données, la Commission a finalement rendu un avis favorable. Mme Neelie Kroes, membre de la Commission chargée de la concurrence, a indiqué : « Je suis convaincue que la concurrence et l'innovation seront préservées sur l'ensemble des marchés en cause. Le rachat de Sun par Oracle est susceptible de redynamiser des actifs importants et de donner naissance à de nouveaux produits innovants.» La nouvelle du rachat avait suscité de nombreuses questions sur le sort de certains produits de Sun, notamment ses serveurs Sparc et sa base de données Open Source MySQL. D'autant que, lors de l'annonce de l'achat, l'entreprise avait déclaré qu'elle était principalement intéressée par les technologies Java et Solaris de Sun, laissant entendre qu'elle était prête à vendre ou à fermer les divisions hardware de l'entreprise. La réaction des clients de Sun face à cette option ne s'est pas faite attendre, incitant Oracle a assuré finalement qu'elle continuerait à développer les processeurs SPARC et les serveurs Sun. Son CEO, Larry Ellison a même déclaré : « Nous ne sommes pas sur le point de quitter le marché du hardware. » Parmi les produits que les experts s'attendent à voir développés par la nouvelle entité, ils citent en exemple l' Exadata Database Machine 2, un projet de data center haut de gamme pour la conservation des données et l'OLTP (online transaction processing) déjà mis en chantier en commun par Oracle et Sun depuis septembre. Celui-ci combine une base de données et des logiciels spécialisés dans le stockage fournis par Oracle sur des serveurs à base Intel et des technologies à mémoire flash apportées par Sun. L'intégration des technologies des deux sociétés fera certainement parti des thèmes abordés la semaine prochaine. L'invitation Oracle précise que les participants y apprendront comment les clients « bénéficieront de la synergie des deux entreprises en matière de matériel, de système d'exploitation, de base de données, de middleware et d'applications." De nombreuses questions demeurent cependant. Oracle ne dit pas quelle gamme de serveurs Sun elle continuera à développer, ni ce que vont devenir certains produits comme le serveur d'applications et le logiciel de gestion Identity. Ni ce que va devenir le projet de services informatiques de type Cloud, semblable à celui d'Amazon Web Services, que Sun était sur le point de déployer peu avant l'annonce de la transaction. Mercredi prochain, les clients de Sun espèrent aussi avoir des réponses à ces questions.
Article rédigé par
Jean Elyan avec IDG NS
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