LinkedIn renonce à migrer vers le cloud de sa maison-mère Microsoft Azure
Mauvaise nouvelle pour Microsoft. Sa propre filiale LinkedIn abandonne son projet de migration vers le cloud Azure. Le réseau social pour les professionnels préfère garder ses workloads sur ses propres datacenters. En cause a priori, l'échec de sa démarche de lift and shift, en particulier avec ses applicatifs spécifiques.
PublicitéEn juillet 2019, LinkedIn annonçait dans un billet de blog sa volonté de faire passer son infrastructure vers le cloud Azure de Microsoft, sa maison mère depuis 2016. « Nous avons décidé de commencer une migration sur plusieurs années de tous nos workloads sur le cloud public », pouvait-on lire à l'époque. Mais aujourd'hui, le projet connu sous le nom « Blueshift » a du plomb dans l'aile. En effet, selon la chaîne de télévision américaine CNBC, le réseau social pour les professionnels a tout simplement abandonné le projet.
Nos confrères citent des sources anonymes indiquant que les employés de LinkedIn ont appris la décision l'an dernier. Les dirigeants parlaient alors plutôt d'une suspension. Dans une note adressée aux salariés de la R&D datant de juin 2022, Raghu Hiremagalur, CTO de LinkedIn, expliquait que le réseau social continuerait à utiliser certains services Azure, mais « concentrerait ses efforts sur le passage à l'échelle de l'infrastructure on premise et sur l'innovation en la matière. » Un autre document interne, consulté par CNBC, indique que LinkedIn et Microsoft ont même convenu de ne pas passer le site web du média social dans le cloud.
La difficulté du lift and shift à l'échelle
Un porte-parole de LinkedIn a confirmé que la filiale Microsoft avait changé d'orientation sur Blueshift, tout en soulignant que la société continuait à se servir d'Azure « pour compléter nos besoins en infrastructure et investir davantage dans nos datacenters ». Il ajoute : « cela inclut 100 applications destinées aux salariés sur Azure, ainsi que FrontDoor (l'offre CDN de Microsoft sur Azure, NDLR) ».
Pour expliquer cet abandon, une des sources de CNBC évoque le fait que LinkedIn souhaitait conserver ses propres outils logiciels plutôt que ceux disponibles sur Azure. En 2021, nous nous étions fait l'écho des défis posés par la migration vers le cloud de 10 000 noeuds ou plus du cluster Hadoop Yarn on-premise du réseau social. Reste que la décision de LinkedIn est sans aucun doute une très mauvaise publicité pour Microsoft, alors que l'éditeur pousse les entreprises à migrer leurs workloads dans Azure.
Article rédigé par
Jacques Cheminat, Rédacteur en chef LMI
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