Les Sims Ajax : de nouvelles interfaces personnalisables et ergonomiques
Passer du Playmobil au Lego : un nouveau terrain de jeu pour les utilisateurs du SI (dernier épisode de 6). Avez-vous déjà essayé d'assembler 2 Playmobils ? C'est la quadrature du cercle permanente pour les utilisateurs et les informaticiens à chaque nouveau projet informatique, et inévitablement on rachète une nouvelle boite, plus jolie, plus complète que la précédente mais avec les mêmes bonshommes de base.
PublicitéLe but du jeu : devenir acteur L'Idée phare de l'expérience utilisateur enrichie est de passer d'un rôle passif à un rôle actif dans la consommation de l'information au quotidien. L'intranet est en retard sur l'internet, l'utilisateur vit un véritable décalage entre la vague Web 2.0 - riche, conviviale, collaborative - disponible à la maison et un accès à ses informations métier encore très cloisonné et faiblement interactif. Le service offert par Netvibes (www.netvibes.com), précurseur et success story française du Web 2.0, illustre parfaitement ce pouvoir redonné à l'utilisateur. Il est temps pour le Système d'Information d'offrir les Sims et Ajax à ses utilisateurs via des interfaces simples, riches et personnalisables : comme sur internet, on doit pouvoir recréer sur son intranet son univers quotidien. La règle du jeu : faire riche Un premier concept essentiel est le Widget : petite application ciblée, intelligente et autonome, donnant accès à une information utile au quotidien. Il permet à l'utilisateur de sélectionner lui-même les applications dont il a besoin et de construire son interface en fonction de son activité. Un second concept essentiel est le drag-and-drop (glisser et déposer) autorisant des interactions beaucoup plus intuitives (remplir une liste, plier/déplier un écran, ...). Plus largement les nouvelles interfaces sont prédictives et intelligentes en s'adaptant aux actions de l'utilisateur. On redonne à l'utilisateur une partie des fonctions perdues lors du passage du client/serveur (interface résidente sur le poste) au client Web (navigateur). Cette nouvelle intelligence du navigateur Web a été incarnée par l'arrivée d'Ajax (terme qui regroupe un ensemble de technologies connues comme Javascript et Xml), technologie permettant de tuer le syndrome du « je clique, je recharge ma page ». L'ajax permet un dialogue entre le navigateur et le serveur pour recharger en arrière-plan une partie de la page, de manière invisible pour l'utilisateur. Google Maps est un des exemples les plus fameux des nouvelles interfaces.Il interagit avec les choix de l'utilisateur et charge à l'avance les fragments de carte en anticipant sur la navigation. Qu'est-ce qu'on gagne : et si on croquait la pomme ? Impossible de ne pas faire le parallèle entre l'approche Widget-Page personnalisable et l'approche AppStore-Interface tactile offerte par Apple, qui a bouleversé une fois de plus le monde des interfaces. Le futur sera forcément tactile, et de la même façon que nous avons aujourd'hui un AppStore sur internet, nous aurons demain un AppliStore ou un WidgetStore sur son intranet, permettant de piocher ses widgets et construire sa propre interface d'accès aux applications. Les avantages de cette nouvelle vague client riche et Web 2.0 sont nombreux : - meilleure efficacité au quotidien, - appropriation facilitée (les widgets sont des applications self-service, utilisables instantanément), - retour vers des interfaces ergonomiques et agréables à utiliser, prise en compte de composantes essentielles comme le design et l'organisation de l'information, - tri et sélection de l'information utile, personnalisation avancée aussi bien sur l'aspect que sur le contenu, - généralisation des attitudes collaboratives, des actions de capitalisation et de contribution. Dans un monde idéal : et si on pilotait son SI du bout des doigts ? Tout devient Widget, drag-and-drop et tactile. Et si notre nouvelle interface d'accès au Système d'Information ressemblait à un iPhone ? Aujourd'hui, il n'y a plus de vraiment de barrière technologique interdisant ce rêve d'utilisateur. Le client riche et personnalisable se marie naturellement avec l'approche SOA et les méthodes agiles : - le widget est une application composite de surface utilisant des informations et des services présents dans les référentiels du middleware applicatif, - les méthodes agiles permettent de construire rapidement et efficacement de nouveaux widgets à la demande. On respecte ainsi parfaitement le découplage entre : - un back-office structuré et structurant, construit avec une vision transverse moyen terme, appuyé sur des briques mutualisées, - des applications de surface agiles (les widgets), à faible coût, spécialisées et adaptées en permanence à une logique plutôt court terme. Dans la vraie vie : un truc pour les Geeks ? L'idée « iPhone pour tous » peut sembler séduisante mais en réalité, qui personnalise vraiment son interface quotidienne ? Combien d'utilisateurs non informaticiens ont la possibilité de paramétrer facilement leur accès à l'information pour construire un portail personnalisé ? Cela reste une opération relativement complexe et engageante pour un utilisateur final, mais également de plus en plus accessible (exemple : un outil Open Source comme le portail Liferay est assez performant pour offrir à l'utilisateur une interface simple de construction de sa propre interface). On peut craindre également une certaine déstructuration de l'interface en cloisonnant l'accès à l'information à des mini-applications indépendantes. Un bon gros progiciel dispose quand même d'arguments rassurants pour offrir une interface riche et homogène. Mais à contrario, la plupart des éditeurs migrent vers une offre Portail en surface et une offre SOA sur l'architecture, la boucle est bouclée. Avec quelle technologie ? Sur l'approche client riche, on constate la multiplicité des offres avec un niveau de maturité inégale. On voit cependant émerger les premiers leaders : - Adobe Flex, - Google GWT, - Microsoft Silverlight, - Les frameworks JQuery et Dojo, - Eclipse RCP. Faire un choix sur une technologie de développement client riche reste en 2009 un pari sur l'avenir. En synthèse, on va tous jouer aux Sims Evolution de la technologie mais révolution des usages....Le collaboratif et les Web 2.0, après avoir déferlé sur le Web, envahissent maintenant le quotidien de l'entreprise avec l'avantage indéniable de simplifier et d'embellir nos interfaces de travail. Comme l'approche SOA sur l'architecture, c'est un mouvement de fond qui parait inéluctable, puisqu'il apporte de la valeur et de la richesse à l'utilisateur, sur la base de technologies déjà existantes. La prolifération des iPhone chez les populations de managers devrait également être un catalyseur intéressant. Enfin, il serait injuste de finir cette chronique sans citer un dernier jouet, le Stratego BRMS (Business Rules Management System) qui permet de rendre aux utilisateurs la maîtrise de leurs règles métier. L'avenir sera joueur pour les Maîtrises d'Ouvrage !
Article rédigé par
Rémi Moebs, Senior Manager chez Sopra Group Atlantique
Responsable de la cellule « Architecture et Solutions Collaboratives » au sein de la Division Business Consulting de Sopra Group Atlantique
Consultant et agitateur technologique depuis 12 ans sur les sujets Web, Web 2.0, KM et collaboratif, e-commerce, Architecture agiles et distribuées.
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