Technologies

Les leviers de la convergence

Lors de la conférence organisée le 29 novembre 2007 par CIO, nous nous sommes demandés pourquoi les entreprises n'adoptent-elles pas plus rapidement et plus massivement les solutions de convergence entre l'informatique et la téléphonie, le fixe et le mobile. Au vu des économies potentielles et des perspectives de nouveaux services, cela pourrait paraître incompréhensible. Concrètement, les DSI semblent attendre davantage de « retours d'expérience » pour s'engager plus avant.

PublicitéSi l'on considère uniquement les perspectives ouvertes par les solutions de convergence, toutes les entreprises devraient envisager une migration massive et rapide vers les technologies IP. Ce n'est pas le cas. Et il serait pour le moins injuste de considérer que cette situation est due à la frilosité des DSI. « Il est vrai que l'on en viendrait presque à culpabiliser de ne pas avoir totalement intégré les technologies de convergence, plaisante Marc Giraud, Directeur Architectures et Systèmes d'Essilor. En réalité, nos interlocuteurs industriels et opérateurs doivent comprendre que le premier enjeu reste de convaincre les directions générales et les utilisateurs d'abandonner des systèmes de téléphonie très simples et totalement fiables ». Le principal frein au développement de la convergence est sans doute là : les DSI sont censées remplacer des systèmes quasi infaillibles par des solutions qui sont réputées avoir des taux de disponibilité inférieurs. Les motivations des opérateurs paraissent quant à elles beaucoup plus simples : selon l'ARCEP, le chiffre d'affaires généré par les appels émis depuis les postes fixes a reculé de plus de 20% cette année pour les communications nationales et, malgré cela, les appels entre postes fixes représentent encore 82% du trafic total. Dans ce contexte, il est devenu impératif de proposer de nouvelles valeurs ajoutées. Une offre encore difficile à lire Le fait est que le discours marketing de l'offre est particulièrement difficile à décrypter. « Il est essentiel de savoir de quelle convergence l'on nous parle, reprend Marc Giraud. S'agit-il d'un réseau unique, d'un terminal unique ou d'une facturation unique ? ». La montée en puissance de la convergence est ainsi conditionnée par la pertinence et la simplicité des définitions. Si le jeu de la concurrence n'incite pas les différents offreurs à oeuvrer de concert en la matière, tous développent désormais un langage plus accessible afin de convaincre le grand public. Comme ce fut le cas pour la téléphonie mobile, les solutions de convergence pourraient bien envahir les entreprises lorsqu'elles auront définitivement convaincu les utilisateurs particuliers. « Plus la convergence sera présente dans les foyers, plus la pression sera forte pour les directions informatiques, estime Marc Giraud. D'ores et déjà, aucun DSI ne peut s'offrir le luxe de répondre à sa direction générale qu'il n'a même pas envisagé la question ». Au final, il apparaît que la généralisation des solutions de convergence n'est pas freinée par l'immaturité de l'offre mais plutôt par les questionnements des DSI. Le système d'information est-il à niveau ? Avons-nous les moyens de créer les conditions d'un consensus sur ce sujet ? Le service informatique dispose-t-il des ressources humaines nécessaires pour gérer la téléphonie ? Dans la plupart des cas, les réponses à ces questions sont connues. Cela étant dit, la mise en oeuvre de la convergence suppose une profonde réorganisation de l'ensemble des services concernés par l'informatique et la téléphonie. De ce point de vue, l'enjeu est moins technologique qu'organisationnel.

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