Tribunes

« mot d'ordre : agilité »

Publicité CIO. Quelles sont les grandes transformations du métier de DSI ? Renaud de Barbuat. Dans les entreprises, le changement majeur que j'observe porte sur l'intensité d'utilisation des technologies de l'information. C'est notamment vrai chez EDF où plus aucune activité ne peut fonctionner sans faire appel aux systèmes d'information. Pour le DSI, clairement, on constate un renforcement du caractère stratégique de ces actifs, donc de son rôle en matière de processus, de système d'information et d'évolution des plates-formes technologiques. Le mot d'ordre est agilité, qui a succédé à l'époque post bulle internet où les impératifs de réduction des coûts étaient davantage mis en avant. Cette agilité se retrouve bien évidemment dans les ressources humaines, avec un besoin de mobilité et de gestion des parcours professionnel. CIO. Que signifie la prochaine ouverture du marché de l'électricité pour les systèmes d'information d'EDF ? R.de.B La première dimension est le changement, avec l'ouverture du marché qui interviendra le premier juillet prochain. Ce délai n'était évidemment pas négociable ! Dans le cadre de cette profonde transformation du paysage concurrentiel, plus de 60% des processus de l'entreprise auront été adaptés. Il nous a fallu distinguer les activités de réseaux (Transport et Distribution d'électricité) qui restent en monopole et sont réglementées, des activités mises en concurrence comme la Production, la Commercialisation et les Services associés. Dans ce domaine, nous avons conduit de multiples projets pour bâtir les nouveaux systèmes d'information en support de la politique commerciale, par exemple dans les domaines de l'accueil téléphonique, des bases de données clients, de la facturation. Côté distribution, nous nous adaptons à un nouvel environnement où EDF devient prestataire pour le compte de tous les fournisseurs d'électricité du marché. Les systèmes d'information prennent une place de plus en plus importante dans les métiers, en évoluant du simple support vers un actif stratégique. Par exemple nous avons mis en oeuvre, pour la distribution, un portail BtoB permettant à tous les fournisseurs d'électricité de commander les prestations de réseaux, une véritable plate-forme d'échanges électroniques qui fait partie intégrante des métiers d'EDF. Nous constatons un appétit croissant des métiers pour mieux appréhender ce qu'ils peuvent faire avec les systèmes d'information. CIO. Quelles sont les incidences sur l'évolution des métiers ? R.de.B Chez EDF, en France, 4000 personnes travaillent dans la filière système d'information. Dans chaque département, la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, s'appuie sur le référentiel, avec un mot-clé : anticiper. Ainsi, nous comprenons mieux où se situent les besoins. Nous avons adopté une démarche pragmatique qui part du terrain, sans opter pour une démarche directive venant d'en-haut. D'ailleurs, nous l'avons baptisé « Référentiel métiers-repères » pour bien montrer que ce référentiel est une aide et non pas une norme. Nous avons deux objectifs : d'une part accompagner les performances du groupe et son développement, d'autre part, favoriser la mobilité interne. Concernant l'évolution des métiers, la croissance du nombre de projets entraînent des nouveaux besoins. Il nous faut davantage de chefs de projets, d'analyste métiers en appui de la maîtrise d'ouvrage, de spécialistes en progiciels et technologies de portails. Il nous faut donc à la fois des compétences techniques, fonctionnelles et en matière d'encadrement des prestataires. CIO. Quels sont les avantages de ce référentiel ? R.de.B C'est une démarche itérative que l'on améliore progressivement. Cet outil apporte une meilleure visibilité et favorise la fluidité. C'est également un outil de communication et de valorisation de la filière système d'information, auprès des managers, et d'aide à la décision pour les programmes de formation. Par rapport au référentiel standard du CIGREF, nous avons ajouté plusieurs métiers, dont analyste-métier et pilote de contrats de prestations. Les métiers du S.I. font appels de plus en plus à des compétences « bilingues ». Il s'agit d'assurer la « traduction » des besoins d'EDF en S.I. et réciproquement de pouvoir proposer les innovations technologiques aux autres métiers du groupe EDF.