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Le stockage flash peut-il vraiment être pertinent pour tous les usages ?

Le stockage flash peut-il vraiment être pertinent pour tous les usages ?
La réunion du 11 mai 2016 du CPI-B2B s'est posée la question : « 2016, année du stockage all flash ? »

La technologie Flash peut-elle être pertinente pour tous les types de stockages ? Le débat a fait rage au CPI-B2B (Club de la Presse Informatique B2B) le 11 mai 2016.

PublicitéLa bande magnétique, le disque dur et aujourd'hui la mémoire EEPROM Flash : les technologies de stockage se succèdent et parfois sont utilisées concomitamment. Le principe même de l'ILM (Information Lifecycle Management, gestion du cycle de vie de l'information) a longtemps été d'utiliser la technologie de stockage la plus appropriée pour une donnée selon la régularité de l'usage de celle-ci : le plus froid sur la bande magnétique, le plus chaud sur la flash, le courant sur le disque dur.
Aujourd'hui, de nombreux constructeurs plaident pour un stockage flash généralisé. Le Club de la Presse Informatique B2B les a fait débattre en présence de nombreux journalistes. Et les échanges ont souvent été vifs car, derrière l'unité de façade, de nombreuses divergences stratégiques subsistent.

La compression pour baisser les coûts

Deux acteurs historiques ont, depuis l'origine, misé sur le stockage flash intégral dans leurs équipements : Violin et Pure Storage. Là où Violin a voulu tout d'abord proposer du stockage ordinaire en changeant juste le support physique, Pure Storage a tiré parti de la rapidité du stockage flash pour introduire de l'optimisation et de la compression à la volée. Compresser à la volée consomme certes du temps de calcul mais la réactivité du stockage est suffisante pour que cela ne soit pas gênant dans beaucoup de cas.
La vraie difficulté du flash est en effet son coût : même Pure Storage admet volontiers que la NAND coûte 4 à 6 fois plus cher que du disque dur magnétique traditionnel au Go stocké. Or compresser la donnée d'un facteur 5, par exemple, neutralise ce surcoût. Cette compression est impossible sur les disques durs traditionnels précisément parce que leur temps de réponse est beaucoup trop élevé pour que cela soit acceptable dans les usages courants. Aujourd'hui, Violin a adopté la même approche, tout comme tous les constructeurs présents.

L'approche hybride voulue pour des raisons économiques

Western Digital a racheté Sandisk en octobre 2015, HP (aujourd'hui HPE) a racheté 3Par il y a six ans, NetApp s'est emparé de Solidfire... Tous les acteurs traditionnels se sont intéressés au flash depuis quelques années. Dans un premier temps, autant pour des questions de base installée à gérer que pour des questions de coût (dans le cadre d'une démarche de type ILM), l'approche a surtout été hybride. Ainsi, des disques flash pouvaient être réservés aux usages les plus gourmands en rapidité, le disque dur pour le quotidien et la bande pour les archives. Aujourd'hui, HPE estiment que les deux tiers de son chiffre d'affaires stockage se fait sur du Flash.
Et HPE estime que la technologie du support doit peu importer : l'essentiel est dans le logiciel qui va gérer les supports. Cette approche voulue par 3Par a amené l'entreprise à développer un système d'exploitation qui devrait s'adapter à tout type de support passé, actuel ou futur.

PublicitéL'évolution des puces comme justification

Mais la capacité des puces NAND, supports physiques des mémoires flash, ne cesse de croître. Et les prix de diminuer. De ce fait, pour Netapp, le stockage hybride agonise et est voué à disparaître même s'il vit encore. Rappelant que le marché de la bande magnétique existe toujours, HGST (groupe Western Digital), au contraire, a jugé que la disparition du disque dur ne se ferait pas de sitôt même si, évidemment, elle est inéluctable.
De fait, les disques durs les plus rapides disparaissent du marché : les puces Flash sont encore plus rapides et n'ont plus de coût exorbitant. A l'inverse, les disques durs plus bas de gamme résistent bien et même, pour certains segments, progressent. Des acteurs cherchant à stocker de grandes quantités de données sans un besoin de réactivité trop importante -par exemple Google ou Amazon- restent fidèles aux disques durs.

Une architecture technique au coeur du sujet

Chaque constructeur n'est pas d'accord avec cette position, surtout ceux poussant le tout-flash. Certains hébergeurs cloud, il est vrai, commencent à choisir le tout-flash pour se distinguer des leaders comme Google et Amazon justement. Mais l'unanimité se refait autour de l'importance de l'architecture technique. Chacun a fait des choix : développer la capacité à monter en volume de chaque unité de stockage, faciliter la multiplication des noeuds ou les deux, au choix du client.
Cependant, les inconvénients du Flash ne peuvent pas être ignorés. Typiquement, la perte de fiabilité dans le temps doit être compensée par le renouvellement régulier du matériel. De même, les contrôleurs s'améliorent à une telle vitesse que leur remplacement est également souvent pertinent. Du coup, certains fabricants comme PureStorage offrent des services de maintenance pour faire évoluer en continu les infrastructures de stockage. Cette évolution continue évite de devoir migrer les données entre supports, la taille des données rendant de telles opérations de plus en plus délicates.

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