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Marion Hozé (PM Doctolib) : « le but est toujours de faire gagner du temps médical aux praticiens »

Marion Hozé (PM Doctolib) : « le but est toujours de faire gagner du temps médical aux praticiens »
Marion Hozé, product manager chez Doctolib, revient sur l’importance d’une bonne gestion des API.
Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°189 !
Même à l'heure du cloud, les infrastructures sont au coeur de l'IT

Même à l'heure du cloud, les infrastructures sont au coeur de l'IT

Certains DSI s'imaginent peut-être (sans doute) encore que recourir massivement au cloud public va les soulager de tous leurs soucis d'infrastructures. Rien n'est plus faux. Même à l'heure du cloud public à tous les niveaux, l'infrastructure demeure essentielle : il faut la gérer, la piloter, et...

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Créée comme plate-forme de prise de rendez-vous médicaux en 2013, Doctolib a beaucoup évolué et s'interface de plus en plus avec d'autres outils. Marion Hozé a précédemment témoigné sur les APIdays.

PublicitéTout le monde connaît Doctolib : le service de prise de rendez-vous médicaux et para-médicaux a su s'imposer depuis sa création en 2013, y compris au travers de gros contrats comme ceux avec l'AP-HP (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris), même si l'essentiel de sa clientèle reste celle des médecins et autres praticiens libéraux. Assez rapidement, la question de l'interopérabilité s'est posée : il était impossible que les médecins perdent du temps à jongler entre leurs propres logiciels de gestion de cabinet ou de dossier patient et une plate-forme en ligne. Mais la politique d'API nécessaire a dû se mettre progressivement en place. Marion Hozé, product manager chez Doctolib, revient ici sur les évolutions connues par la plate-forme en la matière.

Doctolib traite des données sensibles même si toutes ne sont pas à strictement parler des données de santé, à savoir le fait que Monsieur ou Madame Untel a pris un rendez-vous chez tel praticien. Ces informations peuvent cependant être très signifiantes et donner de nombreuses indications sur l'état de santé d'une personne. C'est la raison pour laquelle ces données sont nécessairement hébergées chez un hébergeur certifié « hébergeur de données de santé ». De la même façon, la sécurisation des échanges est fondamentale et Doctolib met en place le chiffrement de bout en bout.

Echanger des données : un impératif

La plate-forme doit se connecter avec les logiciels métiers précisément pour échanger les informations de rendez-vous avec, le cas échéant, le motif de consultation tel que paramétré par le praticien (premier rendez-vous, suivi, résultat d'examen, etc.). D'autres informations sont également nécessaires, en lien avec la situation administrative du patient. En Allemagne, où la plate-forme est actuellement en développement, cette dernière partie est essentielle et amène une gestion particulière qui a entraîné des modifications dans le service Doctolib pour s'y adapter. Cette connexion sert à éviter toute ressaisie entre logiciels et ainsi faciliter l'adoption du service par les soignants.

Au départ, Doctolib n'avait pas créé sa propre API et n'était que consommateur des API des différents éditeurs. « Mais cela nous amènait des problèmes de maintenabilité car chaque connexion est spécifique » relève Marion Hozé, product manager chez Doctolib. Cependant, cette situation initiale avait tout de même un avantage pour un nouvel entrant comme le reconnaît Marion Hozé : « nous n'avions pas nécessairement la vision de tous les besoins ». Lorsque le développement commercial et la maturité de la plate-forme l'a permis, une API standard a finalement été créée afin que les acteurs tiers puissent s'y interfacer d'une manière unique, évitant ainsi à Doctolib de maintenir un trop grand nombre de connecteurs spécifiques. « Pour l'Allemagne, nous avons été obligé de nous adapter aux besoins locaux et nous avons donc modifié notre API en installant des 'interrupteurs de flux' permettant de ne synchroniser que ce qu'il faut dans chaque pays afin d'éviter une inutile complexité tout en maintenant une API unique » spécifie Marion Hozé.

PublicitéUn accompagnement systématique des éditeurs tiers partenaires

Lorsqu'un éditeur partenaire veut utiliser l'API Doctolib pour son produit, il est systématiquement accompagné par un chef de projet de la plate-forme. Pour les anciennes connexions à d'autres services en ligne datant de l'époque des multiples API, Doctolib doit généralement utiliser un VPN pour sa connexion. Désormais, la règle est plutôt d'utiliser du HTTPS. Avec les logiciels installés localement sur le poste du praticien comme avec les SaaS auxquels le praticien se connecte à partir de son navigateur, Doctolib a développé depuis 2017 d'une part un greffon Chrome, d'autre part un petit client local.

« L'éditeur va devoir ouvrir les bons ports mais l'installation s'effectue en quelques clics sur le poste du praticien » indique Marion Hozé. Elle rappelle : « le but est toujours de faire gagner du temps médical aux praticiens ». Donc d'éviter absolument que le praticien doive se connecter à x logiciels ou services séparément en se débrouillant pour que le dialogue inter-applicatif s'établisse ou, pire, qu'il doive effectuer plusieurs fois les mêmes opérations dans différents logiciels.

Une évolution constante

Doctolib ne cesse pas non plus de développer de nouveaux services. Lancée en 2019, la téléconsultation a vu évidemment ses usages exploser avec le confinement lié à la crise sanitaire. La plate-forme propose désormais de partager des documents avec le patient, y compris son ordonnance.

Enfin, l'API telle que développée au départ ne s'est pas révélée très adaptée pour les grosses structures. Une approche mixte est donc déployée, une API pour la navigation locale du praticien sur son propre poste, du client-serveur pour des échanges de données avec le SI.

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