OpenStack Summit Paris : technologie mature, RH insuffisantes
Paradoxalement, selon les intervenants et les participants au Sommet OpenStack qui se tient à Paris du 3 au 7 novembre, le manque de développeurs qualifiés est l'obstacle majeur à l'adoption de la plate-forme qui permet d'automatiser le déploiement de services dans le cloud. Et certaines entreprises demandent spécifiquement aux universités de ne pas leur envoyer des stagiaires qui n'ont pas d'expérience OpenStack.
PublicitéLe framework Open Source OpenStack, qui sert à créer et à gérer des clouds publics et privés, a séduit des opérateurs réseau comme Comcast et Time Warner Cable. Il est utilisé par PayPal et Wells Fargo. Et des constructeurs automobiles comme BMW l'ont choisi pour leurs plates-formes. Mais, même s'il faut relativement peu de personnel pour faire tourner une installation OpenStack, certains se plaignent de la difficulté à trouver le personnel ayant les compétences nécessaires pour mettre ne oeuvre la solution. « Le gros problème avec OpenStack, c'est que l'entreprise doit embaucher des gens pour mettre en place la plate-forme », a déclaré Mark Muehl, vice-président senior de Comcast. Certaines entreprises essayent d'étoffer leur vivier d'ingénieurs qualifiés en s'adressant directement aux établissements universitaires avec lesquels elles travaillent. « Mais, en l'absence de formation dédiée, nous avons demandé à l'Université de Californie du Sud de ne plus nous envoyer de stagiaires n'ayant aucune expérience d'OpenStack », a renchéri Guillaume Aubuchon, CTO de DigitalFilm Tree, une entreprise basée à Los Angeles, qui propose, entre autres, des services de traitement vidéo dans le cloud. « Nous cherchons à embaucher des personnels OpenStack qualifiés », a-t-il ajouté.
« La collaboration avec le secteur éducatif est aussi un élément clef pour Intel », a déclaré Ruchi Bhargava, Hybrid Cloud Program Owner pour l'Intel IT Cloud Program. « Partout où nous avons des équipes de développement, nous avons des partenariats avec les universités ». Mais celle-ci voudrait que les cursus de formation à OpenStack démarrent beaucoup plus tôt. « À partir du secondaire, nous prévoyons d'accueillir des hackathons pour OpenStack », a-t-elle déclaré. La plupart des universités ne proposent pas des cycles de formation à OpenStack, si bien que les développeurs arrivent souvent sans les connaissances nécessaires, et les entreprises ont opté pour une approche d'autoformation. Alterway, un hébergeur et gestionnaire de cloud français, s'estime mieux loti, car l'entreprise propose également des formations, comme l'a expliqué Stéphane Vincent, directeur de l'innovation. L'entreprise cherche également à embaucher et Stéphane Vincent estime que, rien qu'en France, « il y a des centaines de postes vacants pour des développeurs OpenStack ». D'autres, comme Mats Karlsson, le vice-président réseau et architecture chez Ericsson, sont moins formalistes dans leur approche : « Il faudrait donner aux nouveaux développeurs beaucoup de temps libre pour qu'ils prennent le temps de décortiquer et d'apprendre le code OpenStack ».
Des fonctionnalités attendues
Selon Jim Zemlin directeur exécutif de la Fondation Linux, « c'est uniquement possible parce que OpenStack est Open Source - ce qui comporte aussi d'autres avantages ». En effet, « les entreprises peuvent concentrer les efforts de leurs développeurs sur une portion de code essentielle pour elles, et réutiliser un code développé par d'autres pour le reste », a-t-il déclaré lors d'une conférence consacrée à la gestion de la R & D en externe. « Une seule entreprise ne peut pas développer tous les logiciels, il y en a trop », a-t-il ajouté. « Pour le développement logiciel, beaucoup d'entreprises adoptent une sorte de principe de Pareto, c'est-à-dire qu'en interne elles se concentrent sur le développement de code différenciateur et que 80 % du reste du code est Open Source », a-t-il encore déclaré.
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Jim Zemlin directeur exécutif de la Fondation Linux.
Les développeurs OpenStack sont accusés de passer trop de temps à développer de nouvelles fonctionnalités, et pas assez sur la stabilité de base, mais les utilisateurs qui sont intervenus pendant l'OpenStack Summit ont déclaré qu'ils voulaient encore plus de fonctionnalités, comme le support des identités fédérées à travers les clouds publics et privés, des outils pour simplifier le lancement simultané de milliers de machines virtuelles dans des environnements de calcul à haute performance, et la possibilité d'effectuer des mises à jour sans interruption de service pour les clients. Avec une telle liste de choses à faire, même si les développeurs affluent en nombre vers OpenStack, il semble qu'il y aura encore beaucoup de travail pendant un certain temps.
Article de Peter Sayer (IDG NS Paris) traduit et adapté par Jean Elyan pour Le Monde Informatique.
Article rédigé par
IDG News Service,
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