La Mutuelle Générale adopte une stratégie cloud first et data driven

DU CRM au SIRH en passant par son datalake, la Mutuelle Générale s'est lancée à pieds joints dans une stratégie cloud first. Le groupe a fait le choix de ne pas investir dans l'infrastructure pour se recentrer sur des projets incluant en particulier l'analyse du churn et la segmentation du parcours client en fonction de l'origine de leurs visites.
PublicitéDéjà très portée sur le cloud avec le recours à Salesforce pour son CRM, Workday pour le SIRH ou encore ServiceNow pour la gestion du ticketing, la Mutuelle Générale a pris le virage du data lake cloud avec AWS en septembre 2017. « Le montage du datalake cloud AWS a été différent de ce que j'ai connu dans l'entité B2C de SFR avec Cloudera qui était très performant, mais un cluster Hadoop nécessite de l'administration, du tuning et la gestion de pétaoctets de données qui demande de l'argent », nous a expliqué Yan Truong, responsable du département Data Intelligence de la Mutuelle Générale en charge de ce poste après son départ il y a moins de 2 ans de chez SFR où il était chargé de l'analytique concurrentiel client.
La relative modestie des moyens de la Mutuelle Générale - 3e mutuelle française, fondée il y a plus de 70 ans réalise réalisant près d' 1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires, et comptant 1,4 million de clients - ne l'a cependant pas empêchée de faire appel à de multiples services cloud AWS servant de base à la constitution de son data lake. A savoir S3 (stockage), Athena (requêtage SQL) ou encore Glue (ETL) et DynamoDB (bases de données NoSQL). « On a commencé sur le data engineering avec l'objectif de mettre de la qualité sur les données et de ne pas avoir à gérer l'infrastructure », poursuit Yan Truong. Il faut dire que l'entreprise dispose d'une équipe IT limitée en nombre (une quinzaine de personnes) dont 5/6 sur la data et 4 uniquement sur le data lake. En passant par les technologies cloud AWS, la Mutuelle Générale a pu sortir son data lake de terre en moins de 6 mois.
Une équipe datalake resserrée
Les équipes data du groupe sont essentiellement composées de statisticiens et de mathématiciens, avec un temps de travail découpé entre la préparation de données et la construction de modèles de données. « On travaille sur différents cas d'usage comme l'analyse du churn et la segmentation du parcours client en fonction de l'origine des visites », indique Yan Truong. L'objectif étant d'analyser ce parcours en tenant compte de l'omnicanalité des accès, allant des historiques boutiques physiques, au web en passant par le call center. « On est data driven et on essaie d'aller vers le RPA [robotic process automation] et l'IA pour faciliter la vie des opérationnels », fait savoir Yan Truong.
Un objectif cristallisé par le projet DeepDive consistant à automatiser le traitement de tous les courriers qui est passé par le renforcement de l'outil de GED du groupe, par ailleurs récompensé en mars dernier par un trophée de l'innovation dans le cadre du salon Big Data Paris 2018. En termes de technologies, ce projet repose sur du développement customisé Python couplé au data lake AWS et à Dataiku pour la partie analyse prédictive. « On s'en sert pour prévoir l'absentéisme et proposer un service pour nos clients ce qui nous sert aussi à nous différencier de nos concurrents », explique Yan Truong. « Tous les données sont anonymisées pour être compliant RGPD ».
Publicité Cap sur la security as a code et le continous delivery
Aujourd'hui, le data lake de la Mutuelle Générale ne se distingue pas forcément par sa taille - relativement modeste - de 30 téraoctets, mais plutôt sur la vitesse et la variété des données traitées rendue possible par l'adoption en parallèle d'une véritable culture DevOps. « On ne veut pas seulement créer des services mais supporter la création de security as a code et du continous delivery pour permettre à nos équipes de se recentrer sur leur coeur de métier et réduire le time to market », nous a précisé Yan Truong. « Notre stratégie c'est d'être cloud first et chaque nouveau projet doit être justifié auprès de la direction générale de ne pas être cloud »
Article rédigé par

Dominique Filippone, Chef des actualités LMI
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