Tribunes

Mutation du secteur bancaire : bienvenue dans le monde de la banque en temps réel

Le temps réel se déploie même dans le secteur bancaire, notamment sous la pression d'un nouvel entrant venu bousculer les entreprises établies.

PublicitéEt si les délais de traitement caractéristiques des banques étaient définitivement relégués à l'âge de pierre ? C'est l'une des promesses faites par la société Financière des Paiements Electroniques (FPE) qui propose, avec son offre NICKEL disponible dans les bureaux de tabac, une gestion en temps réel de son compte bancaire ainsi que la mise à disposition, dès l'ouverture du compte, d'une carte de paiement et d'un RIB. Derrière cette promesse de service bancaire instantané se cache peut être la Banque de demain.

L'environnement bancaire est en pleine mutation. La démocratisation récente de la banque en ligne, l'explosion du e-commerce et des technologies mobiles ont modifié les attentes des clients vis-à-vis de leur banque en termes de délais, de transparence et de services. La banque en temps réel est une réponse logique à ces nouvelles attentes. L'évolution de la technologie devrait permettre son développement rapide à l'ensemble de nos banques dans les prochaines années.

Les principes de la banque en temps réel

La banque en temps réel se caractérise par le traitement au fil de l'eau de l'ensemble des transactions effectuées sur un compte bancaire par un client ou un tiers. Ce principe s'oppose à la gestion actuelle, dominante dans le secteur bancaire, qui nécessite un délai de traitement plus ou moins long en fonction du type de transaction. Ainsi, ce dernier peut durer d'un jour pour nos dépenses courantes jusqu'à plusieurs semaines pour un transfert de fonds à l'étranger. Cet héritage, né des contraintes technologiques d'hier, n'a aujourd'hui plus raison d'être.

De nouvelles opportunités pour les banques

Les délais de traitement sont de moins en moins bien compris par les clients et deviennent même une source d'insatisfaction. Au-delà de l'intérêt commercial évident pour les banques, le passage à un système d'information en temps réel ouvre également de nouvelles perspectives d'améliorations opérationnelles, notamment à travers :

- une meilleure intégration multicanal,

- une plus grande efficacité du Back-office,

- une expérience client renouvelée,

- des perspectives de nouvelles innovations.

Un système avantageux pour le client

Le passage à une banque en temps réel présente de nombreux avantages pour le client. Outre la possibilité de connaitre le solde de son compte en temps réel, elle devrait aussi s'accompagner de nouveaux services. Par exemple, à la suite d'un achat, un client qui passerait en découvert pourrait recevoir une notification directement par sms et se voir proposer un service de paiement en différé par sa banque. De même, de nombreuses interactions avec des applications mobiles sont envisageables. Enfin, elle permettrait la mise à disposition immédiate des fonds lors d'un virement comme le proposent déjà certains services de type Paypal,...

PublicitéDes enjeux organisationnels et SI

D'un point de vue organisationnel, la perspective de la banque en temps réel devrait remodeler en profondeur les fonctions liées au suivi de production, et ce en termes de processus et de fonctionnement.

Elle permettra également d'automatiser un certain nombre de tâches notamment liées au Back-office et ainsi d'améliorer leur efficacité (par exemple : le suivi comptable). De plus, la collecte de données en temps réel par les banques ouvre de nouvelles perspectives en termes de Big Data et de gestion de la relation client. Enfin, malgré tous les avantages que présente la banque en temps réel, de nombreuses interrogations subsistent notamment autour de la détection des fraudes et du blanchiment d'argent. En effet, les délais de traitements plus courts obligent les banques à identifier les tentatives de fraude et de blanchiment plus rapidement et donc à réagir plus vite.

Article rédigé par

Quentin Sarlotte, Consultant chez MC²I
Diplômé du Master Business Consulting de l'Université Paris-Dauphine, Quentin Sarlotte a rejoint mc²i Groupe, cabinet de conseil en Systèmes d'Information, en 2013. Il accompagne de grandes entreprises, principalement du secteur bancaire, dans la mise en place des évolutions réglementaires Bâle III.