Markess : les déclinaisons du cloud en XaaS bouleversent le marché informatique
BaaS, SaaS, PaaS et IaaS connaissent une forte croissance qui n'est pas près de se stopper. Les usages se développent, mais les prestataires peuvent souffrir.
PublicitéLe cabinet Markess International vient de publier sa dernière étude sur le développement du cloud et du SaaS. Sans surprise, le développement de ce modèle économique se poursuit et va continuer de se poursuivre. Cependant, les modalités pratiques et les objectifs évoluent fortement d'une année sur l'autre, marquant la maturation rapide de ce marché encore jeune. Markess s'est appuyé sur ses études antérieures consacrées à des sujets connexes pour compléter ses travaux et effectuer des projections.
Tout d'abord, il convient de distinguer les différentes couches du « cloud » ou XaaS. Très en aval, commence à apparaître la notion de BaaS (business as a service) qui est une nouvelle manière d'externaliser des services de traitement. Puis, en descendant d'un cran, on obtient le désormais célèbre SaaS (software a a service) où la mise à disposition du logiciel se fait sous forme locative, payée à l'utilisation, hébergée et mutualisée. Lorsque la plate-forme de développement et d'exécution applicative est ainsi mise à disposition sous les mêmes conditions, on obtient le PaaS (plateform as a service). Enfin, l'IaaS est une mutualisation encore plus basse, au niveau des infrastructures.
L'ensemble des XaaS pénètre de plus en plus les entreprises françaises : on passe ainsi de 12% d'entreprises concernées en 2009 à 24% en 2010, soit un doublement. Markess anticipe un taux de 31% en 2012. Le taux de croissance annuel moyen est ainsi de 25% entre 2008 et 2010 et attendu à 21% entre 2010 et 2012. Le marché passe ainsi de 1,2 milliard d'euros en 2008 à 1,86 milliard en 2010 et 2,73 en 2012.
Mais si, en 2008, le cloud se résumait grosso-modo au SaaS, IaaS et PaaS se font désormais une belle place, à terme 25% du marché.
Côté usages, le premier domaine est historiquement la paye et la GRH. Ce poids est lié à l'habitude de recourir à des prestataires spécialisés depuis de très nombreuses années, en véritable BaaS (on disait jadis : service bureau). La part de SaaS/BaaS dans la paye est actuellement en 2010 de 30% et devrait atteindre 44% en 2012. Le premier apport de ce BaaS est l'externalisation de la veille réglementaire, très lourde dans ce domaine.
Les SaaS d'administration informatique devraient, eux, passer de 28% à 53%, détrônant ainsi la paye/GRH. Suivent GRC (23% / 43%), achats (23% / 41%), la fonction finance/comptabilité (20% / 38%)...
Les applications transversales sont plus fréquentes que les applicatifs métier. Le collaboratif SaaS est ainsi présent dans 38% des entreprises en 2010 et est attendu à 71% en 2012.
Aucun usage du XaaS ne diminue mais, relativement, le classement de tel ou tel peut évoluer devant le fort développement d'un autre. Ainsi, la GRH/Paye devrait perdre de nombreuses places au profit de l'administration informatique, de la GRC, des réseaux sociaux, etc.
PublicitéLes IaaS servent avant tout à...
Les IaaS servent avant tout à stocker des données (28% des entreprises en 2010, 51% en 2012), à disposer de serveurs instantanément (28% / 50%) et à effectuer des sauvegardes (25% / 46%).
Mais la confiance reste limitée : 75% des IaaS restent ainsi développées pour un usage privé, mutualisé entre services d'une même organisation. 16% seulement utilisent des IaaS publiques et 9% des modèles hydrides. La confidentialité des données est, logiquement, passé en tête des préoccupations des entreprises. A l'inverse, l'intégration au SI des XaaS ou la garantie de continuité de service ne sont plus jugées autant préoccupantes qu'avant.
Encore souvent piloté par la DSI (61% des cas), le choix d'un XaaS repose souvent sur un désir d'agilité.
Côté fournisseurs, l'évolution vers le XaaS n'est pas sans douleur.
« La transformation des modèles de licence classique en SaaS nécessite des investissments lourds » indique ainsi Magali Michel, Directeur de la BU SaaS d'Itesoft, Yooz. Elle témoigne du cas de son entreprise : « nous avons décidé de notre bascule en 2006 et avons commencé les développements en 2008. Nous avons investi 3,5 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 20 millions et nous visons une profitabilité à trois ans. »
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
Commentaire
INFORMATION
Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.
Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire