Mieux gérer la qualité des applications en diminuant les risques
PublicitéSelon une étude de Gartner, près des deux tiers des investissements informatiques ne fournissent pas les résultats escomptés. Cette situation est grave puisque, non seulement elle met à mal le bon fonctionnement ou développement de l'entreprise, mais, d'après les nouvelles règles appliquées à la gouvernance d'entreprise, la responsabilité des responsables informatiques est également engagée si un dysfonctionnement informatique vient nuire aux intérêts de l'entreprise. Les projets informatique n'offriraient donc pas les résultats escomptés ... Ce que cette constatation met en avant, c'est avant tout une carence sérieuse en matière de tests. Soit, en effet, les tests effectués ne sont pas adaptés, soit ils ne permettent pas d'identifier en amont les écarts entre ce qui est demandé et ce qui est fournit, soit, enfin - et malheureusement bien trop souvent - ces tests ne sont tout simplement pas effectués. Cette situation n'est pourtant pas irrémédiable et une solution existe pour les entreprises, consistant en un changement d'approche : il suffit en effet de gérer les tests logiciels en se basant sur l'évaluation des risques. Cette approche, baptisée RBT (Risk Based Testing), permet aux équipes informatiques de hiérarchiser le plan de test en fonction des besoins de l'entreprise. Cette hiérarchisation permet également de régler le problème classique en terme de tests fonctionnels montrant qu'il est impossible de tester une application de manière exhaustive : faire des choix permet donc de limiter les tests aux plus importants, et donc incidemment de limiter les coûts. Très souvent, lors des phases de développement ou de pré-production, les équipes informatique n'ont jamais le temps de mener les tests à bien dans les meilleures conditions, à cause d'une accumulation de retard dans les phases antérieures du projet, de l'augmentation de la complexité de l'application par rapport aux estimations initiales, etc. Sans avoir pu mener les tests estimés nécessaires, le choix des responsables informatique à l'approche de la date de remise de l'application est alors un vrai dilemme : faut-il retarder la sortie du projet jusqu'à l'achèvement des tests ... en encourant des pénalités, ou livrer l'application en l'état ... sans pouvoir évaluer les conséquences d'une telle décision pour l'entreprise. L'approche RBT est une réponse à cette situation. Elle permet aux équipes informatiques d'élaborer une stratégie rationnelle qui hiérarchise les tests - après les avoir fomalisé - de chacun des éléments de l'application, en fonction des besoins des métiers. Cette méthode permet ainsi d'évaluer les besoins prioritaires de l'entreprise. Les tests sont alors classés par ordre de priorité en fonction de l'importance métier de l'élément testé. Cette priorité est ensuite pondérée en fonction de la probabilité de dysfonctionnement de l'élément concerné. L'approche RBT contraste ainsi fortement avec l'approche traditionnelle, qui consiste à fixer les priorités en fonction d'une évaluation des risques « techniques », les seuls sur lesquels peuvent habituellement s'appuyer les informaticiens. L'approche RBT s'en distingue en s'intéressant pour sa part aux risques « métiers » : dès les phases initiales du projet, les responsables informatiques et métier se mettent ainsi d'accord sur les priorités, qui servent de fondations pour le plan de test. L'approche RBT peut ainsi garantir que les applications sont déployées à temps, sont conformes aux exigences métier et utilisent au mieux les ressources disponibles. Elle améliore également les relations entre les équipes informatiques et le reste de l'entreprise. Si, à la fin du projet, il est nécessaire de déployer l'application avant d'avoir pu terminer les tests, la situation reste gérable de manière très rationnelle. Il est en effet possible d'évaluer les risques encourus par l'entreprise en faisant l'impasse sur une série de tests, décider si cela en vaut la peine et prendre des mesures pour minimiser ces risques. Et comme les tests sont hiérarchisés en fonction des risques, ceux qui n'ont pas encore été effectués sont, a priori, les moins critiques. Adoptée en entreprise, l'approche RBT permet donc aux équipes informatiques de faire le meilleur travail possible dans un monde imparfait.
Article rédigé par
Yves Gandon, Responsable Qualité
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