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Noël Cavaliere (OpenCIO Summit) : « démontrer la pertinence des solutions Open-Source reste un défi permanent »

Noël Cavaliere est vice-président de l’OpenCIO Summit.

Responsable de la stratégie et de l'architecture technique dans un grand groupe automobile français, Noël Cavaliere est vice-président de l'OpenCIO Summit. Cette manifestation se tiendra le 15 novembre 2016 en amont du Paris Open Source Summit. Noël Cavaliere détaille ici les tendances de l'open-source dans les entreprises françaises et les ambitions de l'OpenCIO Summit.

PublicitéCIO : Quelle est l'ambition de l'édition 2016 de l'OpenCIO Summit après une année d'absence ?

Noël Cavaliere : L'an dernier, la manifestation tombait en plein deuil national et nous avons préféré annuler. Mais nous restons une manifestation associée au Paris Open Source Summit (POSS) et dédiée à l'open-source en entreprises. Contrairement au POSS, l'OpenCIO Summit est un événement privé réservé aux DSI et aux autres décisionnaires (directeurs techniques...).
Il s'agit pour les DSI de s'adresser aux autres DSI à huis clos pour parler entre nous de la vraie vie. Ce partage d'expériences à haut niveau sur l'open-source n'est possible qu'avec cette garantie de confidentialité.

CIO : Est-ce que l'open-source, en tant que tel, est encore une question ?

Noël Cavaliere : Rien n'est jamais acquis ! Nous devons mener un combat permanent pour démontrer la pertinence des logiciels libres. La question est particulièrement posée sur les applications critiques. Mais on a beaucoup progressé ces dernières années.
Trois motivations animent les entreprises à ce sujet. La première historiquement et qui reste tout à fait vraie est économique : il s'agit bien d'économiser les coûts de licence même si l'implémentation et les autres services ne sont pas gratuits.
Il y aussi une motivation stratégique. Nous sommes tous en train de construire des systèmes d'information très ouverts, avec du cloud hybride, etc. Et tout cela ne peut fonctionner que via des standards. Or, ces standards, OpenStack ou Docker notamment, sont en logiciel libre.
Enfin, il y a le désir d'innovation. Le monde du logiciel libre est très créatif avec quelques pépites comme Elastic Search (explorateur de Big Data de type moteur de recherche). Ce sont des outils efficaces, simples et se déployant rapidement.
Mais la robustesse, la haute disponibilité, etc. doivent toujours être démontrées alors que l'on ne demande pas la même chose aux logiciels propriétaires. Mais il y a cependant du progrès.

CIO : Au delà des serveurs Linux, quelle est la situation dans les entreprises françaises ?

Noël Cavaliere : Sur les serveurs, Linux n'est plus un débat depuis longtemps. C'est un acquis de longue date. Les deux grands mouvements actuels concernent le DevOps et le Cloud.
Les outils sont là (OpenStack, Docker) et sont les standards de fait. Clairement, OpenStack s'est imposé face à Vmware. Quant à Docker, il y a un très gros potentiel de la conteneurisation pour faciliter l'intégration et le développement continu.
A l'heure actuelle, beaucoup d'entreprises ont avancé sur OpenStack. Et il y a de nombreux pilotes de Docker pour soutenir l'agilité et le DevOps. De plus, la diversité technologique (notamment au niveau des versions différentes d'environnements utilisées par tel ou tel projet mené par les métiers) rend la conteneurisation indispensable. Les conteneurs permettent en effet d'accepter la diversité dans une infrastructure industrialisée.

Publicité« Les conteneurs permettent d'accepter la diversité dans une infrastructure industrialisée. »

CIO : Quelles sont les perspectives, les prochaines étapes ?

Noël Cavaliere : Nous en sommes encore au début du déploiement des infrastructures cloud avec OpenStack et plus encore à l'aube des conteneurs sous Docker. L'avenir à court terme reste donc le déploiement de ces outils avec un développement de leur industrialisation et la construction d'un écosystème plus dense.

CIO : Et le poste de travail en logiciels libres ?

Noël Cavaliere : C'est un domaine où il y a eu des tentatives... Bien sûr, il y a l'exemple de la Gendarmerie Nationale. Mais, dans les entreprises d'une certaine taille, un Big Bang est impossible. Du coup, il y a d'abord création d'un îlot open-source au milieu d'un océan Microsoft. Très vite arrivent des problèmes -rarement insurmontables- de compatibilité de formats. Et tout aussi vite se créent des crispations puis des rejets.
Du coup, aujourd'hui, l'open-source se renforce dans les infrastructures où il y a de nombreuses solutions éprouvées... loin des utilisateurs finaux. Donc sans besoin d'accompagnement du changement.