Les dessous du lancement de l'API Sirene de l'Insee

L'Insee vient d'ouvrir une API pour faciliter l'accès gratuit aux données de référence de la base Sirene par différents publics. Guillaume Mordant, chef du service Insee Info Service, revient sur cette ouverture.
PublicitéL'acronyme est court, mais sa portée est très importante. L'API (Application Programming Interface) est un code capable de faire communiquer deux applications entre elles. A travers ce connecteur, les entreprises peuvent exposer leurs logiciels et leur patrimoine informationnelle. Dans cette optique d'ouverture, l'Insee vient d'annoncer la disponibilité d'une API pour faciliter l'accès gratuit aux données de référence de la base Sirene. Cette dernière rassemble des informations économiques concernant 10 millions d'entreprises et 11 millions d'établissements actifs. La base de données Sirene a été mise en open data le 2 janvier 2017.
Sur la genèse de l'API Sirene, Guillaume Mordant chef du service INSEE Info Service nous explique que « différents facteurs ont impacté ce projet : la modernisation du mode de diffusion et la stratégie de plateforme de l'Etat où chaque ministère peut interroger via des API les jeux de données des autres ministères. ». L'institut a déjà de l'expérience dans ce domaine à travers API Entreprises, un site gouvernemental destiné aux entreprises, comprenant deux fonctionnalités : l'accès aux appels d'offres simplifiés et les demandes de subvention.
Un développement agile, mais un projet retardé
Le projet API Sirene a cependant pris un peu plus de temps que prévu, avoue le responsable. Pour expliquer ce retard, Guillaume Mordant, précise que « les administrations ont demandé quelque chose de plus complet. Par exemple, la DSS (Direction de la Sécurité Sociale) a demandé que l'API intègre l'historique de Sirene dans l'objectif de créer un référentiel de carrières ». La base Sirene date de 1973 et dans son premier jet, l'API ne devait concerner que les établissements existants. L'INSEE a donc dû travailler pour référencer les entreprises fermées ou cessées. « Cela demande une analyse des règles métiers sur l'ensemble des variables. Le projet a donc pris du retard », remarque le dirigeant. A ce premier choc s'en est ajouté un autre avec la mise en open data de Sirene, car « au départ l'API était pensée pour de l'interadministratif ».
Ces différents aléas n'ont pas eu d'impact sur l'IT. Pour son développement, la méthode agile a été privilégiée avec du Scrum adapté aux exigences de l'INSEE. « L'API Sirene était parmi les premiers projets développés avec cette méthode » constate Guillaume Mordant, avant d'ajouter « il y avait des itérations toutes les 3 semaines, ce qui permet de recadrer les objectifs de façon plus légère ». Par ailleurs, « elle facilite la communication entre l'IT et le maîtrise d'ouvrage avec toutes les 3 semaines un diagnostic et les moyens pour avancer. Cela évite les effets tunnels ».
Des quotas et des évolutions
Concrètement, l'API Sirene est disponible via le portail, API.INSEE.FR avec la création d'un compte, l'obtention d'un certificat et la gestion des quotas. « Pour les particuliers, le quota est de 30 requêtes par minute, plus pour les administrations afin de réguler les flux de requêtage », signale Guillaume Mordant. Il assure que dans certains cas ce plafond peut être révisé à la hausse, mais « nous avons taillé les quotas en comparaison avec les API de Twitter et de Google ». Ce catalogue d'API a vocation à se développer au fil du temps.
PublicitéDans le même temps, l'Insee travaille sur d'autres fonctionnalités. « Pour l'administration, il y a souvent une diffusion des données en fichier, l'idée est de se servir de l'API pour produire des fichiers structurés. Cette partie va sortir en septembre », avance Guillaume Mordant. L'Institut prévoit d'enrichir progressivement le nombre d'API à la rentrée. Un premier bilan sera dressé de l'usage de l'API Sirene à la fin de l'année.
Article rédigé par

Jacques Cheminat, Rédacteur en chef LMI
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