Les objets communicants se concrétisent lors du LeWeb 2012
L'événement LeWeb se déroule les 4, 5 et 6 décembre aux Docks de Paris, en Seine Saint Denis. La première journée de cette édition a pour thème l'internet des objets. L'ouverture a été réalisée par Xavier Niel, créateur de Free, fasciné par le Nest, un thermostat de nouvelle génération.
PublicitéL'événement LeWeb organisé par Loic Lemeur a démarré fort ce 4 décembre, puisque c'est Xavier Niel, médiatique fondateur de Free qui s'est glissé dans la peau de l'animateur et a interviewé le premier intervenant de la journée, centrée sur le thème de l'internet des objets.
Même s'il ne prenait pas la parole au nom de sa société, Xavier Niel a créé le buzz en glissant qu'il travaille sur la nouvelle version de la Freebox qui devrait être disponible d'ici deux ans, et qu'il a déjà investi dans 800 start-ups. Accessoirement, il avait voulu investir dans la société du premier intervenant de la matinée, mais celui-ci avait refusé. Plusieurs interventions se sont succédées au fil de la journée illustrant de manière concrète la forme et les apports des objets communicants.
Le créateur de l'iPod
Le premier intervenant, interviewé donc par Xavier Niel, est Tony Fadell. Il est le fondateur et directeur général de Nest Labs, et anciennement le créateur de l'iPod, le balladeur numérique d'Apple. Le produit développé par Nest est un thermostat de nouvelle génération qui ajuste la température des habitations de la manière la plus fine qui soit, se raccorde à cinq types de capteurs et économise l'énergie. « Essayez Nest, c'est le meilleur nouveau produit que j'ai vu depuis des années » a même insisté Xavier Niel.
Tony Fadell a mis tout son savoir-faire tiré de l'iPod dans le Nest pour ce qui concerne l'expérience utilisateur ou le circuit de commercialisation. Il donne quelques conseils sur la manière de réussir sa start-up : « Il faut aller vite. Il ne faut pas passer deux ans à expliquer au public ce que l'on va sortir, car le jour où le produit arrive enfin, les gens sont lassés. Il faut garder le produit comme étant quelque chose de spécial ! Et pour un thermostat c'est difficile de conserver une certaine excitation ! »
1 projet sur dix seulement réussissait
Ayant travaillé chez le néerlandais Philips avant de rejoindre Apple, il distingue les modes de fonctionnement des deux sociétés, radicalement différents : « Chez Philips, on avait coutume de dire que seulement 1 projet sur dix ferait l'objet d'une sortie réelle de produit. Alors que chez Apple, 99% de ce qui commence est sorti sous forme de produit. On est dans une démarche de start-up. »
De fait, il est difficile d'entretenir la motivation et la concentration d'équipes qui travaillent pendant deux ans sur un produit dont elles peuvent se dire à juste titre qu'il ne sortira jamais. « Certains ont un CV sur lequel il n'y a que des projets qui n'ont jamais vu le jour » constate-t-il.
Désormais, Xavier Niel dort mieux
Autre conseil du créateur de l'iPod : « croyez dans ce que vous ressentez au fond de vos tripes, et si vous trouvez facile ce que vous faites, c'est que vous n'essayez pas assez fort » déclare Tony Fadell.
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Désormais, Xavier Niel dort mieux
« Si vous dormez la nuit c'est qu'il y a un problème » ajoute pour sa part, Xavier Niel. Comment lui-même dort-il ? « Aujourd'hui, je dors bien, mais avant ... » sourit-il. Pour revenir au thème de l'évènement, Tony Fadell estime que « l'internet des objets a plusieurs visages. Cela va prendre du temps pour que les machines parlent entre elles, de 8 à 10 ans. » Accessoirement, ce thermostat de nouvelle génération mène à des applications de type Big Data.
Analyse de comportements
Les thermostats Nest remontent des informations venues de toute la planète. "Depuis que nous commercialisons nos produits via des sites de vente comme Amazon, nous voyons des lumières s'allumer depuis des endroits auxquels nous ne nous attendions pas, comme la Lithuanie, la Russie ou l'Arabie" s'étonne et se réjouit Tony Fadell.
Tous ces thermostats remontent des informations. « Nous avons identifié certains comportements de familles dont on a compris au fil du temps, que lorsqu'elles quittent leur domicile tôt le matin, le Week-end, il vaut mieux réduire la température tout de suite alors qu'auparavant nous attendions deux heures. Cette fonctionnalité baptisée auto-away, permet d'économiser de l'énergie » décrit-il.
Fusionner le mode réel et le monde numérique
Autre intervenant emblématique de la matinée de l'internet des objets : Jeff Hagins, fondateur et directeur technique de SmartThings, SmartThings propose une couche logicielle et une plateforme de développement (inspirée de Ruby) qui permet de créer des programmes afin d'interconnecter tout type d'équipements et de capteurs. "Nous proposons une plateforme ouverte afin de fusionner le monde réel et le monde numérique" décrit Jeff Hagins. Il vient de réussir une levée de fonds de 3 millions de dollars et lance un concours destiné aux développeurs doté d'une prime de 100 000 $.
Une plateforme multi-protocole
Côté réalisation concrète, dans le cas le plus simple, on peut décider avec la plateforme proposée de programmer le fait que l'ouverture d'une porte commande l'extinction ou l'éclairage d'une pièce. Un outil de simulation visuelle aide à valider la logique que l'on veut mettre en place. Les protocoles de transmission supportés sont aussi bien Zigbee, Zwave, Wifi ou le bluetooth, de manière transparente pour le programmeur. SmartThings propose également un chipset de communication que chaque fabricant peut insérer dans ses propres équipements afin de dialoguer avec d'autres équipements.
Capter les émotions du cerveau
Capter les émotions du cerveau
Cette fusion du monde réel et du numérique a également été illustrée lors de l'intervention d'Ariel Garten, directrice générale d'Interaxon. Sa société propose un casque léger qui ressemble à un simple serre-tête qui capte l'activité électrique du cerveau et la transforme en émotions, via une analyse réalisée au travers d'internet. Cela permet notamment de marier l'état d'esprit d'une personne à ce qu'elle est en train de réaliser, tel que par exemple l'écriture d'un email.
Sur scène, Loïc Lemeur s'est prêté au jeu de la démonstration sous la houlette de Ariel Garten. Il a tapé un email dont les différentes lettres changeaient de police de caractères ou de type (gras, droit, italique, taille,...) au fil de l'évolution de ses émotions (concentré, relax, ...) durant les quelques minutes que prend l'écriture du texte. Le casque, baptisé Muse, est commercialisé à 200 $. Interaxon travaille actuellement avec des sportifs de haut niveau afin de les aider à améliorer leurs performances et leur concentration.
Une après midi marquée par Google
L'après midi aura vu se succéder les interventions de représentants de Google, Facebook ou twitter. Ben Gomes, Google Fellow et responsable de la recherche et des développements en ce qui concerne le moteur de recherche, a dessiné le futur en la matière. Un futur qui s'appuie sur un gigantesque graphe de connaissances. « Les gens recherchent des choses, et non des chaînes de caractères. Le monde est fait de choses » a-t-il résumé.
Le graphe de la connaissance dont il parle décrit l'Amérique en 570 millions d'objets et, les liens entre ces objets. Ce sont des milliards de liens qui unissent ces objets entre eux. Ce sont de multiples sources de données qui nourrissent ce schéma de la connaissance, telles que Wikipedia, les bases des bibliothèques ou le Web. Ce graphe doit être accessible en toutes langues, et il vient d'intégrer notamment le français.
L'événement LeWeb s'accompagne d'un village de start-up qui travaillent dans les développements liés aux mobiles ou aux réseaux sociaux. Les grands acteurs du secteur sont également présents avec Microsoft, Google, Nokia, Orange, SalesForce (qui présente le réseau social mis en place chez Pernod Ricard), Oracle, ... France Télévision présente pour sa part les nouvelles manières de consommer de la télévision dans la maison connectée. Plus de 3200 participants sont attendus.
Article rédigé par
Jean Pierre Blettner
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