Les ambitions de la ToIP bridées par une vision low cost à long terme
Les avantages fonctionnels du passage à la ToIP ne sont pas toujours perçus par les entreprises.
PublicitéLors de la conférence « Convergence et mobilité au service de la compétitivité de l'entreprise » organisée le 27 janvier 2009 à l'Automobile Club de France par CIO et Réseaux et Télécoms, le cabinet de conseil Solucom a dévoilé son étude sur la ToIP et les communications unifiées. Solucom a interrogé par téléphone au printemps 2008, avec l'aide de PhoneCity (Ipsos), 402 entreprises de plus de 200 salariés, choisies selon la méthode des quotas, et a comparé les résultats obtenus avec ceux des années antérieures. Si la ToIP progresse, c'est nettement moins vite qu'il n'était anticipé il y a quelques années. Surtout, les entreprises sont séduites par la baisse de coût des télécommunications engendré par la bascule vers cette technologie, tout en étant effrayées par les investissements initiaux, mais ne connaissent que faiblement les nouveaux services pouvant être être joints à la téléphonie grâce au choix de la ToIP. Dans son étude, Solucom a précisé aux entreprises interrogées que le terme ToIP ne s'appliquait qu'aux solutions techniques permettant de gérer la téléphonie sur réseau IP jusqu'au poste téléphonique de l'utilisateur (et pas uniquement jusqu'au PABX). Malgré cette définition restrictive, 30% des entreprises interrogées ont déclaré avoir déployé ou être en train de déployer des projets de ToIP, 83% estimant qu'une bascule est à terme inéluctable. Cependant, environ un quart des entreprises (surtout des PME) sont de manière constante réticentes à tout projet dans ce domaine. Dans les années passées, la ToIP suscitait un vif enthousiasme et les personnes interrogées prévoyaient un décollage rapide de cette technologie. Au fil du temps, l'enthousiasme s'est limité et a fait place à un certain réalisme : la différence entre l'anticipation des déploiements et la réalité s'est en effet réduite, même si elle demeure. Plus l'entreprise est grande plus elle est globalement réaliste à ce sujet. Sans véritable variation d'une année sur l'autre, le premier bénéfice attendu de la ToIP est la baisse des coûts télécoms, par plus de 8 répondants sur 10. L'optimisation de l'exploitation, la convergence fixe/mobile et, encore plus bas, les nouvelles fonctionnalités téléphoniques séduisent au plus un tiers des répondants. Par contre, la baisse de qualité de service liée à une baisse des coûts n'est plus du tout acceptée : de 38% d'acceptation du principe en 2006, on est passé à 16% en 2007 et 7% en 2008. Le principal frein au déploiement reste l'ampleur des projets avec les investissements induits. La mise à niveau des réseaux et des équipements existants effraie ainsi près de 7 répondants sur 10, l'importance des investissements la moitié. A l'inverse, le manque de visibilité sur les solutions, la conduite du changement la question de la sécurité et la réorganisation des équipes informatiques et télécoms ne sont un problème que pour, au plus, 20% des répondants. Enfin, la ToIP permet un certain nombre de services qui sont, pour la plupart, très peu connus. Le seul semblant réellement séduire est la convergence fixe-mobile.
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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