Stratégie

Les grands projets IT de l'État subissent toujours des dérives

Nadi Bou Hanna, directeur de la DINUM, a aussi dans ses prérogatives une surveillance des grands projets numériques de l’État.

La DINUM vient de publier l'édition 2020 du Panorama des grands projets numériques de l'État qui affiche des retards et des dépassements de budget.

PublicitéLa DINUM (Direction Interministérielle du Numérique) a, parmi ses attributions, une supervision des grands projets informatiques de l'État, qu'ils soient ou non interministériels. Il s'agit des « projets du système d'information de l'Etat qui requièrent une vigilance et un suivi particuliers en raison de leurs impacts, de leur degré de complexité et/ou de leurs enjeux financiers. » Depuis 2016 (à l'époque, la DINUM s'appelait DISIC), elle publie donc un panorama annuel faisant un bilan de ce suivi avec état d'avancement, coût estimé, durée prévisionnelle... et dépassements constatés par rapport aux prévisions initiales. Ces dépassements restent importants.

En 2016, 57 projets étaient suivis. Cette année, 42 projets sont mentionnés dans le panorama dont 5 interministériels (les 37 autres ne concernant qu'un seul ministère). La durée moyenne des projets dépasse les sept ans et représentent un coût complet estimé global de 1,48 milliard d'euros (« hors projets en cadrage ou en révision de trajectoire »). Certains projets mentionnés (comme la GRH du Ministère de l'Education Nationale SIRHEN) sont en fait arrêtés mais notés comme en « révision de trajectoire ». Ceux-ci ne sont pas chiffrés et n'entrent donc pas dans les calculs de dépassements.

Or les dépassements restent très importants : 26,6 % de « taux d'écart calendaire moyen » et 36,6 % de « taux d'écart budgétaire moyen » (respectivement : dépassements de délais et coûts). Il faut noter que huit projets relèvent de la sphère de la gestion des ressources humaines, domaine d'une particulière complexité dans le secteur public et premier domaine des projets suivis.