Les différences entre objectifs et démarches réelles dans la transformation de l'entreprise
Un sondage du Ceisar révèle que si une majorité de décideurs IT prônent les bonnes pratiques, ceux qui les mettent réellement en place sont bien moins nombreux.
PublicitéLors de la présentation de ses derniers travaux de recherche, le CEISAR a soumis au public présent (DSI, architectes et consultants) un sondage en direct sur les principes et usages pratiqués au sein des entreprises. 140 personnes ont été interrogées sur les méthodes les plus efficaces et les mises en pratique réelles. Si la grande majorité prône les bonnes pratiques, dans les faits il reste encore un long chemin à parcourir. 57% des sondés estiment que la part des solutions évolutives croît aux dépens des solutions de commodités, de plus ils s'accordent largement sur le fait que l'approche contractuelle est inadaptée à ces nouvelles solutions (80% des répondants). Le CEISAR analyse deux types de Solutions, les solutions dites de commodités et les solutions évolutives. Les solutions de commodités sont caractérisées par leur caractère prévisible (dont les besoins peuvent être définis en amont). On note, en effet, que toutes les entreprises ont informatisé ces domaines, notamment la paye, la comptabilité, la facturation... En revanche, les DSI sont également confrontés à la gestion des solutions pour lesquelles il n'est pas possible de prédéfinir les besoins, appelées solutions évolutives. Par exemple, dans le domaine des ressources humaines, il est possible de définir les besoins d'une paye, mais il est difficile de planifier tous les besoins d'un processus de recrutement. Si l'approche contractuelle est parfaitement adaptée aux solutions de commodités, elle est difficilement applicable aux solutions évolutives. En effet, par définition l'approche contractuelle est caractérisée par la définition des besoins avant la mise en oeuvre du projet. Pour mettre en place les solutions évolutives, il est impératif de livrer des versions successives de la solution (appelée approche coopérative). Dans ce cas les besoins de la solution ne peuvent être définis au préalable, car le nombre de variables est bien trop élevé. La grande majorité des personnes interrogées pense qu'il faudrait passer à une méthode itérative. 94% estiment qu'il est préférable de livrer des versions successives pour répondre aux besoins des solutions évolutives. Réussir à allier Solution longue durée et organisation 92% des votants jugent nécessaire d'appliquer des solutions qui supportent des organisations différentes. Or, 50% des sondés avouent ne pas suivre cette démarche. Alors que la durée moyenne d'une Solution est de 20 ans, l'organisation, elle, change tous les 2 ou 3 ans. Pour optimiser les solutions, il faut donc construire des solutions capables de supporter des organisations différentes dans le temps ou l'espace. Pour palier à ces difficultés, le CEISAR conseille l'utilisation de moteurs de règles et/ou de moteurs de Workflow/BPM. En effet, les parties de Solutions qui sont fréquemment modifiées doivent utiliser des outils de configuration qui sont directement utilisables par des acteurs métiers. Cela permet plus de réactivité et de souplesse face aux changements de l'environnement. 82% des personnes interrogées adhèrent à cette idée et pensent que l'utilisation des règles et de workflows peuvent améliorer l'évolutivité des solutions. Pourtant, 62% appliquent ce principe dans moins de 10% des projets, 23% dans moins de 50% des cas, et seulement 16% dans la majorité des projets évolutifs. Beaucoup d'entreprises ont expérimenté ces solutions mais peu les ont généralisées. La gestion d'équipe et des compétences : facteurs clés pour la conduite de projets Pour la majorité des sondés le chef de projet doit lui aussi maîtriser l'architecture de la Solution. 92% d'entre eux pensent qu'il serait plus efficace, dans le cadre de l'approche coopérative que le chef de projet et l'équipe IT soient regroupés au sein d'une même équipe sous une responsabilité unique et dans un même lieu. Dans les faits, la conduite de projet se déroule différemment. Le poids de l'organisation en place semble être un frein à la mise en oeuvre d'équipes unifiées, si bien que ce qui apparaît comme une évidence pour la réussite des projets n'est que trop rarement mis en oeuvre. 39% seulement appliquent cette méthode au sein de leur entreprise. La formation des équipes est aussi importante. Les chefs de projet sont formés à la gestion pour répondre aux besoins des solutions de commodités. Pour les solutions évolutives, le chef de projet ne doit pas être un simple gestionnaire de contrat, il doit aussi être capable de maîtriser la construction de l'architecture de la solution. 83% estiment que les chefs de projet doivent être formés à la gestion de projet, mais aussi à l'ingénierie afin de maitriser l'architecture de la solution. Pourtant, moins de la moitié d'entre eux appliquent ce principe (40%). Pour plus d'efficacité, le chef de projet devrait diminuer le temps passé sur les tâches administratives pour se consacrer davantage à la construction et à la maîtrise de la solution. C'est une opinion partagée par 63% des sondés. Une fondation commune pour réduire les charges et délais des projets 79% des personnes interrogées répondent « oui » à l'affirmation « Des fondations puissantes permettent de réduire significativement (de moitié) charge et délais dans la construction de solutions. » C'est une idée défendue par le Ceisar, qui considère qu'une fondation puissante est la clé pour bien appliquer l'approche coopérative. En effet, la réutilisation d'une fondation puissante garantit une architecture de la solution modulaire pour accueillir de futurs besoins. Ainsi, la réutilisation de fondations économise du temps, de l'argent et assure une bonne cohérence entre les différentes solutions. 90% des sondés estiment qu'il est utile de disposer d'experts métier dans la Fondation.
Article rédigé par
Vivien Derest
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