Les clients VMware cherchent toujours des échappatoires à la politique de Broadcom
Selon une étude de Rimini Street, la quasi-totalité des entreprises, inquiètes de l'évolution des tarifs de licence, cherchent des alternatives à VMware.
PublicitéSi les tensions entre les entreprises utilisatrices de VMware et Broadcom, le nouveau propriétaire du spécialiste de la virtualisation, semblent s'apaiser légèrement, rien n'est réglé pour autant, selon une étude du spécialiste du support IT Rimini Street. 98% des entreprises indiquent rechercher des alternatives à l'éditeur américain. La première raison de cette envie d'ailleurs ? Les hausses de prix constatées chez VMware, citées par 45% des 111 clients des solutions de l'éditeur interrogés au quatrième trimestre 2024. Et ce, d'autant plus que 92 % d'entre eux s'attendent à des augmentations supplémentaires de la part de VMware dans les 12 à 18 prochains mois. Cette question des tarifs - couplée à des interrogations sur la qualité du support - concentre l'essentiel des griefs, car, par ailleurs, les utilisateurs se disent plutôt satisfaits des solutions proposées par l'éditeur, 79% d'entre eux expliquant qu'elles répondent à leurs besoins métiers.
Parmi les alternatives technologiques explorées, les répondants à l'étude citent Microsoft Hyper-V (à 69%), devant Oracle VirtualBox, Red Hat Virtualization, Citrix Hypervisor et Nutanix. La migration vers le cloud public n'est mentionnée que par 13% des personnes interrogées, quelques points de mieux que les solutions Open Source de virtualisation (KVM et Proxmox recueillant chacun 10%)
99% des DSI aimeraient conserver leurs licences perpétuelles
L'étude montre également la réticence des entreprises à l'adoption forcée des modèles de souscription, au centre de la nouvelle politique voulue par Broadcom. 99% des décideurs interrogés indiquent ainsi qu'ils envisageraient de continuer à exploiter des licences perpétuelles s'ils pouvaient bénéficier d'un support de celles-ci. « Abandonner le contrôle des licences perpétuelles en raison des modèles d'abonnement qu'imposent les fournisseurs, c'est comme rendre les clés de votre maison payée pour louer la même maison à un propriétaire », indique Rodney Kenyon, vice-président de Rimini Custom, dans un communiqué. Rappelons que Rimini Street propose une offre de maintenance pour VMware, une option notamment retenue par Alcatel Lucent Enterprise.
PublicitéLa nouvelle politique de Broadcom, qui a mis la main sur VMware pour 69 Md$, fait figure de pilule amère pour les DSI, confrontés à un passage forcé à une logique de souscription, à une logique de bundle et à des hausses de tarifs. En avril dernier, plusieurs associations de grandes entreprises en Europe, dont le Cigref en France, alertait la Commission européenne sur les conséquences de ce durcissement contractuel, représentant selon elles une ponction de 15 Md€ sur l'économie du Vieux continent en 2 ans seulement. Avec des factures multipliées par un facteur allant de 3 et 12 lors des renouvellements de contrats, en fonction de la situation de départ.
Renouveler pour s'acheter du temps ?
Si plusieurs entreprises, dont Thales, ont contesté en justice - et avec succès - la dénonciation unilatérale des clauses d'extension de contrats existants, les tensions avec l'éditeur se sont légèrement aplanies, ce dernier faisant preuve d'un peu plus de souplesse dans les négociations selon les témoignages que nous avons recueillis dernièrement. Si certaines très grandes entreprises ont renouvelé leur contrat avec le leader de la virtualisation - comme BNP Paribas à hauteur d'environ 300 000 coeurs, pour un total supérieur à 100 M€ -, la plupart des DSI continuent à étudier des pistes technologiques permettant de réduire l'empreinte de VMware au sein de leur système d'information.
Article rédigé par
Reynald Fléchaux, Rédacteur en chef CIO
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