Stratégie

Les logiciels libres progressent dans les collectivités territoriales

Les logiciels libres progressent dans les collectivités territoriales
Les labels Territoire Numérique Libre 2019 ont été remis à l'occasion du Congrès des Maires, le 20 novembre 2019.

Pour l'édition 2019 de la remise des labels Territoire Numérique Libre, initiative de l'Adullact, 31 collectivités et organismes mutualisés ont vu leur engagement en faveur des logiciels libres récompensé par un label.

PublicitéA l'occasion du 102ème Congrès des Maires de l'AMF (Association des Maires de France), du 18 au 21 novembre 2019, l'Adullact (Association des Développeurs et des Utilisateurs de Logiciels Libres pour les Administrations et les Collectivités Territoriales) a organisé avec ses partenaires la remise de ses labels Territoire Numérique Libre. Pour cette quatrième édition de l'événement, pas moins de 31 lauréats ont obtenu un label. Celui-ci, qui récompense les actions entreprises autour des logiciels libres, comporte cinq niveaux, allant de la découverte (niveau 1) à l'excellence (niveau 5). Selon Pascal Kuczynski, délégué général de l'Adullact, « la qualité des dossiers a fortement progressé, alors même que nos critères étaient plus exigeants » : cette année en effet, aucun label de niveau 1 ou 2 n'a été remis, signe de la maturité croissante des collectivités engagées dans ces démarches. Autre fait notable, la remise du premier label de niveau 5, décerné à la ville de Nancy (54).


Jean-Claude Husson, Pascal Kuczynski et Stéphane Collet (de gauche à droite) ont ouvert la remise des labels Territoire Numérique Libre 2019.


En ouverture de la cérémonie de remise des labels, Jean-Claude Husson, maire de Saint-Arnoult-en-Yvelines (78) et maire référent de l'Administration Numérique pour l'AMF, a évoqué quelques-unes des raisons qui motivent les collectivités à choisir des logiciels libres, notamment la volonté de mutualiser les efforts. « Plutôt que de payer plusieurs fois pour un logiciel déjà fait, nous préférons travailler ensemble et bénéficier d'un accompagnement adapté au contexte des collectivités territoriales ». Celui-ci pointe également les enjeux liés à la souveraineté des données : « Pour assurer la protection des données, il faut veiller à ce qu'elles ne soient pas aux mains d'organisations ou de nations avec des règles différentes. Il reste beaucoup de travail sur ce sujet, mais cela passe notamment par l'usage de logiciels libres. » Stéphane Collet, directeur du programme DCANT à la DINUM, lui a succédé pour rappeler un autre grand principe fondateur du logiciel libre : « Aujourd'hui, nous devons accélérer la transition numérique dans les collectivités, sans laisser personne sur le carreau. Cela passe par l'accompagnement des usagers, mais aussi par les logiciels libres, qui permettent de conserver des solutions accessibles à tous. »

Des territoires de toutes tailles misent sur le libre

Les candidats de cette année reflètent la diversité des territoires, montrant que les logiciels libres trouvent leur place à tous les échelons. Les labels ont ainsi récompensé des villes de 5000 habitants comme Saint Martin d'Uriage (38) ou Canéjan (33) ; des communautés de communes comme celle du Pays Réuni d'Orange (84) ; des villes de 30 000 à 100 000 habitants comme Angoulême (16), Albi (81), Grenoble (38), Nevers (58) ou Montreuil (93), et même une grande agglomération, Rennes Métropole (35).

PublicitéLa région Grand Est, le département de la Gironde et celui de Loire-Atlantique figurent également parmi les 31 labellisés, ainsi que plusieurs organismes mutualisés au service des territoires. Au rang de ces derniers, l'Adico, qui accompagne plus de 700 mairies dans l'Oise et les départements limitrophes ; Maximilien, plateforme d'achats publics pour la région Île-de-France ou encore les syndicats Gironde Numérique et Morbihan Energies. Au total, 10 labels de niveau 3 ont été remis, 20 de niveau 4 et 1 de niveau 5. « L'implication politique des élus et la notion d'éthique prennent de l'importance, contribuant à cette maturité en hausse », souligne Pascal Kuczynski.

Un label conçu pour aider les collectivités à progresser

Les critères utilisés pour évaluer les dossiers se répartissent en cinq grands domaines : la stratégie et la mutualisation, l'interopérabilité et l'accessibilité, les logiciels libres utilisés, la communication et la participation à l'écosystème et enfin l'ouverture des données publiques. Si plusieurs candidats de cette année ont témoigné que ce sujet de l'open data était souvent complexe à mettre en oeuvre, beaucoup y travaillent. Une mention spéciale du jury a d'ailleurs distingué le Département de Loire-Atlantique pour ses efforts en la matière. Les autres axes de travail cités par les candidats illustrent la multiplicité des enjeux numériques pour les territoires, allant de l'Internet des Objets au monde éducatif, en passant par la messagerie électronique. Pour les candidats, dont plusieurs avaient déjà été labellisés précédemment, les labels offrent non seulement une reconnaissance des efforts réalisés, mais aussi une opportunité de progresser. La ville de Saint-Arnoult-en-Yvelines, qui avait obtenu le niveau 2 en 2018, est par exemple passée niveau 4 en 2019.

Aux côtés de Pascal Kuczynski, le jury était constitué de Véronique Fritière, présidente de l'Aful, d'Etienne Gonnu, chargé de mission affaires publiques à l'April, de Sophie Houzet, représentante de l'association Déclic (réseau d'échange d'information pour les structures de support informatique départementales), de Philippe Montargès, co-président du Conseil National du Logiciel Libre et de Jean-Christophe Elineau, directeur du pôle de compétences régional en logiciels libres Aquinetic.

La liste complète des lauréats est disponible sur le site des labels Territoire Numérique Libre.

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