Management

Les femmes de l'IT doivent plus se montrer

Les femmes de l'IT doivent plus se montrer
Da gauche à droite, Elizabeth Ames, Martha Poulter, Sigal Zarmi, Marcy Klevorn sont intervenues lors d'une conférence sur la situation des femmes dans les directions IT.
Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°107 !
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Lors d'une conférence organisée pour et par des femmes dirigeantes de l'IT, toutes sont tombées d'accord pour dire qu'elle devaient être plus visibles au sein de leur entreprise. Nos confrères de CIO Etats-Unis nous ont fait le compte-rendu de leurs déclarations.

PublicitéMartha Poulter aime bien raconter que, un peu plus tôt dans sa carrière, elle a fait remarquer à son patron qu'elle souhaitait être promue à un nouveau poste qui venait d'être créé dans son entreprise. Ce dernier lui avait alors rétorqué qu'il ne pouvait pas accepter sa requête dans la mesure ou elle n'avait jamais travaillé dans ce bureau et qu'elle n'avait donc aucune idée de comment réaliser le travail demandé.
Abasourdie à l'époque, Martha Poulter est aujourd'hui la DSI de Starwood Hotel & Resort. Elle explique que cet événement lui avait appris l'importance d'organiser régulièrement des réunions avec le top management pour gagner leur confiance. « Il n'est pas allé au-delà des apparences », a déclaré Martha Poulter lors d'un événement #CodeConnect devant une audiences de femmes DSI.

Elle explique que les membres masculins de son équipe ne ratent jamais une opportunité de lui montrer sur quoi ils travaillent et comment ils relèvent les défis qu'elle leur impose. À contrario, les membres féminins sont beaucoup moins visibles. « Elles pourraient être mortes sous leur bureau, que je ne m'en rendrais pas compte », déplore-t-elle. D'après elle, elles ont trop souvent tendance à garder la tête baissée et à travailler dur pour régler les problèmes. En conséquence, nous ne nous rendons pas bien comptes des efforts qu'elles ont pu fournir pour y arriver, semant le doute chez leurs supérieurs. « A haut niveau, seule la confiance compte. Or il est difficile de l'obtenir sans se montrer », estime-t-elle.

Un déficit de sympathie

Son anecdote illustre un des principaux défis que doivent relever les femmes dans l'avancement de leur carrière, particulièrement dans l'IT. Les préjugés ont la vie dure dans les hautes sphères des entreprises et les actions que réalisent les hommes pour asseoir leur leadership peuvent paraître autoritaires et agressives quand elles le sont par des femmes. « En conséquence, les femmes du top management pâtissent d'un déficit de sympathie », explique Elizabeth Aimes vice-présidente de l'Institut Anita Borg pour la promotion des femmes dans l'IT.

Marcy Klevorn, la DSI de Ford Motors déclare que malgré des retours faisant part « d'agressivité », elle s'est toujours employée à aider les dirigeants à pousser l'entreprise vers l'avant pour gagner leur confiance. D'après elle, un management motivant à base d'empathie et de compassion lui a permis d'exercer des rôles variés au sein de l'entreprise ces 32 dernières années. Marcy Klevorn, qui a un MBA, a débuté sa carrière au service marketing de Ford avant de gravir les échelons.

Garder sa la ligne directrice

La DSI de PWC, Sigal Zarmi a, elle aussi, triomphé des préjugés masculins au cours de sa carrière qui comprend notamment des postes important à la DSI de General Electric. Une des clés pour les surmonter et de montrer un bon leadership qui requiert un équilibre entre l'écoute, l'information, mais aussi du relationnel. Ces compétences sont cruciales pour les DSI qui doivent convaincre leurs équipes. « Il faut s'en tenir à ce en quoi vous croyez et continuer à faire son travail », tranche Sigal Zarmi.

Publicité Il incombe donc aux dirigeantes de l'IT de doper leur visibilité et de montrer aux plus jeunes qu'elles peuvent progresser dans leur entreprise. Elizabeth Aimes rappelle que des recherches ont montré que les dirigeantes tenant des rôles dans les hautes sphères des entreprises faisaient office de « balises » pour les autres. « Elles cherchent des postes là où elles sont les bienvenues et où elles peuvent prospérer », précise la dirigeante. Elle rajoute que si personnes n'ouvre la voie en s'imposant auprès des dirigeants IT, les jeunes femmes n'auront pas forcément envie de s'y risquer.

Servir d'exemple

Martha Poulter abonde dans ce sens. Un de ses objectifs est justement d'être plus visible, pas seulement pour montrer la voie aux autres, mais aussi pour mieux valoriser les technologies, les mathématiques, l'ingénierie ou les sciences en général. « Nous avons besoin de jeunes hommes et femmes qui s'intéressent à ces domaines. Il y a de super opportunités de carrière. Nous avons des défis à relever mais pas assez de personnes pour le faire », explique-t-elle.

Starwood utilise par exemple les Big Data pour mettre en place des systèmes de pricing dynamiques dans ses 1200 hôtels. L'entreprise propose également du smart check-in et envoie directement par SMS le numéro et la clés numériques aux clients pour leur éviter de passer par la réception. Pour Martha Poulter, la miniaturisation représente aussi beaucoup d'opportunités. Elle pense notamment à équiper les chariots utilisés pour livrer les repas dans les chambres de capteurs afin que les équipes de l'hôtel sachent quand aller le chercher.

Porter la transformation digitale

Ford travaillent également sur la façon dont les automobilistes interagissent à travers le numérique avec leur véhicule. « Nous cherchons des moyens de mieux contextualiser les trajets pour adapter les ressources aux préférences du conducteur et des passagers », détaille Marcy Klevorn. Au sein de la société, les jeunes servent finalement de mentor aux dirigeants en les sensibilisant aux nouvelles technologies comme les iPad.

Chez PWC, Sigal Zarm soutient des équipes réparties à travers le monde dans plus de 150 pays. Elle les à équipés de solutions Google Apps for Work pour les aider à collaborer et à partager les documents depuis n'importe quel terminal. « Le but est de les pousser à se disrupter eux-même », explique la DSI.


Article original de Clint Boulton (CIO Etats-Unis) traduit et adapté par Oscar Barthe.

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