Les trois quarts des DRH prêts à embaucher des plus de 50 ans
PublicitéLes seniors vont-ils retrouver leur place dans l'entreprise ? « L'enquête sur le choc démographique » publiée par la Cegos montre que 72% des DRH sont prêts à embaucher des plus de 50 ans en 2007. Une bonne nouvelle pour les informaticiens, l'une des catégories socio-professionnelles les plus touchées par le chômage des 40 ans et plus, si les intentions sont suivies des faits. Une étude de la Cegos vient d'être publiée et montre que la discrimination des seniors à l'emploi pourrait, dès cette année, être reléguée au rayon des mauvais souvenirs. Ce qui changerait radicalement le paysage actuel de l'emploi informatique où l'on devient « senior » dès l'âge de 40 ans (dans les faits, les 37-40 ans sont déjà sur la brèche) avec un taux d'employabilité inversement proportionnel au nombre de printemps. De plus, le paradoxe engendré par des situations de pénurie dans certains métiers, alors que dans le même temps des informaticiens dans la mauvaise classe d'âge restent au chômage, serait enfin levé. Conscient de ce malaise, le Munci (Mouvement pour une union nationale et collégiale des informaticiens) avait d'ailleurs écrit aux candidats à la présidentielle. Il leur demandait une réponse sans équivoque sur la discrimination à l'encontre des seniors, pour lesquels il réclamait l'instauration de quotas à l'embauche. Bonne nouvelle : une réponse a été donnée, non par la majorité présidentielle, mais par les entreprises, qui semblent prêtes à modifier leur comportement. « Les seniors reviennent dans la course », annonce la Cegos qui, pour la cinquième année consécutive, a mené une « enquête sur le choc démographique » et la politique RH des entreprises. Réalisée auprès de 168 directeurs de ressources humaines d'entreprises de plus de 200 salariés, cette étude porte sur la politique de leur entreprise face à cette question du départ des « papy boomers ». Vers une nouvelle politique de recrutement ? Oui... mais à condition de ne pas payer trop cher ! Résultat significatif : un changement net de politique vis-à-vis du recrutement des plus de 50 ans. Si au cours des deux dernières années, un important pourcentage de DRH se déclarait ouvert à l'embauche des plus de 50 ans, cette intention se confirme très nettement en 2007, 72% des DRH interrogés déclarant qu'ils vont embaucher des plus de 50 ans. La Cegos nuance toutefois : « cette tendance est générale aux secteurs d'activité, à l'exception de l'industrie de grande consommation (48%) et de la banque-assurance (58%). Les grandes entreprises rejoignent les plus petites qui s'étaient jusqu'alors montrées les plus ouvertes. » Cette enquête a également permis d'analyser l'image renvoyée par les seniors. Au chapitre des éléments favorables à leur embauche, la compétence, l'expérience, la conscience professionnelle, la disponibilité, sont plébiscités à plus de 80%. Sans grosse surprise, le frein majeur est le niveau de rémunération, pour 59% des DRH interrogés. Cette tendance est générale, quelle que soit la taille des entreprises ou leur secteur. Sur le rapport productivité/salaires, la capacité d'adaptation ou le niveau de productivité rencontrent plus d'opinions favorables que défavorables. « Les quadras, la catégorie la plus critique dans les entreprises » Si les intentions sont suivies de faits, le plein emploi dans l'informatique pourrait donc être pour demain. Toutefois, un sondage sur la qualité de vie au travail (Anact/TNS/Sofres) intitulé « les salariés face aux nouvelles exigences du travail contemporain » montre que l'emploi qui fait défaut à certains n'est pas forcément une sinécure pour les autres. Ainsi, l'étude indique : « les quadras sont aujourd'hui la catégorie la plus critique dans les entreprises, « coincée » entre des jeunes fortement valorisés par l'entreprise et des quinquas déjà résignés. » L'une des explications avancées à cette démotivation, est que la progression sur la prise de responsabilité est dégressive avec l'âge (selon l'étude Anact/TNS/Sofres, plus d'un quinquagénaire sur dix a même perdu en responsabilité) alors que l'on sait que la transmission des savoirs et l'expérience sont deux qualités qui peuvent augmenter la rentabilité des entreprises. Autant d'arguments pour que les instances dirigeantes des sociétés de services, prennent en compte les CV des plus de 40 ans en vue d'une mixité inter-générationnelle pour endiguer un turn-over néfaste au développement de l'entreprise.
Article rédigé par
Claire Padych
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