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Nicolas Siegler (MAIF) : « En 2017, 42% de nos projets concernaient le digital »

Nicolas Siegler est passionné par tout ce qui permet de dynamiser ses équipes et par l'apport des technologies aux métiers (photo : Bruno Lévy).

Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°158 !

L'IT, levier de transformation de toute l'organisation

Au travers des témoignages de DSI de très grands comptes, nous vous démontrons que l'IT permet la transformation des organisations et du business, aussi bien dans le privé que dans le secteur public.

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Nicolas Siegler, DGA de la MAIF en charge des systèmes d'information, consacre près de la moitié de son budget au digital, le reste à 7 programmes de modernisation.

PublicitéCIO : Pouvez-vous nous donner une photographie de votre DSI et de la répartition des rôles entre DSI, CTO et CDO ?

Nicolas Siegler : « Aujourd'hui, étant donné l'importance du digital et de la technologie plus largement, le premier DSI de la Maif, c'est son directeur général Pascal Demurger ! Dans la DSI aujourd'hui sont regroupés plusieurs métiers : les opérations informatiques, les études, la stratégie du SI et des technologies. Le tout regroupe 350 personnes. Sans oublier une centaine de personnes pour la logistique de l'information : courriers entrants et sortants et GED. L'appui aux projets, une cinquantaine de personnes, regroupe les chefs de projet, les responsables méthodes, les experts données, les gestionnaires du portefeuille projet, le RSSI et le correspondant CNIL.
A côté de cette DSI, le CDO sans avoir une grosse structure est tourné vers les différents services de la Maif, et est en étroite relation avec la DSI. Il dépend du secrétariat général, dispose de correspondants dans tous les métiers et travaille pour digitaliser aussi bien les RH que nos différentes offres.
Notre CTO est chargé de définir la stratégie SI et d'intégrer les technologies nouvelles que nous avons identifiées. J'ai souhaité créer cette fonction l'an passé, car la technologie avance très vite. Le CTO doit l'expliquer aux différents métiers, en étant très pro-actif vis-à-vis d'eux, par exemple sur les données, l'intelligence artificielle, l'urbanisme et les architectures. Il pilote -notamment- une structure de veille baptisée MAIF X qui a pour mission de vérifier la réalité de la promesse des nouvelles technologies. MAIF X travaille aussi avec notre fond d'investissement dans les Startups, MAIF Avenir, toujours pour valider les projets sur leur aspect technologique.

CIO : Quelle place prend la transformation numérique chez vous ? Quel est le rôle de la DSI dans cette transformation ?
Nicolas Siegler : En 2017, 42% de nos projets concernaient le digital, en 2016 c'était 32%. La transformation numérique concerne la conception de nos offres et de nos services, les outils collaboratifs (Office 365, Skype, Yammer,...) et la digitalisation des processus et de nos parcours (signature électronique, les applications mobiles avec tous les codes du digital). L'architecture pour nos IHM tient compte des technologies les plus adaptées : par exemple, nous utilisons React de Facebook, une bibliothèque JavaScript libre.
Le digital concerne aussi la GED. Plus aucun document papier ne circule, une révolution entamée il y a longtemps.
Le digital c'est aussi les réseaux sociaux. Je vous ai parlé de Yammer pour le réseau social d'entreprise. Nous travaillons aussi avec les réseaux sociaux externes, comme Facebook ou Linkedin.
La data fait également partie de la révolution digitale. Nous avons débuté par les outils mais maintenant nous sensibilisons les métiers en les faisant réfléchir sur l'utilisation possible de ces données, notamment en les formant aux outils de dataviz.
Avant, nous avions une équipe qui faisait du décisionnel, aujourd'hui elle traite toutes sortes de données en s'appuyant sur notre DataLake.

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CIO : Vous venez de dire que 42% de vos projets concernent le digital, et les autres ?
Nicolas Siegler : Il s'agit de différents sujets : lancement de nouvelles assurances, c'est notre coeur de métier, avec beaucoup de ramifications IT et un time-to-market qui s'accélère ; notre nouvel ERP ; la rénovation du SI historique commencée depuis plusieurs années. Nous avions aussi trois SI décisionnels qui sont progressivement décommissionnés au profit d'un seul. Au total, nous engageons 100 millions d'euros par an répartis sur 7 programmes : le parcours omnicanal, la data, les offres en assurance, les services, l'accompagnement à la transformation culturelle, l'administration et la gestion.

CIO : Quelle est votre position sur la gestion des actifs logiciels qui a donné lieu à plusieurs escarmouches entre éditeurs et utilisateurs ?
Nicolas Siegler : Nous contestons fortement les pratiques de certains éditeurs. Même si les produits sont souvent de qualité, leurs pratiques commerciales n'honorent pas ces éditeurs. Ce n'est pas vrai de tous, plusieurs réfléchissent à de vrais partenariats avec un co-investissement. Pour tenir compte de cette situation, nous privilégions chaque fois que c'est possible l'utilisation de logiciels open source.

CIO : Comment abordez-vous le RGPD ?
Nicolas Siegler : Nous avons établi un diagnostic il y a un peu plus d'un an. Nous avons lancé plusieurs projets pour couvrir tout le champ des exigences et faire les adaptations de notre SI afin d'être en parfaite conformité.

CIO : Comment la DSI répond-elle aux demandes internes des métiers ?
Nicolas Siegler : Nos priorités sont guidées par la stratégie de l'entreprise. Nous co-construisons avec les métiers notre portefeuille de projets, les impliquant dans les arbitrages. Concrètement, la direction générale alloue une enveloppe budgétaire à chaque programme et lui délègue les arbitrages entre métiers et responsables de la DSI
Autre élément important, la satisfaction des utilisateurs. Chaque mois, nous les interrogeons. Plus de 50% d'entre eux répondent. Notre objectif est de 77% de satisfaction, il y a un an nous étions à 71%, et dix-huit mois auparavant à 30% suite à divers problèmes. Les derniers points sont les plus durs à gagner.

CIO : Quels sont vos choix en matière de cloud ? Privé, public ? Et pour quels services ?
Nicolas Siegler : Nous avons du SaaS, pas sur des éléments trop stratégiques. Par exemple tous nos collaborateurs sont sur Office 365.
Pour la partie infrastructures, nous avons essentiellement des datacenters internes. Notre schéma directeur 2015-2018 visait à être « cloud ready » ce qui nous a fait beaucoup évoluer sur nos processus internes. L'offre de services clouds internes est maintenant calquée sur ce que nous trouvons habituellement à l'externe. Nous avons commencé à tester un hébergement externe de certains services. Nous verrons où cela nous mènera.

CIO : Les menaces redoublent, êtes-vous contraint de revoir votre cybersécurité ?
Nicolas Siegler : Il est toujours difficile de dire si tout va bien ! Nous avons subi plusieurs attaques en 2017. Un plan pluri-annuel a été lancé il y a deux ans. Ce sujet est vraiment intégré de façon très officielle dans le portefeuille de projets.

CIO : Comment recruter quand son siège est à Niort ?
Nicolas Siegler : Nous avons réfléchi à la meilleure manière d'attirer les talents. Les atouts ne manquent pas : beaucoup de projets nouveaux, une forte volonté d'internaliser nos développeurs, un leadership technologique reconnu.
Nous avons par exemple développé des briques technologiques d'API et de Feature Flipping que nous avons passées en Open Source en janvier - ça a fait un gros buzz sur les réseaux sociaux. Nous reviendrons dessus lors du Devoxx d'avril dont nous sommes sponsors. Voilà de quoi attirer une nouvelle génération technophile.
Enfin, Niort n'est qu'à deux heures de Paris en train !

CIO : Comment se tient votre budget en ce début d'année ?
Nicolas Siegler : Il est stable sur le récurrent. Le ratio entre le change et le run est à 50/50, ce qui traduit l'importance des transformations en cours.

CIO : En quelques mots, quel type de DSI êtes-vous ?
Nicolas Siegler : Je suis très intéressé par l'apport de technologies aux métiers et passionné par tout ce qui permet de dynamiser les équipes et de faire en sorte que chaque collaborateur puisse s'épanouir dans son travail. »