Projets

Oney Bank se convertit au cloud en deux étapes

Oney Bank se convertit au cloud en deux étapes
Julien Gaffet, DGA d’Oney Bank, en charge de la technologie et de la data, prévoit, après une migration en Lift & Shift sur Azure, de replatformer ou redévelopper une dizaine d’applications en 2025. (Photo : D.R.)

La banque spécialiste du financement de la consommation Oney Bank a profité d'un déménagement de datacenter pour migrer un pan significatif de son SI sur le cloud. Avant d'entamer des travaux d'optimisation applicative.

PublicitéSaisir l'opportunité qui lui était offerte. C'est en ces termes que Julien Gaffet, directeur général adjoint et directeur IT, data et digital d'Oney Bank, présente sa migration vers le cloud : « à la fin de 2022, notre hébergeur nous a annoncé qu'il voulait décommissionner le datacenter où résidaient nos environnements techniques. Nous avons décidé de faire de cette contrainte une opportunité. » Le projet est alors validé par la direction générale de la banque spécialiste des paiements différés pour les commerçants et e-commerçants, initiant une migration vers le cloud « sous contrainte de temps et sous contrainte technique », résume Julien Gaffet.

Car l'activité d'Oney Bank, qui revendique près de 7 millions de clients, est fortement liée à deux événements annuels majeurs, le Black Friday et Noël. La migration vers le cloud doit ainsi être achevée pour le 29 novembre 2024, date du Black Friday l'an dernier. Et ce, alors que le projet embarque « un patrimoine applicatif varié et lourd », comme le précise le DGA. Soit l'ensemble de la couche applicative de distribution, développée en Java, mais aussi dans des langages plus anciens, le coeur bancaire restant lui sur mainframe, hébergé chez un autre prestataire. A l'époque, Oney Bank dispose d'une première expérience sur le cloud Azure, où ont été développées en 2018 les API pour les 37 000 partenaires commerçants et e-commerçants de la banque. « Nous savions donc gérer le provisioning à la demande ou les pics de charge », souligne le DGA.

Après le Lift & Shift, la modernisation

Sauf que cette fois, l'échelle est toute différente, puisque le patrimoine à migrer compte environ 800 VM, à transférer sur Azure. « Nous avons monté une équipe intégrée entre la DSI, Microsoft et notre intégrateur et fait de cette migration un projet de modernisation à l'échelle de l'entreprise », dit Julien Gaffet. Mené en Lift & Shift, sur le service AVS (Azure VMware Solution), le premier volet de l'opération permet déjà de ramener le nombre de VM de 800 à 600 et se termine fin 2024. « Nous venons de rendre les clefs de notre datacenter, dit le responsable. Cette première phase répond certes à nos contraintes de déménagement, mais pas encore à nos enjeux de modernisation, d'amélioration de la qualité de service ou de réduction des coûts. »

D'où le démarrage, début 2025, de la seconde phase, visant à transformer les applications « à commencer par celles ayant des besoins de stockage importants », donc générant des coûts substantiels sur AVS. C'est en suivant cette logique que la GED maison est passée, en février 2025, d'une logique IaaS à une approche PaaS, avec des traitements de fin de mois largement accélérés. Le cas extrême se traduisant par une durée de traitement ramenée de 12 heures à 11 secondes.

Publicité10 applications modernisées en 2025

« Dans certains cas, cette modernisation se traduit par une transition vers l'offre SaaS des éditeurs, comme cela a été le cas avec Genesys, qui porte notre relation client et pour lequel nous avons migré en 7 mois vers la version cloud. Dans d'autres, nous allons conserver les applications dans des VM, car elles se révèlent peu consommatrices, ne posent pas de problèmes de performances ou de déploiement dans une chaîne CI/CD. Enfin, certaines applications vont être replateformées, voire redéveloppées », indique le DGA, qui dit s'être appuyé sur ses partenaires technologiques pour établir un diagnostic précis, application par application. La banque spécialiste du crédit à la consommation et du paiement fractionné envisage ainsi de moderniser 10 applications dans le courant de l'année.

La transition vers le cloud a aussi permis à Oney Bank de remettre à plat le monitoring, auparavant dispersé dans plusieurs outils. La banque, filiale à 50,1% du groupe BPCE (l'autre actionnaire de référence étant la holding d'Auchan, Elo), a déployé la solution Elastic pour gérer l'observabilité sur 140 applications. « Nous voulions accélérer les diagnostics lors des incidents et mieux en anticiper certains », résume Julien Gaffet.

Augmenter le taux de disponibilité à 99,8%

Le déploiement de la solution d'observabilité, elle-même exploitée en SaaS, concourt également à un des objectifs clefs du projet de modernisation : l'amélioration du taux de disponibilité des SI, auparavant limité à 99,5%. « Soit entre 4,5 et 5 heures d'indisponibilité par mois, ce qui est trop. Nos clients nous le disent », tranche le DGA. Grâce à la migration et aux efforts de monitoring, la banque fondée en 1983 s'est fixé pour objectif de le remonter à 99,8% en fin d'année. Un objectif majeur du projet de migration, selon Julien Gaffet, même si ce dernier ajoute que l'ambition première reste à ses yeux l'amélioration du NPS (net promoter score) des collaborateurs de la DSI. « Si celle-ci n'est pas au rendez-vous, nous aurons échoué », tranche-t-il. Selon lui, l'objectif de réduction des coûts ne vient qu'après ces considérations. D'ailleurs, le DGA estime que le ROI du projet de modernisation sera de trois ans au minimum.

Enfin, la migration vers le cloud a aussi été l'occasion d'approfondir la réorganisation de la DSI, un service employant 280 personnes (internes et prestataires), au sein d'une entreprise de 1900 collaborateurs répartis dans 10 pays. Pour commencer, une fonction devops a été créée. « Même si celle-ci n'a pas encore le recul nécessaire, nous avons calculé que, sur certaines applications, nous pouvions atteindre un facteur d'économies de l'ordre de 6 », indique Julien Gaffet. Plus globalement, c'est l'ensemble de la DSI qui se transforme progressivement. « Avec la digitalisation, nous sommes passés de l'agile au mode produit, les fonctions de déploiement étant dès lors intégrées aux équipes, souligne le dirigeant. Même si mener de front des évolutions à des rythmes différents n'est pas toujours évident. »

Partager cet article

Commentaire

Avatar
Envoyer
Ecrire un commentaire...

INFORMATION

Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.

Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire

    Publicité

    Abonnez-vous à la newsletter CIO

    Recevez notre newsletter tous les lundis et jeudis