Stratégie

Migration vers SwiftNet : les retards pourraient coûter cher

Avec la fermeture prochaine du réseau X 25 de France Telecom, les entreprises doivent migrer vers SwiftNet, basé sur IP. Il y a 80 000 entreprises à raccorder directement ou qui opteront pour les solutions proposées par les banques et les SSII.

PublicitéFrance Télécom fermant son réseau X 25 à mi-2011, quelque 80 000 entreprises françaises devront remplacer d'ici là leur connexion Etebac 3 ou 5 par un accès au réseau IP interbancaire SwiftNet. La date butoir est pourtant connue depuis des années. Mais seuls une cinquantaine de grands comptes ont à ce jour réalisé cette migration, après avoir préalablement centralisé leur trésorerie. Il s'agit de Publicis, RTL Group, France Télécom Orange, Alcatel Lucent, Euler Hermes Sfac, Caisse de prévoyance et de retraite du personnel de la SNCF, Total, EDF, Faurecia, Groupe Henner, Groupe Servier... Restent 80 000 entreprises, soit au bas mot 150 000 stations. Mission quasi impossible, car cela reviendrait à migrer d'ici là plus de 200 entreprises par jour. Plus on attend, plus France Télécom continuera d'augmenter ses tarifs X 25. « Et plus les coûts de migration seront élevés », affirme André Casterman, directeur de Swift France, qui invite les entreprises à prévoir une ligne budgétaire dans les meilleurs délais. Les alternatives : raccordement direct, solutions externalisées ou connexion Internet sécurisée Trois modes de connexion sont proposés : - Le raccordement direct, si l'entreprise ne veut pas dépendre d'un tiers, mais elle devra être capable de l'opérer elle-même. - Le service bureau, solution externalisée gérée par une banque ou une SSII (comme Accenture, Atos Origin ou Axway). - La connexion Alliance Lite, sécurisée par clé USB personnelle, que les banques proposent depuis octobre 2008 aux entreprises de moins de 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires et ne traitant qu'avec 3 ou 4 banques au minimum. Illustration : connexions à Swiftnet (source Axway) Le service bureau devrait a priori l'emporter, d'autant que certaines banques devraient veiller à le fournir à un coût plus attractif que les SSII. « C'est lui qui apportera le plus de flexibilité en matière de services additionnels et de transformation de formats », promeut Charles Henry Dubarry de Lassalle, directeur des équipes produits et développement PCM chez la banque HSBC France. Il inclura également un support 24/24. L'avantage de SwiftNet ne se discute plus Une seule connexion à SwiftNet donnera accès à plus de 8 000 banques dans 209 pays pour les opérations de paiement, de change, les transferts de fichiers de paiement et de relevés de comptes. D'autres services, basés sur des formats Iso 20022 et ebXML en voie de normalisation, vont suivre, comme le calcul journalier des positions de trésorerie, la réconciliation bancaire, la gestion des flux financiers avec les fonds d'investissement ou la facturation électronique. SwiftNet s'impose pour les virements SEPA (Single Euro Payments Area), autre domaine où les entreprises françaises accusent un retard certain. Retard d'autant plus ancré qu'aucune date butoir n'a pour le moment été fixée pour cette seconde migration. Ces virements SEPA sont impossibles en protocole Etebac. D'ici à mi-2011, les entreprises auront donc l'opportunité de mener les migrations SwiftNet et SEPA, soit en même temps, soit l'une dernière l'autre dans l'ordre qui leur conviendra. Pourquoi attendre alors ? Selon Swift, le retour sur investissement de SwiftNet serait de 300 à 400 % par l'élimination des coûts cachés et des canaux multiples.